Quatre questions sur le meurtre d'une Française au Maroc
Cette femme de 79 ans a été tuée à l'arme blanche sur un marché de Tiznit. Un suspect a été arrêté et hospitalisé en psychiatrie. Plusieurs enquêtes sont ouvertes, et le mobile terroriste n'est pas écarté.
Elle résidait dans un camping tout proche. Une Française de 79 ans, Christiane Fourret, a été tuée sur un marché de Tiznit, dans le sud du Maroc, à l'aide d'une arme blanche, samedi 15 janvier. Un suspect âgé de 31 ans a été arrêté le jour même, après l'agression d'une autre femme, belge, et conduit dans un hôpital psychiatrique, mais le mobile terroriste n'est pas écarté. La justice française a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste".
1Que sait-on de la victime française ?
Cette femme était originaire du Muy, dans le Var. Comme le rapporte Var-Matin, depuis vingt ans, elle passait une bonne partie de l'année sur les routes du Maroc en camping-car avec son mari. Le couple séjournait dans un camping de Tiznit avec des amis, a appris France Télévisions de sources proches de l'enquête. Elle a été attaquée en début d'après-midi sur un marché de la ville à coups de feuille de boucher.
2De quelles informations dispose-t-on sur la femme belge blessée ?
Le suspect a également agressé le même jour une ressortissante belge à Agadir, à une centaine de kilomètres de Tiznit. Blessée à l'arme blanche, cette femme de 67 ans a été hospitalisée dans cette ville touristique, et ses jours ne sont pas en danger, selon les médecins, rapporte le parquet fédéral belge dans un communiqué. Ce dernier précise que cette femme est originaire de la région de Mons et réside au Maroc.
3Qui est le suspect ?
L'homme soupçonné d'être l'auteur des agressions a été arrêté et identifié dans la soirée de samedi. Le lien entre les deux faits a été établi notamment sur la base de la vidéosurveillance à Tiznit. L'homme s'appelle Ali Boujouham et est âgé de 31 ans, selon le magazine marocain L'Observateur. Son casier judiciaire est vierge.
Il se dit "possédé par le démon" et est interné à l'hôpital psychiatrique Ar-Razi, à Salé, depuis mardi, a appris France Télévisions de sources proches de l'enquête. Selon la police marocaine, le suspect avait séjourné dans un hôpital psychiatrique du 25 septembre au 25 octobre 2021.
4Pourquoi la piste terroriste est-elle envisagée ?
Malgré cette hospitalisation en vue d'une expertise médicale, le parquet marocain a confié l'enquête à la police antiterroriste, soupçonnant "un mobile terroriste du crime", étant donné le profil des victimes. Mercredi, le parquet national antiterroriste français (Pnat) a annoncé à son tour avoir ouvert une enquête sur cette affaire. Le gouvernement français a "recommandé de faire preuve de vigilance dans l'ensemble des lieux publics et lors de ses déplacements au Maroc", dans un conseil aux voyageurs posté sur le site internet de l'ambassade de France au Maroc.
Jeudi, le parquet fédéral belge a lui aussi annoncé l'ouverture d'un dossier pour "tentative d’assassinat dans un contexte terroriste".
Le Maroc a été épargné ces dernières années par les violences liées aux groupes jihadistes. Cependant, le royaume a été le théâtre fin 2018 d'une attaque contre deux touristes scandinaves, décapitées au nom de l'organisation Etat islamique (EI) dans les montagnes du Haut-Atlas, dans le sud du pays.