Saône-et-Loire : ce que l'on sait de la mort à Clessé d'une adolescente de 14 ans, dont le petit ami a avoué l'avoir poignardée
Saône-et-Loire : ce que l'on sait de la mort à Clessé d'une adolescente de 14 ans, dont le petit ami a avoué l'avoir poignardée
En tant que mineur, le suspect risque une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat. Il a été interpellé dans son collège, hier.
Un terrible drame secoue la petite commune de Clessé, en Saône-et-Loire. Le corps ensanglanté d'une adolescente de 14 ans a été retrouvé au petit matin dans une rue du village, le jeudi 9 juin. Son petit ami, âgé lui aussi de 14 ans, a avoué l'avoir poignardée. Une information judiciaire a été ouverte. Voici ce que l'on sait de cet assassinat présumé.
Un corps ensanglanté a été retrouvé en pleine rue
Le corps de la collégienne de 14 ans a été retrouvé vers 6h40 sur la voie publique, dans le village viticole de Clessé, près de la mairie et de son ancienne école primaire, jeudi 9 juin. La victime présentait de nombreuses plaies et un couteau encore planté dans le cou.
Les enquêteurs ont constaté "plusieurs dizaines de traces de coups de couteaux sur le torse, les épaules, le visage et le cou" de l'adolescente, retrouvée habillée, ainsi que plusieurs "lésions de défense" sur les avant-bras en plus d'un nez brisé, a rapporté jeudi le procureur de la République de Mâcon, Eric Jallet.
Des traces de sang ont été relevées sur un muret, puis sur "un chemin de progression" menant au corps, le long duquel des bijoux puis une veste ont été retrouvés. Jeudi soir, une tache de sang pouvait encore être aperçue, et quatre cercles jaunes avaient été tracés à même le sol par les enquêteurs sur la route menant à l'école.
Son petit ami a avoué l'avoir poignardée
L'enquête menée par la section de recherches de la gendarmerie de Dijon s'est rapidement orientée vers le petit ami de la collégienne. Ce dernier, âgé également de 14 ans, a été interpellé dans la matinée de jeudi au collège Victor-Hugo de Lugny, un village proche de Clessé, où la victime était également scolarisée en classe de quatrième.
Placé en garde à vue pour assassinat, le collégien a rapidement confirmé avoir commis les faits. "Il reconnaît avoir convenu d'un rendez-vous avec cette jeune fille, s'être muni d'un couteau qu'il avait placé dans sa manche, et lui avoir porté trois coups de couteau au niveau du cou", a expliqué le procureur de la République de Mâcon.
La victime a ensuite "tenté de fuir, mais le suspect a tenté de l'étrangler puis a encore porté des coups de couteau", a-t-il ajouté, précisant que les deux adolescents avaient pris l'habitude de se retrouver entre minuit et 4 heures du matin à Clessé. Les parents de l'adolescente n'avaient découvert sa disparition qu'au petit matin.
Aucun mobile n'a été évoqué
Le procureur de la République de Mâcon, Eric Jallet, n'a pas évoqué de mobile à ce stade de l'enquête, mais les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs indiquent que le suspect a déjà eu par le passé "des paroles inquiétantes". Il aurait déjà évoqué sa volonté de "tuer quelqu'un et notamment sa petite copine", avec laquelle il entretenait une relation émaillée de ruptures et de réconciliations, a ajouté le magistrat.
"Ce qui est arrivé est totalement incompréhensible", a déclaré le recteur de l'académie de Dijon, Pierre N'Gahane, à BFMTV, ajoutant qu'"aucun signalement de harcèlement" n'avait été enregistré dans le collège de l'adolescente.
Une information judiciaire a été ouverte
Une information judiciaire a été ouverte jeudi. Dépourvu d'antécédents judiciaires, le suspect risque, en tant que mineur, une condamnation maximale de 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat, selon le procureur de la République de Mâcon.
Une cellule psychologique a été mise en place au collège de Lugny
Le recteur et la secrétaire générale des services de l'Éducation nationale de Saône-et-Loire se sont rendus jeudi dans la matinée au collège de Lugny. Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves et les enseignants, a précisé le rectorat.
A Clessé, village viticole de 850 habitants situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Mâcon, l'école primaire qu'avait fréquentée l'adolescente était en revanche fermée jeudi. Devant l'école, un bouquet de roses blanches et roses a été fixé à la hâte sur une rambarde délimitant le trottoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est un jour horrible", a déclaré à la presse le maire de Clessé, Jean-Pierre Chervier.La famille de la victime est "appréciée sur Clessé", a-t-il ajouté, disant connaître la victime, une "fille unique très gentille comme ses parents".