Guerre en Ukraine : "L'intérêt des cyberattaques est de paralyser les organes de décisions majeurs", explique un expert des nouvelles technologies
Guerre en Ukraine : "L'intérêt des cyberattaques est de paralyser les organes de décisions majeurs", explique un expert des nouvelles technologies
D'après Edouard Bliek, expert en nouvelles technologies, ces cyberattaques avaient pour but de "bloquer la communication auprès de la population" et donc de "bloquer la capacité de réagir de l'Ukraine".
"L'intérêt des cyberattaques est de paralyser les organes de décisions majeurs en Ukraine", a expliqué jeudi 24 février au soir sur franceinfo Edouard Bliek, directeur général de Stedy, un cabinet de conseil en nouvelles technologies. "C'est un moyen de faire plonger des grandes entreprises et même des Etats."
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L'Ukraine a annoncé mercredi 23 février être victime de cyberattaques visant plusieurs sites officiels et accuse des opérateurs russes. Les ministères ukrainiens des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur ont notamment été visés. "Bloquer ces ministères là, c'est bloquer la communication auprès de la population, bloquer en interne des flux stratégiques et donc bloquer la capacité de réagir de l'Ukraine", explique Edouard Bliek.
Des cyberattaques tracées jusqu'à des opérateurs russes
Le spécialiste des nouvelles technologies explique qu'il y a deux types de cyberattaques. La première, "plutôt tactique", consiste à "envoyer un maximum de requêtes, de connexions sur les infrastructures, de manière à les saturer, les rendre inopérantes". "Une deuxième approche, plus stratégique et préparée très en amont, a consisté à installer de manière silencieuse des logiciels sur des milliers de postes et de serveurs ukrainiens", explique encore le directeur général de Stedy. "Ces logiciels ont vocation à supprimer toutes les données de ces appareils."
Les cyberattaques subies par l'Ukraine n'ont pas été revendiquées par la Russie mais elles ont "facilement pu être tracées jusqu'à des opérateurs russes", relate Edouard Bliek. "Le gouvernement russe n'a pas reconnu ces attaques mais ne s'est pas caché non plus", commente cet expert des nouvelles technologies.