Rachel Kahn : cette habitude humiliante d'une enseignante avec elle enfant
L'ancienne athlète de haut niveau Rachel Kahn s'est confiée sur le racisme qu'elle subit depuis son enfance dans l'émission de Manu Katché, "La Face Katché". Elle a notamment raconté comment une de ses enseignantes avait pour habitude de l'humilier à l'école.
Un témoignage bouleversant. Invitée dans l'émission de Manu Katché, La Face Katché, Rachel Kahn s'est livrée sans tabou sur le racisme dont elle est victime depuis son enfance. L'ancienne athlète de haut niveau devenue par la suite juriste puis écrivaine et comédienne, est le fruit d'un métissage, entre un papa gambien et une maman française d'origine polonaise. Si sa couleur de peau lui a valu de recevoir des remarques désobligeantes en tant qu'adulte, que ce soit dans sa vie professionnelle ou personnelle, elle n'a pas non plus été épargnée quand elle était enfant.
Rachel Kahn ne garde pas de très bons souvenirs de l'école primaire, où son enseignante de CE1 avait une fâcheuse habitude des plus humiliantes à son égard : "Je fais partie des premières générations de métisses, entre guillemets." explique-t-elle avant de raconter : "Je garde en mémoire ma prof de CE1, il y avait encore des estrades à l'époque, et elle m'appelait au tableau juste pour me toucher les cheveux devant toute la classe. Ça faisait vraiment zoo humain. C'est une image qui reste, et qui est assez irréelle sur la décence."
Rachel Kahn notée injustement par ses professeurs à cause de sa couleur de peau ?
Si elle a pu compter sur le soutien de ses camarades classe chez qui elle n'a pas ressenti "d'agressivité" ou de "violence". Lorsqu'elle est arrivée à Paris pour intégrer l'université d'Assas, elle a bien compris qu'elle ne rentrait pas dans le moule imposé par la société. "À Assas, il n'y avait rien qui allait. Il y avait juive, il y a avait femme, il y avait Noire, avec un enfant... C'était tout ce qui n'allait pas." déplore-t-elle. Cette "différence", elle l'a particulièrement ressentie dans la manière pas très impartiale que les profs avaient d'évaluer son travail. Malgré son implication dans sa scolarité, elle ne savait jamais si les profs la notaient par rapport à sa couleur de peau ou pour son travail. "Quand on travaille, on a des résultats. Eh bien là, c'était bizarre. On avait beau travailler 16h par jour : 3." se souvient-elle. Et de poursuivre : "En revanche, il y a eu une réponse d'un autre professeur. C'était à dire que j'avais le facho qui me mettait 3, et l'autre qui me mettait 17. Mais ce qui fait que je n'ai jamais été jugée de manière juste. C'est quoi ma note, en fait ?".
Des interrogations qui subsistent, pour celle qui a décidé aujourd'hui de faire de son héritage de femme métissée sa plus grande force. "En 2021, être une femme métisse respectée, c'est être éperdument responsable pour rester libre. L'air de rien, il aurait fallu que je me taise, ou que je parle sur commande. J'ai décidé en 2021 de parler entièrement, et de prendre cette responsabilité là, même si c'est pas facile tous les jours." clame-t-elle.
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