Projet d'attentat déjoué avant l'Euro-2016 : la perpétuité requise contre Réda Kriket
Réda Kriket, un ex-délinquant de 39 ans, avait été interpellé le 24 mars 2016 en région parisienne, deux jours après les attentats de Bruxelles.
C'est la peine maximale encourue. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis, mardi 6 avril, la réclusion criminelle à perpétuité contre Réda Kriket, jugé à Paris depuis le 8 mars pour un projet d'attentat jihadiste déjoué en mars 2016, à quelques semaines de l'Euro de football en France.
L'accusation a demandé la même peine maximale, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, à l'encontre de deux de ses coaccusés, Anis Bahri et Abderrahmane Ameuroud, également "moteurs dans les préparatifs" de cette attaque terroriste qui s'annonçait "meurtrière".
"Bien plus qu'un arsenal" dans son appartement
Réda Kriket, un ex-délinquant de 39 ans, avait été interpellé le 24 mars 2016 en région parisienne, deux jours après les attentats de Bruxelles. Dans un appartement qu'il louait sous un faux nom depuis l'été 2015 à Argenteuil (Val-d'Oise), les enquêteurs ont découvert "bien plus qu'un arsenal", a noté l'une des avocates générales : treize armes, dont cinq fusils d'assaut, une "multitude de munitions" et des "explosifs déjà constitués".
Devant la cour d'assises spéciale, l'accusation a mis en avant l'"engagement ancien, persistant envers une cause qui dépasse le seul engagement religieux" de Réda Kriket, Anis Bahri et Abderrahmane Ameuroud, dont les profils génétiques ont été identifiés dans cette cache d'Argenteuil, notamment sur des armes.
Un projet "préparé pendant de longs mois"
Malgré leurs "dénégations", ils étaient "le trio à la manœuvre de ce projet d'attentat", un projet "meurtrier, préparé pendant de longs mois, en lien avec l'Etat islamique, s'inscrivant dans la vague d'attentats perpétrés" en 2015 et 2016 en France et en Europe, a relevé l'autre représentante de l'accusation.
"Le dossier ne dit pas" quelles étaient les "cibles" de ce projet d'attentat, a convenu l'accusation, qui a "assumé" de ne pas avoir "toutes les réponses aux questions posées". A l'encontre de quatre autres accusés, également jugés pour association de malfaiteurs terroriste mais impliqués à des degrés moindres, l'accusation a requis des peines allant de quatre ans d'emprisonnement à treize ans de réclusion. Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.