Présidentielle : Nicolas Bay lâche Marine Le Pen pour Éric Zemmour et porte plainte contre le RN
L'eurodéputé et membre dirigeant du Rassemblement national Nicolas Bay a annoncé mercredi son ralliement à Éric Zemmour en fustigeant les "revirements et reculades" de Marine Le Pen, puis a porté plainte jeudi contre le Rassemblement national pour diffamation.
Nicolas Bay, ancien haut dirigeant du Rassemblement national qui a annoncé mercredi son ralliement à Éric Zemmour, a porté plainte contre les accusations de "sabotage" du RN, critiquant, jeudi 17 février, ses "dérives un peu sectaires".
"La manière dont ces gens partent, tant sur la forme que sur le fond, en dit beaucoup plus sur eux que sur nous", a réagi la candidate du RN à la présidentielle, Marine Le Pen, lors d'une conférence de presse jeudi midi.
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"Ces accusations (du RN sont) totalement mensongères, des mensonges qui sont diffamatoires, j'ai porté plainte", avait affirmé un peu plus tôt sur BFMTV et RMC Nicolas Bay, qui a déposé mercredi après-midi une plainte pour diffamation, selon une copie de la plainte obtenue par l'AFP. "Ce n'est pas parce qu'on a des désaccords qu'on est obligé de salir", a-t-il ajouté.
Nicolas Bay a été suspendu mardi de "toutes ses responsabilités", dont un porte-parolat de campagne, au sein du RN, qui l'accuse d'avoir transmis des "éléments stratégiques et confidentiels" à Éric Zemmour, rival de Marine Le Pen, ce que l'eurodéputé dément.
Interrogée sur LCI mercredi soir à ce sujet, Marine Le Pen a assuré avoir "les éléments" mais a refusé de les rendre publics.
Marine Le Pen "pousse vers la sortie successivement (...) tous ceux qui incarnent une sensibilité", que ce soit Marion Maréchal ou Florian Philippot, a déploré Nicolas Bay, en évoquant des "dérives un peu sectaires". "Ça relève plus du fonctionnement d'une secte que du fonctionnement d'un parti politique mature." "On ne peut pas prétendre rassembler les Français quand on ne peut pas rassembler sa propre famille politique", a-t-il estimé.
"Refus de toute forme de débat interne"
Nicolas Bay avait annoncé mercredi dans Le Figaro son ralliement à Éric Zemmour en fustigeant les "revirements et reculades" de Marine Le Pen et son "refus de toute forme de débat interne" au parti.
Jeudi, il a dit avoir "péché par excès de sincérité" parce que la "comédie aurait consisté à (...) défendre une candidature à laquelle (il) ne croi(t) plus, et du jour au lendemain soudainement basculer vers un autre candidat".
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Il a salué "la clarté, (...) la sincérité, la combativité et une capacité à rassembler" d'Éric Zemmour, qui "parle à juste raison du ‘grand remplacement’", théorie complotiste considérant que la population européenne est remplacée de façon organisée par une population non européenne.
Lors de sa conférence de presse, Marine Le Pen a affirmé avoir enregistré, depuis qu'elle a pris les rênes du RN en 2011, "énormément de ralliements", et a souligné le fait que "les gens qui se sont ralliés à (elle) se sont extrêmement bien tenus avec la formation politique qu'ils ont quittée, (...) parce que ce sont des gens bien mais aussi parce que c'était une condition qui était posée".
"Le RN de Marine Le Pen t'a offert deux mandats de député européen à 15 000 euros par mois, trois mandats de conseiller régional et une carrière. Stop au foutage de gueule !", a lancé sur Twitter le chef du RN en Bourgogne-Franche-Comté, Julien Odoul, à l'adresse de Nicolas Bay.
Le responsable des fédérations du RN, Gilles Pennelle, a critiqué un départ "sans classe et sans panache" avec une "pensée à tous les militants qui n'ont pas compté leurs heures pour lui permettre d'être élu".
En souhaitant "bienvenue" à Nicolas Bay, l'ex-LR et vice-président de Reconquête!, Guillaume Peltier, a pour sa part écrit sur Twitter : "Notre patrie vaut mieux que les partis ; notre amour de la France vaut plus que les politiciens."
Avec AFP