Rassemblement des policiers devant l'Assemblée : comme Eric Dupond-Moretti, les magistrats dénoncent une récupération électoraliste
"Le problème de la police, c'est la justice !", ont scandé les policiers, rassemblés mercredi devant l'Assemblée nationale. De nombreux élus de tous bords politiques étaient présents. Les magistrats répondent aux accusations et dénoncent une récupération électorale.
"Les magistrats rendent la justice au nom du peuple français. Il serait grand temps qu’ils la rendent au bénéfice du peuple français !" Alors qu'à l'extérieur, le syndicat de police Alliance s'attaque aux juges, mercredi 19 mai lors d’un rassemblement de policiers devant l’Assemblée nationale, dans les murs, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti contre-attaque et met en garde : "C'est insupportable ! La justice est notre pacte social et républicain. On ne peut pas tout démolir à des fins électoralistes !"
Les manifestants réclament aux magistrats une réponse pénale plus forte et que des peines planchers soient infligées aux agresseurs de policiers, ce à quoi Emmanuelle Masson, porte-parole du ministère de la Justice, a opposé jeudi 20 mai sur franceinfo que les violences "sur personnes dépositaires de l'autorité" donnaient déjà lieu à des peines plus sévères.
Une indignation de campagne
Parmi les manifestants figuraient de nombreux élus de tous bords ainsi que le ministre de l’Intérieur en personne, Gérald Darmanin. Et la présence des ces politiques, c'est ce qui choque le plus Katia Dubreuil la présidente du Syndicat de la magistrature. "Ça apparait plus vendeur à certains de faire recette, dans le cadre de la campagne électorale, sur l’insécurité, sur des réponses faciles et évidentes qu’on n’avait pourtant jamais mises en place avant, comme par hasard, pour dire 'on a la solution et on va éradiquer tous ces problèmes'."
La magistrate insiste : non, les violences n’ont pas explosé. Depuis 20 ans, le nombre d’homicides volontaires ne cesse de baisser et les peines de prison sont de plus en plus sévères, notamment à l’égard des meurtriers de policiers, démontrent les statistiques.
De son côté l'Union syndicale de la magistrature, majoritaire, en profite pour dénoncer à nouveau un manque de moyens qui ne permet pas à la justice de remplir sa mission à la hauteur des attentes des citoyens.