Procès du 13-Novembre : Bernard Cazeneuve révolté par les provocations de Salah Abdeslam
Bernard Cazeneuve était l'invité du plateau de C à Vous ce mercredi 8 septembre. L'occasion pour lui de revenir sur les propos tenus par Salah Abdeslam dans la journée.
Il était outré. Le13 novembre 2015, une série de fusillades et d'attaques-suicides islamistes ont été perpétrées dans la soirée à Paris et dans sa périphérie. La première a eu lieu à Saint-Denis, aux abords du Stade de France où se jouait un match amical. Dans les tribunes, se trouvait François Hollande, le président de la République au moment des faits. Par la suite, d'autres attaques ont eu lieu aux terrasses de cafés du 10ème et 11ème arrondissement et au Bataclan. Bernard Cazeneuve, l'ancien ministre de l'Intérieur, était l'invité de C à Vous ce mercredi 8 septembre. L'occasion d'évoquer les propos tenus par Salah Abdeslam lors de l'ouverture du procès dans la journée. "La France est un pays qui a une tradition d'accueil, de respect, dans lequel il peut exister des discriminations", confie-t-il d'abord. Par la suite, il précise ne pas "accepter le discours qui consiste à laisser penser qu'il y a une organisation des discriminations de la part de l'État qui ferait des terroristes les nouveaux damnés de la terre". Selon ses propos, ces discriminations laisseraient penser aux terroristes qu'il est "légitime du fait de la condition qui leur est faite de commettre des atrocités de cette nature", déclare-t-il. "Ce discours me révolte au plus haut point. Il n'a pas sa place dans la République", a conclu Bernard Cazeneuve.
Des propos qui choquent. Le tant attendu procès des attentats du 13 novembre 2015 a débuté ce mercredi 8 septembre. Ce sont vingt personnes, dont seulement quatorze présentes sur place, qui vont être jugées par la cour d'assises de Paris. Toutefois, celui-ci a connu quelques rebondissements notamment lorsque l'un des accusés, Farid Kharkhach, a fait un malaise. L'audience a ainsi été suspendue et lorsqu'elle a pu reprendre, c'est Salah Abdeslam qui a souhaité réagir concernant les conditions carcérales. "Cela fait plus de six ans que je suis traité comme un chien", lance-t-il d'abord. "Dangereux ou pas dangereux, on est des hommes et on est traité comme des chiens ! Ici, c'est beau, y'a des écrans, il y a l'air conditionné !", a-t-il poursuivi. Quelques heures avant, il avait déclaré : "Avant tout, je tiens à témoigner qu'il n'y a point de divinité en dehors d'Allah". Par la suite, il n'a pas hésité à se montrer très distant lorsqu'il devait répondre aux questions. "Les noms de mon père et de ma mère n'ont rien à faire ici. J'ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l'Etat islamique", avait-il affirmé. Un comportement qui n'a pas surpris les personnes présentes.
Procès du 13 Novembre : pourquoi était-il important qu'il ait lieu ?
Sur le plateau de C à Vous, Bernard Cazeneuve n'a pas hésité à évoquer le courage des victimes des attentats. "Vous avez comme moi entendu les victimes qui se sont exprimées dans des reportages, à travers des documentaires depuis des jours. On entend la parole des victimes", a-t-il d'abord affirmé avant d'ajouter : "Ce qui me frappe chez elles, c'est la force irrépressible de leur dignité dans l'épreuve. Elles donnent une leçon importante en dépit de l'horreur qu'elles ont dû affronter". Selon ses propos, ces personnes sont "capables de se mettre en face du terroriste pour essayer de comprendre malgré le silence, la barbarie et l'horreur", a-t-il poursuivi avant d'évoquer une "démonstration de la force d'humanité", a-t-il conclu.
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