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Planète influenceurs. The Art of Boo, l'illustrateur qui dénonce la situation politique du Liban

Bernard Hage, 33 ans, plus connu sous le nom de "The Art of Boo". "L’art de huer" un mauvais spectacle. En l’occurrence, celui d’un Liban qui s’effondre, rongé par la corruption et le clientélisme de sa classe politique. "Boo, c’est parce que je ne suis vraiment pas satisfait du spectacle, explique-t-il. Rien ne fonctionne, je pointe tout ce qui ne va pas, pour ouvrir le débat et essayer d’avancer." The Art of Boo ne publie pas de vidéo sur les réseaux sociaux mais des dessins qui n’étaient pas destinés au départ à en faire une star de l’internet libanais. "Ça a commencé par des blagues que je postais juste pour mes amis et puis les dessins ont cartonné, c’est devenu viral, les gens adoraient, j’ai commencé à avoir l’attention de certains médias, se souvient-il. C’est incroyable le nombre de gens que tu peux atteindre, juste en publiant un dessin. Et c’est ce qui m’a poussé à dessiner encore plus." Des dessins à succès 200 dessins mis en ligne depuis 2019, des milliers de vue sur différentes plateformes, le succès de The Art of Boo, c’est son humour grinçant et son coup de crayon minimaliste, presque naïf, accompagné de quelques mots qui résument tout. "Vite, arroser les plantes", demande par exemple un homme politique libanais à des pompiers qui débarquent parce que son bureau est en feu. "Comment résumer la situation du Liban avec un seul dessin ? C’est exactement comme ça. Au milieu d’une crise sans précédent qui dure depuis deux ans, voilà comment les politiques gèrent la situation : en arrosant les plantes. Ça montre clairement l’incompétence de nos politiques." The Art of Boo dénonce l’inertie des politiques libanais qui s’accrochent au pouvoir, mais il ne cible jamais un responsable ou un parti en particulier.  Inutile de s’exposer, les internautes s’en chargent. "Les gens comprennent très bien et ce sont eux qui échangent, qui commentent, qui les nomment. Moi je joue juste mon rôle : lancer la discussion." Mais voilà, ironiser sur son pays quand il s’enfonce, faire sourire des milliers d'internautes tous les jours quand ils dépriment, cela épuise alors The Art of Boo rêve d’aller prendre l’air à l’étranger. "Pas pour oublier le Liban, mais au contraire pour pouvoir continuer à faire ce que je fais. Ma notoriété vient des internautes, s’ils décident que mon temps est passé, les juges auront parlé."

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