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Planification écologique : le gouvernement présente ses objectifs pour 2030

Accélérer sur la voiture électrique, rénover les logements, freiner sur les chaudières au gaz : après plusieurs mois d'atermoiements, Élisabeth Borne a réuni lundi les chefs de partis politiques à Matignon pour présenter la "planification écologique" du gouvernement dont les grandes lignes avaient été dévoilées en juillet. L'éolien terrestre devra progresser de 55 % pour atteindre les objectifs de la France en matière de réduction de gaz à effet de serre, selon le gouvernement. À quoi devra ressembler la France en 2030 si le pays veut atteindre son objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % d'ici 2030 par rapport à 1990 ? Le plan, présenté aux partis à Matignon lundi 18 septembre, avait été dévoilé dans ses grandes lignes en juillet. L'objectif de cette planification écologique : faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de la France de 403,8 millions de tonnes de CO2 équivalent (Mt CO2e) en 2022 à 270 millions en 2030, selon le secrétariat général à la planification écologique, piloté par Antoine Pellion. Énergies et industries Selon le gouvernement, il s'agit du plus gros potentiel de réduction. D'ici 2030, la part totale des énergies renouvelables dans l'ensemble de la production électrique devra passer de 26 % à 34 %. L'énergie solaire devra être multipliée par trois, l'éolien offshore par près de quatre, tandis que l'éolien terrestre devra progresser de plus 55 %. Le biogaz devra passer de 8 térawattheures en 2020 à 50 en 2030. Les usines sidérurgiques d'acier, de ciment ou d'autres industries primaires devront fortement réduire leurs émissions, via notamment le captage de CO2, une technologie encore embryonnaire, mais pas seulement. Les 50 sites les plus émetteurs hors raffinage devront ainsi passer de 43 Mt CO2e émis en 2022 à 25, et le reste de l'industrie de 33 à 20. Les objectifs de réduction des émissions des activités de raffinage, particulièrement polluantes, ne sont pas précisés. Le tertiaire devra aussi apprendre à se passer de fioul (plus de 80 % de baisse demandée) et de gaz (environ - 40 %) via ses chaudières. Le gouvernement envisageait d'interdire l'installation de chaudières à gaz neuves, mais une fronde du secteur semble l'avoir fait reculer, à l'image d'un débat qui s'est aussi produit en Allemagne cet été. Transports Le gouvernement prévoit que 66 % des voitures neuves vendues en 2030 soient électriques, contre 15 % aujourd'hui – et la totalité en 2035, selon une loi européenne. Le gouvernement table sur une explosion du covoiturage, source considérable d'économies : alors que le nombre de trajets covoiturés par jour est en 2023 de 21 000, il devra passer à 196 000 en 2030. Le nombre de pistes cyclables devra atteindre 150 000 kilomètres en 2030 contre 61 000 fin 2023, tandis que les parts des voyages effectués en train et en transports en commun urbains devront également croître, de 20 milliards de km-voyageurs pour le premier et de 15 milliards pour le second.  Le gouvernement reconnaît que le trafic aérien ne pourra guère être maîtrisé : en métropole, il passera de 237 milliards de passagers kilomètres transportés en 2019 à 265 en 2030 (une hausse un peu moindre qu'entre 2015 et 2019). Bâtiments Les émissions annuelles domestiques du secteur du bâtiment vont devoir être réduites de plus de moitié, avec deux grands leviers. D'une part, le gouvernement espère voir décupler le nombre de rénovations globales de logements via MaPrimeRenov, jusqu'à 900 000 par an en 2030. D'ici 2030, le gouvernement souhaite parvenir "à supprimer 75 % des chaudières au fioul", et "baisser d'environ 20 % les chaudières au gaz (hors pompes à chaleur hybrides)". Agriculture Le secrétariat table sur 21 % de surfaces en bio pour les grandes cultures en 2030 contre 6 % aujourd'hui, et sur une réduction de 30 % de la consommation d'azote minéral, principal ingrédient des fertilisants de synthèse et gros émetteur de gaz à effet de serre. Autres leviers : moins de tracteurs fonctionnant au gazole, et le doublement des cultures de légumineuses. Le plan gouvernemental ne fixe aucun objectif de réduction de consommation de viande, mais relève une "baisse tendancielle" des cheptels bovins (les rots des vaches contiennent du méthane, puissant gaz à effet de serre) estimée à 12 % d'ici 2030. Avec AFP

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