PSG : l'agression de Kheira Hamraoui et la garde à vue de sa coéquipière embarrassent le club
La milieu de terrain française Kheira Hamraoui et sa coéquipière du PSG Aminata Diallo.
Secoué par la garde à vue de sa joueuse Aminata Diallo, après l'agression de sa milieu de terrain Kheira Hamraoui, le PSG a préféré annuler toutes les activités médiatiques de son équipe féminine prévues vendredi. Un homme "qui pourrait avoir un lien avec l'agression" a également été placé en garde à vue par la police judiciaire à Lyon.
Le Paris Saint-Germain est secoué par l'agression dont a été victime sa joueuse Kheira Hamraoui, pour laquelle sa coéquipière Aminata Diallo était toujours en garde à vue, jeudi 11 novembre. Une affaire retentissante qui comporte de nombreuses zones d'ombre.
À deux jours de son duel au sommet contre l'Olympique lyonnais en D1 féminine, le PSG est sous le choc : le club a décidé d'annuler les activités médias prévues vendredi.
L'entraînement se déroulera à huis clos à Bougival, le centre d'entraînement des Parisiennes. Tandis que la conférence de presse initialement prévue avec l'entraîneur et une joueuse n'aura finalement pas lieu, par crainte que toutes les questions ne portent que sur l'affaire Hamraoui-Diallo.
"Plus la garde à vue dure, moins c'est positif" pour Aminata Diallo
Kheira Hamraoui a été victime, jeudi dernier, dans la soirée, d'un violent guet-apens.
L'internationale française rentrait en voiture avec Aminata Diallo d'un diner organisé par leur club, avec Diallo au volant. Leur véhicule a été arrêté et Hamraoui a été sortie de la voiture pour être "rouée de coups sur les jambes avec une barre de fer" par deux hommes qui ont pris ensuite la fuite, a expliqué, mercredi, Maryvonne Caillibotte, la procureure de Versailles.
La joueuse a été ensuite conduite à l'hôpital pour recevoir des points de suture.
Interpellée mercredi matin, Aminata Diallo, qui évolue au même poste que Kheira Hamraoui, était toujours en garde en vue jeudi à la mi-journée, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier.
Si elle doit être déférée devant un juge, ce sera vendredi matin, a ajouté cette source qui précise qu'une autre joueuse du PSG, Sakina Karchaoui, qui a été un temps dans la même voiture avec les deux joueuses, a été entendue jeudi matin dans le cadre de la procédure, sans être placée en garde à vue.
"Plus la garde à vue dure, moins c'est positif" pour Aminata Diallo (26 ans), sélectionnée à sept reprises en équipe de France, s'inquiète une source dans l'entourage des joueuses, s'étonnant qu'elle n'ait toujours pas sollicité un avocat jeudi, à midi.
Inséparables sur les réseaux sociaux
Le groupe du Paris SG est "très surpris" par cette histoire, selon cette même source, car les deux joueuses étaient "amies : elles passent leurs vacances ensemble". Sur leurs comptes respectifs sur les réseaux sociaux, les deux joueuses se retrouvent en effet souvent ensemble sur les photos.
Il est également précisé que Kheira Hamraoui n'a pas passé la nuit à l'hôpital le soir de l'agression et a repris une activité physique, puisqu'elle a pu "faire du cardio sur un vélo" dimanche.
L'affaire jette une ombre sur le PSG. L'histoire est suivie par l'ensemble de la presse mondiale, racontée par exemple par le quotidien catalan Vanguardia. Elle est aussi évoquée dans la presse nord-américaine, dont le prestigieux New York Times, qui rappelle l'affaire Harding-Kerrigan ayant secoué le monde du patinage artistique avant les Jeux olympiques d'hiver de 1994.
Nancy Kerrigan, médaillée d'argent lors de ces JO, avait été agressée quelques semaines plus tôt à la barre de fer, à une jambe, lors d'un guet-apens orchestré par l'entourage de Tonya Harding, une de ses rivales sur la glace.
Un homme placé en garde à vue à Lyon
Cette affaire n'a pas empêché le PSG d'écraser, mardi, le Real Madrid (4-0) en Ligue des champions, sans Hamraoui, titulaire inamovible depuis son retour dans la capitale où elle avait déjà joué de 2016 à 2018.
Officiellement indisponible pour "un souci personnel", la joueuse de 31 ans, reconnaissable à sa longue chevelure blonde et frisée, avait laissé, contre le Real, sa place sur le terrain à Diallo, sa doublure habituelle en club, qui a disputé la rencontre quasiment en intégralité.
L'enquête, déclenchée par la plainte de Hamraoui déposée vendredi dernier, a été ouverte pour violences volontaires avec une interruption totale de travail (ITT) de moins de huit jours, en réunion, avec arme et avec préméditation.
Aminata Diallo, formée à Lyon après avoir grandi à Grenoble, ne s'est pas exprimée lors de sa garde à vue, avait précisé, mercredi, la procureure de Versailles. À Lyon, un homme "qui pourrait avoir un lien avec l'agression", mais sans lien de parenté avec Diallo, a également été placé en garde à vue par la police judiciaire, avait ajouté la procureure.
Avec AFP