Eric Dupond-Moretti : pourquoi le ministre de la Justice est-il mis en examen ?
A l'issue d'un interrogatoire mené par les magistrats de la Cour de justice de la République, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen pour soupçons de prise illégale d'intérêts.
C'est une décision qui fait trembler les murs du ministère de la justice. Un an après sa nomination à la Chancellerie, les avocats d'Eric Dupond-Moretti ont fait savoir ce vendredi 16 juillet que le garde des Sceaux a été mis en examen pour soupçons de prise illégale d'intérêts. Une décision qui fait suite à un interrogatoire pendant lequel les magistrats de la Cour de justice de la République ont questionné le ministre (une première pour un garde des Sceaux en fonction), sur des possibles conflits d'intérêts avec ses anciennes activités d'avocat. Pour rappel, Eric Dupond-Moretti est soupçonné dans cette affaire d'avoir tiré profit de sa fonction de ministre de la Justice pour régler ses comptes avec des magistrats croisés lorsqu'il était avocat. Des accusations portées par trois syndicats de magistrats et l'association Anticor, que le ministre nie en bloc.
Les plaignants mettent en avant pour preuves, des enquêtes administratives ordonnées par Eric Dupond-Moretti contre certains magistrats, notamment du parquet national financier, alors qu'il venait de s'installer dans ses bureaux Place Vendôme. Sur ordre de la CJR, seule instance habilitée à juger des ministres pour des délits commis dans l'exercice de leurs fonctions, les bureaux du compagnon de Isabelle Boulayont été perquisitionnés et fouillés de fond en comble, le 1er juillet dernier. De nombreux documents ainsi que plusieurs téléphones avaient été saisis.
Eric Dupond-Moretti va-t-il devoir quitter le ministère de la Justice ?
Malgré sa mise en examen, Eric Dupond-Moretti devrait échapper à une démission. La décision des juges de la CJR ne l'oblige en aucun cas à abandonner ses fonctions de ministre. D'autant plus que comme le rappelle RTL, le garde des Sceaux semble bénéficier du soutien du président Emmanuel Macron qui n'a visiblement pas l'intention de virer son ministre : "Le Président déteste ce côté chasse à l'homme", a indiqué un ministre à nos confrères, tandis que le chef de l'Etat a affirmé de son côté, qu'il "ne laisserait pas la justice devenir un pouvoir".
Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités