Rixe mortelle à Angers : deux victimes étaient du SCO Angers Rugby, "l'émotion est très forte", réagit le président du club
Deux des trois victimes tuées lors de la rixe dans la nuit de vendredi à samedi à Angers (Maine-et-Loire) sont des joueurs appartenant au SCO Rugby d'Angers. Ils avaient 18 et 20 ans. Jean-Benoît Portier, le président du club, confie son émotion à franceinfo.
Il était 2h50 du matin quand les policiers ont été appelés samedi à la suite d'une altercation se déroulant sur l'esplanade "Cœur de Maine" à Angers. Un homme de 32 ans, d'origine soudanaise, a tué à l'arme blanche trois jeunes âgés de 16 ans, 18 ans et 20 ans. Les deux derniers sont des joueurs d'origine wallisienne et futunienne et jouent dans club local en fédéral 3. Le suspect arrêté est un réfugié politique en situation régulière, déjà connu de la police, selon les informations de franceinfo. L'homme avait tenté d'importuner des jeunes filles dans le centre d'Angers, selon le Parquet. Chassé par un groupe de jeunes, il est, par la suite, revenu à deux reprises, mais la dernière fois avec une couteau de cuisine.
"L'émotion est très forte", a réagi ce dimanche sur franceinfo Jean-Benoît Portier, le président du SCO Rugby d'Angers, qui a appelé au respect de la famille et à "la communauté wallisienne qui est très forte, très implantée et fait partie de l'ADN du club".
franceinfo : qui étaient exactement ces deux jeunes ?
Jean-Benoît Portier : Ils font partie des jeunes dont de la communauté wallisienne est très importante dans notre club. C'est historique d'avoir des jeunes de cette communauté qui sont parmi nous. Ils ont fait l'école de rugby au club jusqu'au pôle jeune depuis 2012, ils avaient 9-10 ans jusqu'à 18 ans à peu près l'un et l'autre. Ils n'avaient pas repris le rugby suite à la crise du Covid et un des deux était blessé. Mais on les voyait encore régulièrement au club de toute façon. L'émotion est très grande parce que d'abord, ce sont des jeunes du club et même s'ils n'avaient pas pris de licence cette année, on fait partie d'un club à vie. Et puis, ils ont tous un oncle, un cousin au sein du club. Même s'ils n'avaient pas joué depuis un peu plus d'un an, ils étaient là pour voir les matchs de leurs copains, de leurs cousins. Parmi les dirigeants, les éducateurs, on a des gens qui se sont occupés d'eux. Et puis c'est par exemple l'un des jeunes qui est le cousin d'Emerick Setiano qui est un international qui a été formé au club. L'émotion est très forte.
Le club a-t-il prévu un hommage particulier ?
C'est un peu tôt. D'abord, on a mis le club en berne. Ce qu'il faut pour l'instant, c'est préserver l'intimité des familles. Ce sont des cultures très fortes et que l'on doit respecter. C'est pour ça qu'on s'exprime peu, voire pas du tout. Mais il est bien évident que dès que les championnats vont reprendre, dès qu'il y aura des cérémonies, nous serons présents et on leur rendra hommage au club, à eux et à toute la communauté wallisienne qui est très forte, très implantée et fait partie de l'ADN du club.
Savez-vous exactement ce qui s'est passé dans la nuit de vendredi à samedi ?
Je pense qu'il faut laisserle service juridique, la police et au droit faire son travail. Il y a plusieurs explications. Ce n'est pas le moment. Pour l'instant, c'est le moment de respecter les familles, de respecter ces jeunes qui sont morts beaucoup trop vite et qui ont peut-être donné de leur personne.