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Présidentielle : pour le Guardian, la gauche française doit changer de logiciel

La maire de Paris et candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle française de 2022, Anne Hidalgo, lors de la convention d'investiture du parti à Lille, le 23 octobre 2021. Le quotidien britannique The Guardian se penche cette semaine sur l'état de la gauche française qui, avec sept candidats à l'élection présidentielle, est à nouveau divisée. Selon cet édito, les représentants français de la gauche feraient bien de s'inspirer de leurs voisins espagnols. À deux mois de l'élection présidentielle française, "un résultat apparaît déjà certain : le scrutin sera un nouveau désastre, peut-être fatal, pour le Parti socialiste – autrefois parti dominant – et pour la gauche en général", pouvait-on lire cette semaine dans l'édito "The Observer" du quotidien britannique The Guardian. La faute, selon l'auteur de l'article, à une gauche française incapable de s'unir et d'évoluer avec son temps pour convaincre les électeurs de voter pour elle. Pourtant, souligne-t-il, "la victoire récente au Portugal des socialistes d'Antonio Costa, qui ont amélioré leur score par rapport à 2019, a montré qu'il était encore possible pour le centre-gauche de gagner, de gouverner, puis de gagner à nouveau". >> À lire aussi sur France24.com : Vu de l'étranger - Présidentielle 2022 : pour Le Temps, impossible de faire confiance aux sondages français Mais pour cela, estime le Guardian, encore faut-il accepter de s'unir derrière un seul candidat. Or, l'édito du quotidien britannique rappelle que sept candidats de gauche sont dans la course à l'Élysée et que la victoire de Christiane Taubira à la Primaire populaire, censée permettre de réduire le nombre de postulants, "a eu un effet contre-productif spectaculaire". "Des sept fantastiques, seul Mélenchon dépasse les 10 % dans les sondages, souligne le Guardian. [Anne] Hidalgo, héritière de l'ancien président socialiste François Hollande, qui était encore au pouvoir jusqu'en 2017, obtient le score ridicule de 3 % des intentions de vote". Faire le deuil de l'électorat populaire Le quotidien britannique note que des leçons sont à tirer des coalitions au pouvoir en Europe : les sociaux-démocrates allemands ont accepté en novembre 2021 de faire alliance avec les Verts et les Libéraux, tandis qu'en Norvège, le Labour a fait alliance en septembre 2021 avec le parti centriste. Mais surtout, selon l'éditorialiste britannique, la gauche doit faire le deuil de l'électorat populaire. "Il est loin d'être évident, dans de nombreux pays, qu'une classe laborieuse homogène existe toujours, écrit-il. La fin de l'époque communiste, l'impact de la désindustrialisation sur la population et l'emploi, la mondialisation, l'austérité depuis 2008 et les peurs attisées par les populistes d'extrême droite sur l'immigration et l'identité ont modifié les habitudes de vote." Et de souligner que de nombreux électeurs français victimes de la mondialisation soutiennent désormais Marine Le Pen ou Éric Zemmour. >> À lire aussi sur France24.com : Présidentielle 2022 : François Bayrou veut aider Le Pen, Mélenchon et Zemmour à obtenir leurs parrainages "L'Espagne fournit peut-être le meilleur exemple européen de la façon dont le socialisme peut prospérer au 21e siècle", estime le Guardian, qui énumère les choix faits par Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol : rejet de l'austérité, priorité à la lutte contre la pauvreté et les inégalités, augmentation des dépenses publiques de santé et d'éducation, augmentation du salaire minimum de 29 %, soutien aux petites entreprises, prise en compte des objectifs environnementaux et climatiques dans toutes les décisions gouvernementales. "L'Espagne n'a pas de solution miracle à offrir pour la maladie dont souffre la gauche. Mais elle indique un chemin pour ceux qui se demandent, au Royaume-Uni, en France ou ailleurs, s'ils gagneront de nouveau un jour une élection", conclut le quotidien.

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