Pornographie : la justice saisie pour bloquer cinq sites accessibles aux mineurs
Le régulateur des médias, l'Arcom (ex-CSA), a saisi la justice pour demander le blocage de cinq sites pornographiques, Pornhub, Tukif, Xhamster, Xvideos et Xnxx, a-t-il annoncé mardi 8 mars. L'Arcom somme en vain ces sites depuis décembre d'empêcher l'accès des mineurs à leurs contenus. "Nous avons décidé de saisir" la justice, car les "mises en demeure" qui leurs ont été adressées n'ont pas été suivies d'effets, a annoncé le président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre, en marge d'une conférence de presse sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio.
L'Arcom attend que "le président du tribunal judiciaire de Paris (...) ordonne aux principaux fournisseurs d'accès à internet d'empêcher l'accès" à ces sites, a développé l'instance dans un communiqué. "Si la justice en décide ainsi, les sites des éditeurs ne seront plus accessibles à partir du territoire français ou par leurs adresses situées sur le territoire", précise l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, née en janvier de la fusion du CSA et de la Hadopi.
Une "obligation légale"
Les internautes "seront alors automatiquement redirigés vers une page d'information expliquant" ce blocage, est-il ajouté. Le cas échéant, l'Arcom pourra également saisir la justice si "les sites bloqués sont rendus accessibles à partir d'autres adresses ('sites miroirs')" et "demeurent accessibles aux mineurs". Il pourra aussi "demander au juge d'ordonner" leur déréférencement "par les moteurs de recherche et les annuaires".
Saisi en 2020 par trois associations, l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open), l'Union nationale des associations familiales (Unaf) et le Conseil français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade), le CSA avait mis en demeure fin 2021 les éditeurs de Pornhub, Tukif, Xhamster, Xnxx et Xvideos "de se conformer à l'obligation légale" de bloquer l'accès des mineurs à leurs contenus, dans un délai de 15 jours.
Le code pénal interdit d'exposer les mineurs à des photos et vidéos pornographiques et la loi sur les violences conjugales du 30 juillet 2020 précise que les sociétés concernées ne peuvent s'exonérer de leurs responsabilités en se contentant de demander à un internaute s'il est majeur.