Sandrine Kiberlain : cet ancien ministre qui a validé son premier film
Le 26 janvier prochain, Sandrine Kiberlain dévoilera au grand public son premier long-métrage en tant que réalisatrice. Un film qui a eu l'aval d'un ancien ministre, comme elle le révèle.
La pression est à son comble pour Sandrine Kiberlain. "C'est un trac nouveau, j'ai l'impression de me montrer toute nue", reconnaît-elle ce lundi 17 janvier dans la matinale de France Inter. En cause ? La sortie dans quelques jours, le 26 janvier prochain, de son premier long-métrage en tant que réalisatrice (en 2016, elle signait déjà un court-métrage). Présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2021, Une jeune fille qui va bien raconte beaucoup de sa réalisatrice, malgré de grandes différences avec sa propre histoire et celle de sa famille. Dans ce film, elle suit la trajectoire d'Irène, passionnée par le théâtre, qui prépare le Conservatoire et dont le cœur bat pour un garçon. Bref, elle vit comme toutes les jeunes femmes de 19 ans. A un détail près : elle est juive et nous sommes en 1942.
Néanmoins, malgré la situation, les contraintes, l'étau qui se resserre sur sa famille, elle refuse d'être inquiète et veut continuer à vivre. La mère de Suzanne Lindon a ainsi voulu mettre en avant "ce qu'il se passe avant que l'horreur que nous connaissons arrive", comme elle le confirme au micro de Léa Salamé. Mais pour être certaine de ne pas faire de faux-pas, la comédienne a tenu à faire lire son scénario à l'ancien garde des Sceaux, Robert Badinter qui a justement été séduit par ce parti pris. "J'avais peur d'être trop dans la légèreté et l'insouciance de cet âge-là", explique-t-elle. Que nenni. Robert Badinter n'a fait que confirmer la véracité de cette direction, lui confiant que dans sa jeunesse, "plus ils pressentaient quelque chose, un monstre tapi dans l'ombre qui avançait, plus ils avaient envie de s'embrasser, de fumer plus, de parler plus, de vivre plus en fait".
Une autre grande personalité a également conforté Sandrine Kiberlain dans son idée
"Il vous dit que dans sa jeunesse en 1940, ils étaient d'autant plus vivants qu'ils étaient menacés", surenchérit Léa Salamé, tandis queson interlocutrice acquiesce : "C'est ce qu'il m'a confirmé et j'avais vraiment envie de prendre ce parti de la beauté de cette jeunesse qui ne devrait jamais s'arrêter en plein chemin". Le ministre de la Justice de François Mitterrand n'est d'ailleurs pas le seul à avoir eu la primeur de découvrir le scénario d'Une jeune fille qui va bien. Ce fut également le cas de Marceline Loridan-Ivens que Sandrine Kiberlain a "eu la chance de connaître" et à qui elle avait "parlé de [son] projet". Cette survivante de la Shoah mais aussi cinéaste et écrivaine avait alors conforter la jeune réalisatrice dans son idée de "raconter l'avant", lui assurant que "c'est intéressant". Nul doute qu'en ces temps troubles, ce film saura remettre quelques pendules à l'heure.
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