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JO d'hiver 2030 : les Alpes Françaises, seule candidature retenue par le CIO

La candidature des Alpes françaises à l'organisation des JO d'hiver en 2030 a franchi un pas important mercredi, en entrant seule en "dialogue ciblé" avec le CIO, qui désignera l'hôte l'an prochain, a annoncé le comité d'organisation. Le président du Comité international olympique Thomas Bach s'exprime à Paris, le 29 novembre 2023, lors d'une réunion étudiant les candidatures pour les prochaines éditions des JO d'hiver. Le Comité international olympique (CIO) a confirmé mercredi soir avoir uniquement retenue la candidature des Alpes françaises en vue de l'organisation des JO d'hiver en 2030, et celle de Salt Lake City en vue de 2034. La Suisse, candidate malheureuse à ces deux éditions qui seront officiellement attribuées l'an prochain, entre de son côté en "dialogue privilégié" pour les JO-2038, a annoncé à la presse Karl Stoss, président de la commission de futur hôte des Jeux d'hiver au sein du CIO. Par cette décision de la commission exécutive du CIO réunie à Paris, la France passe de "partie intéressée" à "hôte pressenti" de la compétition, alors même que Paris accueillera déjà les JO d'été dans huit mois. Plusieurs mois d'évaluation Les Alpes françaises, qui ont lancé leur candidature l'été dernier en même temps que la Suisse – la Suède étant en lice depuis février – doivent désormais franchir plusieurs mois d'évaluation détaillée de leur dossier, de la carte des sites à l'héritage prévu, en passant par l'impact environnemental, le financement et le soutien politique. Le projet, qui assure se baser sur 95 % de sites existants, s'étend de Nice au Grand Bornand, distants de près de 500 km, avec un pôle ski alpin sur les sites de Courchevel-Méribel et de Val d'Isère, le ski de fond à La Clusaz, et un village olympique basé à Nice, tout comme les épreuves de patinage. Si l'exécutif du CIO juge suffisantes les garanties françaises, il recommandera sa désignation comme hôte des JO-2030 lors d'une session l'an prochain – qui ne sera pas celle de Paris en juillet juste avant les JO-2024, et devra donc être convoquée hors de France. À l'inverse, si le dossier français est jugé décevant, l'instance olympique peut renvoyer la candidature en "dialogue permanent", c'est-à-dire reprendre la procédure à zéro. Une hypothèse toutefois peu probable, à moins de sept ans de la compétition. Cette nouvelle procédure, qui tourne le dos aux traditionnels votes suivis dans le monde entier pour départager les candidats, n'a été utilisée qu'une fois, pour attribuer en 2021 les JO-2032 à la ville australienne de Brisbane. Elle vise à diminuer drastiquement les coûts de candidature – de 80 %, selon le CIO –, à éviter aux perdants le camouflet publique d'un vote négatif, et à entretenir un vivier permanent de candidats potentiels : la Suède, déjà candidate pour les JO-2026 attribués à Milan-Cortina, et la Suisse, également intéressée par l'édition 2034, sont ainsi invitées à travailler encore leurs dossiers. Un "non-sens écologique" Le projet porté par les deux régions françaises Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, et adoubé par l'Elysée cet été, a passé avec succès les points d'étapes obligatoires relatifs à l'agenda fixé par l'administration olympique. À savoir : le dossier déposé dans les temps le 7 novembre, et un grand oral de trente minutes le 21, face aux membres de la commission dédiée du CIO, avec la ministre des Sports accompagnée des deux présidents de région Renaud Muselier et Laurent Wauquiez, et du président du comité olympique français David Lappartient. Elle n'avait pourtant pas que des soutiens. Des fédérations écologistes EELV ont notamment dénoncé cet été "une caution présidentielle qui viendrait à l'encontre de lois 'zéro artificialisation nette' et qui se moquerait des pénuries d'eau, les JO entraînant une accélération phénoménale du bétonnage de nos belles montagnes". La question de l'enneigement, qui faiblit d'année en année, tout comme celle du paradoxe d'investir massivement dans les sports d'hiver en plein réchauffement climatique, sont régulièrement soulevées par les opposants. "On est repartis pour sept ans de combat et on ne lâchera rien", a réagi auprès de l'AFP Stéphane Passeron, membre du collectif No-JO et ancien skieur de fond de haut niveau. "Il va y avoir des problèmes, il risque d'y avoir un soulèvement, un soulèvement mauvais. On ne peut pas en même temps être à Dubaï [COP28, NDLR], dire que le monde s'effondre et faire ça sans aucune concertation. Prendre une décision en six mois qui engage l'économie des Alpes pendant trente ans, ce n'est pas possible. C'est affreux." Avec AFP

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