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Pour la 4e nuit après la mort de Nahel, des violences "moindres" en France, 471 interpellations

Les événements du 30 juin Un total de 45 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés dans la nuit de vendredi à samedi pour tenter d'enrayer les violences qui secouent la France depuis la mort mardi de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier. Des heurts se sont produits dans plusieurs villes, notamment à Lyon et à Marseille, mais d'une "intensité moindre", selon le ministère de l'Intérieur, qui fait état de 471 interpellations personnes. Retrouvez l'essentiel de la journée du 30 juin. Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez toute l'actualité sur ce sujet ici. En déplacement à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le ministre de l'Intérieur a annoncé vers 2 h 30 des violences d'une "intensité moindre", avec 471 interpellations au niveau national, et des poches de tensions notamment à Marseille et Lyon.  Des scènes de pillage de commerces et d'affrontements entre manifestants cagoulés et forces de l'ordre ont également enfiévré la soirée dans certains quartiers de Grenoble, Saint-Étienne et Lyon alors que dans la région ouest, des points de tension comme à Angers ou Tours et sa région il ne restait en milieu de nuit que quelques groupes très mobiles face aux forces de l'ordre.  Les violences urbaines en Ile-de-France ont eu lieu avec une intensité moindre que la veille, selon un bilan de l'AFP réalisé samedi à 3 h à partir de sources policières. À Nanterre (Hauts-de-Seine), ville où vivait Nahel, la nuit a été caractérisée par des tirs sporadiques de mortiers d'artifice ainsi que des tentatives d'érection de barricades. Neuf personnes y ont été interpellées. Des fourgons de police étaient également déployés en nombre à Colombes, où la situation était tendue. Dans le département  des Yvelines, des départs d'incendies ont été recensés dans un Franprix de Mantes-la-Ville, la Poste de Chanteloup-les-Vignes et un local des Restos du Cœur à Vaux-sur-Seine. En Seine-Saint-Denis, des heurts ont éclaté dans de nombreuses communes, avec une "activité importante" dans les secteurs d'Aulnay-sous-Bois, Sevran et Bondy, selon une source policière. Dans le centre-ville de Bobigny, des tirs de mortiers sporadiques ont résonné pendant près de deux heures passé minuit derrière la mairie, barricadée, a constaté un autre journaliste de l'AFP. Un nuage irritant de gaz lacrymogène imprégnait l'atmosphère. En Seine-et-Marne, les pompiers luttaient contre l'incendie d'un centre commercial de 1 500m2 à Dammarie-les-Lys, protégés par les forces de l'ordre. Dans le Val-d'Oise, la mairie de Persan et le poste de police municipale ont été brûlés et en grande partie détruits. Les images de scènes d'émeutes en France ont fait le tour du monde après la mort de Nahel, tué par un policier. Un drame, qui replace au cœur du débat les pratiques de la police, notamment aux Nations unies où les autorités françaises sont pointées du doigt. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé sur Twitter que "déjà 270 interpellations dont plus de 80 à Marseille" ont eu lieu vendredi soir. Ils annonce également l'arrivée de renfort dans la cité phocéenne, comme le maire Benoît Payan l'avait demandé un peu plus tôt. À Grenoble, des centaines de jeunes  encagoulés ont pu dévaliser de nombreux magasins du centre-ville, notamment de vêtements et de téléphonie, avant une intervention tardive des forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP. Un peu plus tôt, des voitures avaient été incendiées dans la proche banlieue d'Echirolles, où les heurts ont été parfois violents, selon des images du quotidien régional Le Dauphiné. Des épisodes de violences urbaines ont également eu lieu dans le quartier sensible de La Villeneuve, selon la préfecture de l'Isère. À Lyon, des groupes de jeunes, certains cagoulés, armés de mortiers d'artifice ou de barres de fer, ont pris tout leur temps pour piller plusieurs magasins dans les rues piétonnes du centre-ville et allumer des feux de poubelle, se dispersant rapidement dans les rues à l'approche des forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP. La mairie a dénombré une vingtaine de commerces pillés en fin de soirée. "Le RAID est engagé avec la BRI dans le centre-ville de Lyon pour mettre un terme aux attaques contre les commerces", a affirmé la préfète du Rhône dans un tweet, son entourage confirmant le déploiement de deux véhicules blindés. Dans le 4e arrondissement, près du centre-ville, un poste de dépôt de plainte "a fait l'objet d'une intrusion et de dégradations", selon la préfecture. Des tirs de mortiers d'artifice ont ponctuellement illuminé la ville jusque tard dans la nuit, parfois dans des fumées de lacrymogènes. À Vénissieux, au sud de Lyon, les CRS ont été pris à partie par des dizaines de personnes, et les affrontements ont aussi gagné plusieurs autres localités dont Villeurbanne (est) ou Givors (sud), selon la préfecture..  Dans le centre de Saint-Étienne, plusieurs centaines de jeunes, dont beaucoup portant un masque chirurgical, ont brisé des vitrines de magasins à coup de pierre ou d'objets en métal, et pénétré dans plusieurs boutiques de vêtements, d'optique et de bijoux pour les piller, a constaté un correspondant de l'AFP.  Le maire de Marseille a demandé "l'envoi immédiat de forces de maintien de l'ordre supplémentaires" face aux violences et pillages dans la deuxième ville de France dans la nuit de vendredi à samedi. Une compagnie de CRS doit arriver dans la nuit, a indiqué à l'AFP une source policière. Le ministère de l'Intérieur avait lui annoncé l'arrivée d'un avion de surveillance des forces spéciales du RAID un peu plus tôt. "À Marseille, les scènes de pillages et de violence sont inacceptables. Je condamne avec une totale fermeté ces actes de vandalisme et demande à l'État l'envoi immédiat de forces de maintien de l'ordre supplémentaires", a tweeté le maire de gauche Benoît Payan. Selon un faire-part relayé sur les réseaux sociaux, les obsèques de Nahel auront lieu samedi à Nanterre et se concluront par une inhumation en début d'après-midi. Dans un communiqué, les avocats de la famille de Nahel ont invité les journalistes à ne pas être présents aux funérailles afin d'éviter toute "ingérence médiatique". "La journée du samedi 1er juillet sera pour la famille de Nahel, une journée de recueillement", ont écrit Mes Abdelmadjid Benamara, Jennifer Cambla et Yassine Bouzrou. Les avocats ont souligné "l'importance d'accorder aux familles endeuillées l'intimité et le respect dont elles ont besoin pendant cette période difficile". "C'est pour cette raison que la famille de Nahel demande à tous les journalistes de ne pas se rendre sur les lieux des différentes étapes de cette journée et de respecter son choix de discrétion", ont-ils poursuivi. L'équipe de France de football a pris la parole pour appeler au calme, dans un communiqué commun d'abord relayé par Benjamin Pavard puis par Kylian Mbappé. Ils se disent "marqués" et "choqués part la mort brutale" de Nahel, affirmant qu'on ne peut "pas rester insensible aux circonstances dans lesquelles ce décès inacceptable a eu lieu". "Le temps de la violence doit cesser pour laisser place à celui du deuil, du dialogue et de la reconstruction", ont exhorté les joueurs de l'équipe de France. Les Bleus lancent un "appel à l'apaisement, à la prise de conscience et à la responsabilisation", assurant que la violence doit laisser place à "d'autres manières pacifiques et constructives de s'exprimer". À Montpellier, plusieurs centaines de personnes ont bravé l'interdiction de manifester vendredi soir, défilant dans la ville à l'appel de plusieurs mouvements de gauche, ont constaté un journaliste et un photographe de l'AFP.  En fin de manifestation, sur la place de la Comédie, la police a tiré des gaz lacrymogènes et les manifestants se sont dispersés en courant vers la préfecture, certains d'entre eux pillant au passage un magasin de bijoux et d'autres boutiques. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé le couvre-feu mis en place par la ville de Clamart (Hauts-de-Seine) en réponse aux émeutes, dégageant la voie pour l'instauration de mesures similaires par d'autres communes. La justice administrative était saisie de deux requêtes en référé-liberté d'habitants demandant la suspension de l'arrêté pris jeudi par la municipalité. Face aux violences, celui-ci instaure un couvre-feu temporaire sur le territoire de la commune de 21 h à 6 h du matin, de jeudi soir à lundi matin. "Le juge des référés a relevé que la mesure contestée est justifiée par la menace de troubles à l'ordre public caractérisée par l'existence d'appels précis et réitérés sur les réseaux sociaux à des actions concertées de violences et de destructions sur la commune de Clamart", a indiqué le tribunal dans un communiqué de presse dans la soirée. Jets de projectiles contre des véhicules de police, tirs de gaz lacrymogène, groupes de jeunes avec le visage masqué et quelques trottinettes brûlées... la tension était palpable dans la soirée au centre de Marseille. La police a annoncé au moins 63 interpellations vers 22 h 45 parmi ces petits groupes, très mobiles dont certains "tentent des pillages" sur plusieurs artères. Deux policiers ont été blessés légèrement. Quelques armes de chasse ont également été dérobées dans une armurerie mais sans munitions, selon la préfecture de police. Des avions de surveillances et le RAID ont été envoyés dans la cité phocéenne, selon le ministère de l'Intérieur.  Un jeune homme est mort cet après-midi après être tombé du toit d'un magasin au Petit-Quevilly (Seine-Maritime) dans la nuit de jeudi à vendredi, en marge d'émeutes consécutives à la mort de Nahel, a appris l'AFP de sources concordantes. Le lien entre la victime et les violences qui se sont déroulées dans cette commune de la périphérie de Rouen n'était pas établi vendredi soir. Le procureur de Rouen, Frédéric Teillet, a indiqué en fin de journée que ce magasin ne faisait pas "l'objet d'une attaque d'émeutiers lors de ces faits". Une source policière, qui affirmait dans un premier temps, ainsi que la préfecture, que cette chute était survenue "dans le cadre d'un pillage", a jugé "difficile de faire un lien entre les pillages et ces jeunes". "L'enquête se poursuit pour infirmer ou confirmer cela", a-t-elle poursuivi.  Vers 5 h, la victime, âgée d'une vingtaine d'années, est montée avec un autre jeune sur le toit d'un centre commercial, comportant plusieurs magasins fermés dont un ancien Lidl, selon le procureur. Il a chuté à travers le toit et a été grièvement blessé dans un premier temps, selon un communiqué dans la matinée de la préfecture. Le jeune homme a succombé à ses blessures l'après-midi, selon Frédéric Teillet. "Le second jeune, qui a été interpellé, explique que tous deux sont montés sur le toit vers 5 h du matin pour tenter de pénétrer dans le magasin afin d'y récupérer un objet, sur lequel il reste imprécis, qu'ils auraient laissé à l'intérieur", a-t-il ajouté. Des affrontements ont opposé manifestants et forces de l'ordre dans la soirée devant l'Hôtel de ville à Lyon, au début d'un rassemblement contre les violences policières, interdit par la préfecture du Rhône. Au même moment, dans le centre de Grenoble, des devantures étaient brisées et des magasins pillés par des jeunes cagoulés, a constaté une journaliste de l'AFP. À Lyon, malgré l'interdiction, la foule a afflué vers 20 h au centre-ville, pour atteindre 1 300 personnes, selon la préfecture. Les forces de l'ordre ont répliqué par des gaz lacrymogènes à des tirs de mortiers d'artifice provoqués par des manifestants cagoulés, a constaté l'AFP sur place. Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a appelé "notamment les plus jeunes" à "ne pas toucher" aux écoles, aux bibliothèques ou aux gymnases, notre "bien commun", après les trois nuits d'émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel. "Jamais les Insoumis n'ont été pour la violence", a insisté l'ex-candidat à la présidentielle dans une vidéo sur les réseaux sociaux. "L'école, il ne faut pas y toucher, la bibliothèque, le gymnase, tout ce qui est à nous tous, qui est notre bien commun".  Un total de 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour la nuit de vendredi à samedi pour tenter d'enrayer les violences qui secouent la France depuis la mort mardi de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.  "D'avantage d'unités spécialisées", comme le RAID, la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ou le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), sont aussi mobilisées, a ajouté Gérald Darmanin sur TF1, parlant de "moyens exceptionnels". Les responsables des principales religions en France ont lancé un appel commun "au dialogue et à la paix", "en ces heures si éprouvantes pour nos quartiers et notre pays", écrivent-ils dans un communiqué. "Nous partageons la douleur de la famille de Nahel et prions pour elle, tout spécialement pour sa maman" et "nous entendons les souffrances et les colères qui s’expriment", mais "nous affirmons aussi d’une seule voix que la violence n’est jamais un bon chemin". "Dans ces moments difficiles", les membres de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) appellent "à la sauvegarde et la consolidation du lien de confiance nécessaire entre la population et les forces de l’ordre qui ont tant donné lors des épreuves que notre pays a traversées". "En ces heures si éprouvantes pour nos quartiers et notre pays, nous voulons en appeler ensemble au dialogue et à la paix", écrivent-ils. Ce bref communiqué est signé par Chems-eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, Haïm Korsia, grand rabbin de France, Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, Demetrios Ploumios, président de l’assemblée des évêques orthodoxes de France, le pasteur Christian Krieger, président de la fédération protestante de France, et Antony Boussemart, président de l’union bouddhiste de France. Un commissariat de Reims a été incendié et pillé dans la nuit de jeudi à vendredi, et des "vêtements sérigraphiés police nationale" ont été dérobés par les émeutiers, a indiqué la préfecture. Le commissariat visé se situe au sein du quartier populaire de la Croix Rouge, précise la préfecture de la Marne dans un communiqué.  Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a appelé dans une circulaire la réponse pénale "rapide, ferme et systématique" qu'il souhaite à l'encontre des auteurs de violences urbaines après la mort de Nahel, y compris à l'égard des mineurs et de leurs parents. "L'ampleur des exactions commises depuis plusieurs jours dans de nombreuses villes du territoire national appelle une organisation qui permette d'apporter un traitement efficient des procédures initiées sur ces faits, à même de donner une réponse pénale rapide, ferme et systématique à l'encontre de leurs auteurs", indique le ministre dans cette circulaire adressée aux parquets. La maire socialiste de Denain (Nord), Anne-Lise Dufour-Tonini, a décidé d'un couvre-feu nocturne pour tous les habitants à partir de 20 h, après d'importants dégâts et pillages dans cette ville particulièrement pauvre du bassin minier. À Denain, tout rassemblement a été interdit, et habitants majeurs comme mineurs n'ont pas le droit de sortir dans la rue de 20 h à 6 h, a indiqué la maire après "une nuit de bruit et de fureur".  Jeudi soir, un groupe de 50 à 100 "individus, très jeunes", en grande partie cagoulés, s'est "déchaîné" dans un "boyau urbain d'environ 1 km de long" dans le centre-ville, a indiqué le cabinet de la maire, déplorant des violence à "caractère organisé". Plusieurs bâtiments publics dont la mairie, le théâtre et la médiathèque ont été fortement dégradés, le commissariat a été visé. De nombreux commerces ont été vandalisés puis pillés, a précisé la mairie. Les écoles et services publics sont restés fermés. Même en 2005, "à Denain nous n'avions jamais vu cela", a-t-on souligné au cabinet de la maire. Les députés La France insoumise (LFI) ont demandé au gouvernement l'organisation d'un débat à l'Assemblée nationale sur les émeutes des dernières nuits, suggérant un "plan d'urgence" consacré aux "violences policières". Dans leur communiqué, les Insoumis reprochent de nouveau à l'exécutif de "s'enfermer dans une escalade sécuritaire verbale qui ne fait qu'aggraver la situation", après trois nuits d'émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel, tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier. Pour "rétablir la confiance", grâce à une "rupture complète", "nous demandons un débat à l'Assemblée Nationale au titre de l'article 50-1 de la Constitution (déclaration du gouvernement au Parlement qui peut donner lieu à un débat)", écrivent les élus LFI, qui souhaitent un "plan d'urgence". Entres autres revendications, le groupe de 75 députés demande "l'abrogation immédiate" de la loi de 2017 modifiant les règles d'usage de l'arme de service des policiers. Le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, et le président de la CFE-CGC, François Hommeril, ont pris leurs distances avec un communiqué des syndicats de police Alliance (affilié à la CFE) et Unsa-police en réaction aux émeutes urbaines de ces derniers jours. "La défense catégorielle d'une profession, même sincère, n'autorise pas à déroger par les mots aux valeurs qui font notre République et qui fondent l'Unsa. Je redis la peine de l'Unsa après la mort de Nahel. Nous appelons au calme et à la fin des violences", a tweeté Laurent Escure. Le secrétaire général de l'Unsa-éducation, Frédéric Marchand, a encore plus nettement condamné les mots du communiqué, selon lui "inquiétants et insupportables". François Hommeril a de son côté jugé auprès de Libération "totalement inappropriés" les termes utilisés. Une enquête pour tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique a été ouverte à Marseille après l'agression de deux policiers en civil dans la nuit, en marge des tensions consécutives à la mort de Nahel, a annoncé le parquet. "Bloqués par un incendie de poubelles", ces deux policiers ont été "pris à partie par un groupe d'une vingtaine d'individus", a précisé le communiqué du parquet, qui souligne que "l'un d'eux a été reconnu en sa qualité de policier". Après être sortis de leur véhicule, les deux hommes ont été "violemment frappés", l'un présentant une fracture au niveau d'un œil et une "estafilade" d'un coup de couteau au poignet, l'autre un traumatisme crânien pour lequel il était encore hospitalisé ce vendredi après-midi. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a écrit aux forces de l'ordre et aux pompiers en leur disant "compter" sur leur "engagement dans le respect des lois et de la déontologie", alors que les "prochaines heures vont être déterminantes". "Depuis trois jours, notre pays est confronté à des troubles d'une rare violence", écrit le ministre. "Dans ce contexte dégradé, vous avez tenu bon", ajoute-t-il. "Vous avez réagi avec proportionnalité, dans le cadre de la loi", poursuit-il, en les félicitant pour le grand nombre d'interpellations réalisées. "Vous le savez, cette minorité de délinquants ne représente pas l'immense majorité des habitants des quartiers populaires", poursuit le ministre. "Ces prochaines heures vont être déterminantes et je sais pouvoir compter sur votre engagement sans faille dans le respect des lois et de la déontologie". "Les renforts humains et matériels que nous envoyons actuellement vous donneront (...) les moyens de défendre la République et ses valeurs", assure-t-il.  Le président des Républicains, Éric Ciotti, a appelé à la "responsabilité" et au "sens de l'unité nationale" pour permettre "le retour à l'ordre républicain" après les violences qui ont éclaté dans plusieurs villes. "La gravité de la situation doit inspirer à tous les élus attachés aux valeurs de la République une attitude de dignité. Le sens de l'unité nationale doit guider notre comportement", a-t-il affirmé dans un communiqué.  Un homme a été tué à Cayenne par une "balle perdue" destinée aux policiers déployés dans la nuit de jeudi à vendredi pour mettre fin à des émeutes après la mort du jeune Nahel, a indiqué le préfet de Guyane, Thierry Queffelec. Les faits se sont produits au quartier Mont-Lucas à Cayenne, l'une des villes de Guyane touchées par les violences urbaines avec Kourou, Macouria, Matoury et Remire-Montjoly. Emmanuel François, maire (DVD) de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), dans la banlieue de Tours, a été agressé pendant les émeutes dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-il raconté à l'AFP. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux dans la nuit. On peut y voir l'élu se faire insulter alors qu'il se dirige vers sa voiture en flammes. "Je descendais voir ce qu'il s'était passé en ville. Je me suis fait arrêter par une barrière en feu. Je n'ai pas reculé. Je suis sorti car il ne faut pas rester dans sa voiture dans ces cas-là", a expliqué le maire de cette commune populaire de l'agglomération tourangelle.  "Les jeunes m'ont reconnu, m'ont pris à partie et ils ont voulu détruire la voiture du maire", a estimé l'élu, visiblement secoué par l'évènement. "Il n'y avait pas cette nuit de volonté d'atteindre les personnes dans leur intégrité physique. Les jeunes étaient là pour en découdre avec l'État", a-t-il estimé, ajoutant son intention de porter plainte.  La France, par la voix du Quai d'Orsay, a jugé "totalement infondée" l'accusation du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme selon laquelle elle connaît des problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre. "Toute accusation de racisme ou de discrimination systémiques par les forces de l'ordre en France est totalement infondée", a réagi le ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué.  "Le dernier examen périodique universel auquel notre pays s'est soumis nous a permis d'en faire la démonstration", a souligné le ministère, ajoutant que "la France et ses forces de l'ordre luttent avec détermination contre le racisme et toutes les formes de discriminations. Aucun doute n'est permis dans cet engagement". Marine Le Pen a demandé à Emmanuel Macron de recevoir "sans plus attendre" les formations représentées à l'Assemblée nationale "pour évoquer la situation grave" du pays et "les initiatives" pour y faire face, dans un message publié sur les réseaux sociaux. "Il n'y a pas d'autre solution immédiate que le retour à l'ordre républicain par le biais de couvre-feux sectoriels et, si la situation devait perdurer ou s'aggraver, par la déclaration de l'état d'urgence", a ajouté l'ex-candidate du Rassemblement national à la présidentielle. Les obsèques de Nahel, dont la mort causée par le tir d'un policier mardi a suscité trois nuit d'émeutes dans de nombreuses villes de France, sont prévues samedi, a indiqué Patrick Jarry, le maire de Nanterre, dont le jeune homme était originaire. "Il faut continuer d'entourer cette famille, cette maman qui va enterrer son enfant demain", a déclaré Patrick Jarry devant la presse à l'issue d'une réunion à Matignon, sans donner d'autres détails. Le métro parisien s'arrêtera vendredi et samedi aux mêmes horaires qu'en semaine, a indiqué Île-de-France Mobilités (IDFM). "Il ne sera donc pas prolongé d'une heure comme chaque week-end", peut-on lire sur le compte Twitter d'IDFM. Une réunion entre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, celui du Numérique Jean-Noël Barrot, et les plateformes numériques, a lieu à 18 h 30 afin "d'alerter" ces dernières "sur leur responsabilité" dans les violences urbaines qui secouent actuellement la France, a annoncé Matignon. Ce rendez-vous va aussi permettre de demander "l'appui" de ces plateformes, comme Twitter, Snapchat ou Tiktok, "notamment pour identifier les utilisateurs de réseaux sociaux qui participent à la commission d'infractions", ont ajouté les services de la Première ministre. La première ministre Élisabeth Borne a annoncé le déploiement de véhicules blindés de la gendarmerie pour faire face aux violences qui touchent depuis trois nuits de nombreuses villes en France. Des "forces mobiles supplémentaires" vont en outre être déployées, a précisé Matignon à l'AFP, ajoutant que des "événements de grande ampleur mobilisant des effectifs et pouvant présenter des risques d'ordre public en fonction des situations locales" seraient annulés. Ces décisions font partie des mesures arrêtées sous l'autorité du président Emmanuel Macron lors de la cellule interministérielle de crise qui s'est réunie en milieu de journée au ministère de l'Intérieur. Des incidents se sont produits dans le centre-ville de Strasbourg où un magasin Apple Store a notamment été vandalisé, ont constaté des journalistes de l'AFP. Dans un premier temps, le centre commercial des Halles, à proximité de la grande île, a été bouclé par crainte de débordements. De nombreuses bandes de jeunes se sont alors rassemblées sur la place Kléber, en plein centre-ville, où un magasin Apple Store a été vandalisé. "Ils ont cassé deux des vitrines, et on a vu des bandes de jeunes entrer, sortir, entrer, sortir en essayant de voler des magasins d'exposition", a raconté à l'AFP Corentin Flinck, qui travaille dans un magasin adjacent. La maire (PS) de Lille, Martine Aubry, s'est prononcée contre l'idée d'un couvre-feu nocturne, face à la flambée des violences urbaines, qui risquerait, selon elle, d'attiser encore plus la colère. "Nous, nous n'y sommes pas favorables", a déclaré Martine Aubry lors d'un point presse. "Un couvre-feu n'a de sens que si on est capables de le faire respecter. Faire un couvre-feu qui va rendre les gens énervés, fous furieux, et des gamins qui vont dire 'on va quand même y aller', et ne pas être capables, c'est encore la République qui recule", a-t-elle expliqué. Elle a indiqué préférer "être sur le terrain avec les agents". Après des mesures similaires prises dans plusieurs villes jeudi soir, Amiens (dans la Somme) a décidé vendredi d'un couvre-feu nocturne jusqu'à lundi matin, visant les mineurs de moins de 16 ans, entre 22 h et 6 h dans le centre ville et plusieurs quartiers touchés par les incidents. Beauvais (dans l'Oise) a également décrété un couvre-feu pour les trois prochaines nuits, de 22 h à 6 h, pour les mineurs non-accompagnés dans toute la ville. Plusieurs responsables de gauche, dont Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier, ont dénoncé un communiqué des syndicats de police Alliance et Unsa police, qui selon eux est une "menace de sédition" et un "appel à la guerre civile". Se disant "en guerre", Alliance, syndicat majoritaire de gardiens de la paix, et Unsa police appellent dans ce communiqué au "combat" contre les "nuisibles" et les "hordes sauvages", qui prennent part aux émeutes nocturnes après la mort du jeune Nahel. Ils préviennent : "Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience". "Les 'syndicats' qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire. On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos", a tweeté Jean-Luc Mélenchon. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets l'arrêt des bus et tramways dans toute la France à partir de 21 h, après trois nuits d'émeutes urbaines dans tout le pays causées par la mort du jeune Nahel, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Le ministre leur a aussi demandé la "prise systématique d'arrêtés d'interdiction de vente et de transport" de mortiers d'artifice, de bidons d'essence, d'acides et de produits inflammables et chimiques. Les concerts de Mylène Farmer prévus vendredi et samedi soir au Stade de France, à Saint-Denis, ont été annulés pour permettre aux forces de l'ordre de se déployer ailleurs afin de faire face aux émeutes, a annoncé la préfecture de Seine-Saint-Denis. Selon une source policière, cette annulation a été décidée à la demande des élus du département. Les violences urbaines ont été importantes en Seine-Saint-Denis où "quasiment toutes les communes" ont été touchées, a relevé une source policière auprès de l'AFP. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l'ordre ont procédé à 875 interpellations, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, selon le bilan définitif du ministère de l'Intérieur. Les parents et les associatifs ne sont pas surpris, mais désemparés par cette violence qui les échappe. Ségolène Malterre est journaliste pour l'émission Pas2quartier de France 24. Une émission unique en son genre, où chaque semaine, avec Wassim Nasr, elle va à la rencontre des jeunes des quartiers et des personnes qui essaient de faire bouger les choses. Elle nous transmet leurs témoignages. Le secrétaire national du Parti communiste (PCF), Fabien Roussel, a souligné dans un tweet sa "condamnation absolue des violences" nocturnes après la mort du jeune Nahel, estimant que "quand on est de gauche, on défend les services publics, pas leur pillage". "Ce qui doit être à l'ordre du jour, c'est la justice : justice pour Nahel, justice pour nos quartiers, justice pour notre pays", a conclu le secrétaire national du PCF. Il s'est ainsi démarqué d'une partie de la gauche, en particulier La France insoumise, qui dénonce dans le sillage de Jean-Luc Mélenchon "l'escalade sécuritaire". Jeudi soir, la cheffe des Verts Marine Tondelier avait adressé ses "pensées à tous les élus locaux qui s’apprêtent à vivre une très longue nuit et à toutes celles et ceux qui se mobiliseront pour assurer la sécurité partout en France". "On veut la justice et la vérité. Mais des blessés ou des morts ne nous en rapprocheront pas", avait-elle tweeté. La diplomatie britannique a mis en garde ses ressortissants contre les émeutes en France. Dans ses conseils aux voyageurs, le ministère britannique des Affaires étrangères souligne que des émeutes ont lieu depuis le 27 juin "dans toute la France" avec notamment des risques de perturbation dans les transports ou la possibilité que des couvre-feux soient mis en place localement. "Les lieux et le moment des émeutes sont imprévisibles", écrit le ministère, exhortant notamment les Britanniques à "suivre les médias", "éviter les zones où se déroulent les émeutes" et  "suivre les recommandations des autorités". "Les deux nuits que nous venons de vivre relèvent d'une situation qui est absolument inacceptable et injustifiable", a dénoncé Emmanuel Macron en ouverture de la réunion de la cellule interministérielle de crise au ministère de l'Intérieur, saluant cependant la réponse "rapide et adaptée" des forces de l'ordre.  Le président de la République a également dénoncé "une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent". Des "moyens supplémentaires" vont être "libérés", a par ailleurs annoncé le chef de l'État, évoquant aussi l'annulation de "plusieurs événements festifs et de plusieurs rassemblements dans les départements qui sont les plus sensibles". Il a, par ailleurs, appelé "tous les parents à la responsabilité" et a également demandé aux réseaux sociaux le "retrait" de contenus et l'identification d'utilisateurs liés à ces violences urbaines. L'interruption des bus et tramways à 21 heures est prolongée "jusqu'à nouvel ordre" en Île-de-France, a annoncé vendredi Île-de-France Mobilités. Au total, 875 personnes ont été interpellées de jeudi à vendredi en France, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, lors de la troisième nuit consécutive de violences urbaines en réaction à la mort de Nahel tué par un policier, selon un bilan définitif du ministère de l'Intérieur. Au total, 492 bâtiments ont été atteints, 2 000 véhicules brûlés et 3 880 incendies de voie publique allumés la nuit dernière, selon les chiffres donnés par le président de la République, Emmanuel Macron, au début d’une réunion à Matignon sur la politique de la ville et des quartiers prioritaires. Après la mort de Nahel tué par balle mardi par un policier pour avoir refusé d’obtempérer, les émeutes continuent un peu partout en France, visant les bâtiments publics, mais aussi des magasins. Comment apaiser la situation ? Pour Abdoulaye Kante, policier dans les Hauts-de-Seine et auteur du livre "Policier, enfant de la République" (éd Fayard), invité de France 24, "il y a beaucoup d’incompréhension entre ces jeunes et la police". Explications. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé vendredi "les élucubrations contre LFI [La France insoumise, NDLR]", accusée depuis deux jours de ne pas appeler les jeunes de banlieue au calme après la mort de Nahel, et estimé que "l'escalade sécuritaire mène au désastre". "Les élucubrations contre LFI ne masqueront pas la responsabilité de ceux qui ont créé cette situation", a écrit l'ancien candidat à la présidentielle sur Twitter. "L'escalade sécuritaire mène au désastre", a-t-il critiqué, faisant référence à l'augmentation du nombre des forces de l'ordre mobilisées dans la nuit de jeudi à vendredi, et aux déclarations de l'exécutif qui s'est dit prêt à adapter le dispositif de maintien de l'ordre "sans tabou". Et le chef insoumis de clamer : "Entendez la demande populaire. Respectez-la. Plan d'urgence justice partout". LFI demande la condamnation rapide et la suspension du policier qui a tué le jeune Nahel mardi matin à Nanterre lors d'un contrôle routier. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a appelé vendredi "à l'unité et au calme" après des incidents qui ont touché le centre de la cité phocéenne dans la nuit, après un rassemblement en mémoire de Nahel. "Cette nuit ont eu lieu des débordements et des violences absolument inacceptables", a déclaré à la presse l'élu, évoquant 156 feux de poubelles, "des dizaines de commerces abîmés, pour certains vandalisés et pillés", et 14 voitures brûlées. Les incidents, qui ont duré une partie de la nuit, ont opposé quelques groupes mobiles de jeunes aux forces de l'ordre. Ils ont également fait 38 blessés chez les policiers, dont certains ont dû être hospitalisés, et entraîné 56 interpellations. Ils se sont concentrés dans le centre de Marseille et pas dans les nombreuses cités de la ville. Berlin observe "avec une certaine inquiétude ce qui se passe en France", a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, à propos des émeutes déclenchées par la mort d'un adolescent tué par un policier. Interrogé lors d'un point-presse régulier à Berlin, Steffen Hebestreit a par ailleurs indiqué qu'il n'avait pour l'instant pas d'indication d'une annulation de la visite d'État d'Emmanuel Macron en Allemagne prévue entre dimanche soir et mardi. - Le policier mis en cause dans la mort de Nahel a été placé en détention provisoire et mis en examen pour homicide volontaire jeudi. Son avocat a annoncé qu'il allait faire appel. - Les forces de l'ordre ont procédé à 667 interpellations dans toute la France dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé Gérald Darmanin. - "Toutes les hypothèses", dont l'instauration de l'état d'urgence, sont envisagées par l'exécutif pour "le retour de l'ordre républicain" a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne lors d'une visite au commissariat d'Évry-Courcouronnes vendredi matin. - Emmanuel Macron va présider une nouvelle cellule interministérielle de crise à 13 heures à Paris, a annoncé l'Élysée La Norvège a appelé vendredi ses ressortissants actuellement en France à éviter les rassemblements de foule en raison des violences qui secouent le pays depuis trois jours après la mort du jeune Nahel tué par la police. "Il y a eu ces derniers jours des émeutes dans plusieurs endroits en France, y compris à Paris", écrit le ministère norvégien des Affaires étrangères dans un SMS envoyé aux voyageurs norvégiens qui se sont enregistrés sur une application des autorités. "Les voyageurs norvégiens sont invités à prendre toutes les précautions nécessaires, de même qu'à se tenir à l'écart des grands rassemblements de foule et des manifestations", précise-t-il. Emmanuel Macron est prêt à adapter le dispositif de maintien de l'ordre "sans tabou" après une troisième nuit de violences en France, a souligné vendredi l'Élysée, alors que l'instauration de l'état d'urgence est évoqué par plusieurs responsables politiques. Le chef de l'État attend que la Première ministre et le ministre de l'Intérieur "lui fassent des propositions pour faire encore évoluer et adapter" le dispositif de maintien de l'ordre, "sans tabou", a précisé une source à l'Élysée.  Emmanuel Macron a quitté le sommet de l'Union européenne à Bruxelles avant sa fin et, fait très rare, annulé sa conférence de presse finale pour rentrer à Paris présider une réunion de crise sur les émeutes en France. Le président français doit être de retour à Paris à 13 heures pour une réunion de la cellule interministérielle de crise après trois nuits consécutives de violences urbaines. Traditionnellement, le chancelier allemand représente le chef de l'État français en son absence pour la suite du Conseil européen. À Metz, "les mairies de quartier de Borny et de Bellecroix ont été incendiées la nuit dernière ainsi que le hall de la Boîte à musique", la salle de musique et de spectacle construite au cœur du quartier de Borny, a déclaré à l'AFP le maire (ex-LR) François Grosdidier, qui a passé une partie de la nuit au centre de commandement de la police municipale pour suivre les événements. Sur Twitter, le maire de Nancy, Mathieu Klein (PS), a indiqué que "la mairie de quartier du Haut-du-Lièvre est partie en fumée". À Strasbourg, la préfecture du Bas-Rhin a recensé "74 véhicules incendiés au cours de la nuit", après déjà 66 la nuit précédente, selon un policier syndicaliste. L'ONU a demandé vendredi à la France de se pencher sérieusement sur les problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein des forces de l'ordre, trois jours après la mort d'un adolescent tué par un policier. "C'est le moment pour le pays de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre", a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme lors du point de presse régulier de l'ONU à Genève. "Toutes les hypothèses" vont être examinées avec le président pour rétablir "l'ordre républicain", a affirmé vendredi la Première ministre, Élisabeth Borne, en visite à Évry-Courcouronnes (Essonne). Interrogée à propos de l'éventuelle instauration de l'état d'urgence, la Première ministre a répondu : "Nous examinerons toutes les hypothèses avec le président de la République." La Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus vendredi matin au commissariat d'Évry-Courcouronnes pour constater les dégâts et rencontrer les forces de l'ordre. Selon une source policière, l'hôtel de police a été la cible de jets de projectiles et de tirs de mortiers dans la nuit. La Première ministre devrait ensuite participer à une nouvelle cellule interministérielle de crise convoquée vendredi à 13 h à Paris par Emmanuel Macron, alors que des ministres s'interrogent sur l'instauration de l'état d'urgence, réclamé avec insistance par la droite et l'extrême droite. Une cellule de crise a été mise en place à Paris, a annoncé vendredi matin la maire de la capitale, Anne Hidalgo. "Une fois encore, nous intervenons pour nettoyer et réparer. Nous sommes mobilisés aux côtés des Parisiennes et des Parisiens pour surmonter cette nouvelle crise", explique-t-elle dans un tweet. La région Île-de-France va débloquer 20 millions d'euros pour aider à réparer les bâtiments publics détruits ou endommagés par les émeutes, a annoncé Valérie Pécresse vendredi matin. "Face à l'ultraviolence qui détruit écoles, mairies, commissariats et désespère les habitants des quartiers populaires, la Région répondra présente", a promis la présidente de région dans un tweet. La Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se rendent vendredi matin au commissariat d'Évry-Courcouronnes pour constater les dégâts et rencontrer les forces de l'ordre après une troisième nuit de violences, a annoncé l'entourage de la cheffe du gouvernement. Pillages, incendies, tirs de mortiers d'artifice... Plusieurs boutiques du centre-ville de Paris, dont l'une dans le quartier des Halles, ont été vandalisées jeudi soir. Quatorze personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police de Paris (PP), dont certaines gares du Nord avec des objets volés. Rue de Rivoli, une artère du centre de la capitale, 16 personnes ont été interpellées avec des sacs, des chaussures et des vêtements dérobés dans un magasin. Dans la nuit, la préfecture de police a fait état de 61 interpellations uniquement dans la capitale. L'ancien président François Hollande s'est opposé vendredi matin à la mise en place de l'état d'urgence, au lendemain d'une troisième nuit de heurts dans plusieurs villes en France. Interrogé sur France Bleu Cotentin, il a estimé que ce n'est "pas la meilleure façon d'agir aujourd'hui". "La démocratie n'est pas impuissante", a-t-il insisté. Une cinquantaine de mineurs ont été interpellés par la police jeudi soir à Bruxelles avant d'être relâchés, à la suite de plusieurs départs de feu et barricades érigées sur la voie publique pour protester contre la mort du jeune Nahel en France. Selon la police locale, 63 personnes au total, dont 47 mineurs, ont été arrêtées le temps d'un contrôle d'identité, notamment dans le quartier de la gare du Midi et la commune bruxelloise de Saint-Gilles. Un autre mineur soupçonné de coups et blessures sur un inspecteur de police a passé la nuit en garde à vue, avant d'être relâché vendredi matin. Une vingtaine de lignes de bus de la RATP ne circulent pas vendredi matin en région parisienne. L'ensemble du réseau de surface (bus et tramways) avait l'obligation de s'interrompre à 21 h jeudi soir en raison des émeutes qui secouent la France et le trafic a commencé à reprendre à partir de 6 h 30, toujours selon la RATP. À 9 h 30, 23 lignes de bus sur 350 restaient cependant interrompues. "Les plus grosses difficultés sont dans les secteurs autour de Nanterre et Pantin", a précisé l'entreprise. Pour le réseau de tramways, "l'exploitation a repris progressivement ce matin mais avec des nombreuses difficultés dues au contexte sécuritaire local et aux dégâts sur les infrastructures", a expliqué la RATP. Les lignes T2 et T5 restent complètement fermées et un grand nombre de lignes sont "en fonctionnement partiel". Élisabeth Borne a réuni vendredi matin à Matignon plusieurs ministres pour faire le point après une troisième nuit d'émeutes, dénonçant dans un tweet des actes "insupportables et inexcusables". "Ce matin à Matignon avec les ministres pour faire le point sur les violences et exactions de la nuit. Les actes commis sont insupportables et inexcusables", a écrit la Première ministre, qui était entourée de quatre ministres : Gérald Darmanin (Intérieur), Éric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu (Transition écologique et Territoires) et Olivier Klein (Logement et Villes). Plusieurs bureaux de police et locaux publics ont été incendiés en Nouvelle-Aquitaine, lors de la troisième nuit consécutive de violences urbaines après la mort mardi à Nanterre de Nahel, a-t-on appris vendredi matin auprès des préfectures et de la police. À Poitiers dans la Vienne, le bureau de police du quartier des Trois-Cités est "totalement incendié" et deux autres ont été "dégradés par des véhicules béliers incendiaires" dans les quartiers de Bel-Air et Couronneries, selon un bilan provisoire dressé par la préfecture de la Vienne dans un communiqué. Deux policiers ont été blessés lors d'affrontement à Poitiers et à Châtellerault, où du mobilier urbain et des voitures ont été incendiés, a indiqué la même source. À Poitiers, plusieurs bâtiments publics ont également été incendiés ou saccagés, dont la mairie annexe des Trois-Cités, des banques postales ainsi qu'un local de la médecine scolaire. Un incendie s'est par ailleurs déclaré au centre commercial des Couronneries et "au moins une vingtaine de commerces ont été pillés (opticiens, téléphonie, tabacs), saccagés ou détruits", toujours selon la préfecture. Le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi que 249 policiers et gendarmes avaient été blessés dans la nuit de jeudi à vendredi, lors des nouvelles scènes de violences urbaines en France après la mort mardi à Nanterre de Nahel, tué par un policier. Au total, 40 000 membres des forces de l'ordre avaient été mobilisés par les autorités sur tout le territoire, dont 5 000 à Paris. Aucun policier ou gendarme n'a été gravement blessé, a-t-on précisé de même source. Gérald Darmanin a annoncé que 667 personnes avaient été interpellées dans la nuit de jeudi à vendredi en France après une nouvelle nuit de violences, marquée par des saccages, pillages et dégradations de biens publics, en réaction à la mort mardi à Nanterre de Nahel, tué par un policier. "Cette nuit, nos policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont encore fait face, avec courage, à une rare violence. Conformément à mes instructions de fermeté, ils ont procédé à 667 interpellations", a tweeté le ministre de l'Intérieur. Emmanuel Macron va présider une nouvelle cellule interministérielle de crise vendredi à 13 h à Paris, pour la deuxième fois en deux jours, après une troisième nuit de violences en France dans le sillage de la mort d'un adolescent tué par un policier, a annoncé l'Élysée. Le chef de l'État, qui se trouve à Bruxelles depuis jeudi pour un sommet européen, pourrait pour cela devoir écourter sa présence et rentrer avant la fin, si les discussions avec ses homologues ne sont pas terminées. Il doit tenir une conférence de presse avant de quitter le Conseil de l'Union européenne. Jeudi matin, le président avait déjà convoqué une première réunion de crise avec les ministres et directeurs d'administration concernés, dans le centre ad hoc situé au ministère de l'Intérieur, avant de partir pour Bruxelles. Il avait dénoncé des violences "injustifiables". Paris et sa banlieue ont été en proie la nuit dernière à de nouvelles violences après la mort mardi à Nanterre de Nahel, tué par un policier. Saisi par une vidéo amateur, le tir à bout portant du fonctionnaire sur l'adolescent lors d'un contrôle routier continue à embraser de nombreux quartiers populaires du pays. Pour endiguer une "généralisation" des violences urbaines, les autorités ont mobilisé 40 000 policiers et gendarmes, ainsi que des unités d'intervention d'élite comme le Raid (police) et ses véhicules noirs blindés ou le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), déployés dans plusieurs villes. Des couvre-feux nocturnes ont été décrétés à Clamart et Meudon (Hauts-de-Seine), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Compiègne (Oise). Et dans le Nord, la préfecture a interdit tout rassemblement par endroit et mobilisé un hélicoptère et des drones. Malgré ce déploiement massif, des violences et des dégradations ont été signalées jeudi soir dans de multiples villes. Vers 3 h, au moins 421 personnes avaient été interpellées au niveau national, selon l'entourage de Gérald Darmanin, dont "l'essentiel" est âgé entre 14 et 18 ans. "Il n'y a pas d'affrontement très violent en contact direct avec les forces de l'ordre, mais il y a un certain nombre de magasins vandalisés, de commerces pillés voire incendiés", a détaillé un haut gradé de la Police nationale. Cela a été le cas dans le cœur de Paris, aux Halles et dans la rue de Rivoli qui mène au Louvre, mais aussi en banlieue parisienne, dans l'agglomération de Rouen, à Nantes et à Brest, où le sous-préfet Jean-Philippe Setbon a décrit à l'AFP "beaucoup d'affrontements entre policiers et petits groupes très mobiles". Comme la veille, les forces de l'ordre ont également été visées, des poubelles, des voitures et des bus brûlés, notamment à Villeurbanne (Rhône), ont constaté des journalistes de l'AFP, ou à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). À nouveau, des bâtiments publics ont également été pris pour cibles par des groupes souvent encagoulés ou dissimulés sous des capuches, comme à la mairie du quartier prioritaire de l'Argon à Orléans. "Le bureau de police situé au pôle Laherrère à Pau" a par exemple été visé par un cocktail Molotov, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. En Seine-Saint-Denis, "quasiment toutes les communes" ont été touchées, souvent des actions éclairs, de nombreux bâtiments publics pris pour cible comme la mairie de Clichy-sous-Bois et des commerces pillés, selon une source policière. "La protection des bâtiments publics a été la priorité", a concédé une source locale. À Nanterre, préfecture des Hauts-de-Seine devenue épicentre des violences, des fusées d'artifice et des grenades ont éclaté dans le quartier populaire de Pablo Picasso où vivait l'adolescent tué, selon une journaliste de l'AFP. Avec AFP et Reuters

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