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Planète influenceurs. Haneen Hossam, la tik-tokeuse égyptienne contre laquelle s'acharne la justice de son pays

Haneen Hossam ou la quatrième pyramide d’Égypte : voilà comment la jeune femme se présente lorsqu’elle débute sur Tiktok et Instagram. L’Égyptienne d’à peine 20 ans cumule près d’un million d’abonnés sur l’application chinoise de partage de vidéos. Sa spécialité : les chorégraphies et le playback sur les tubes qui font danser la jeunesse égyptienne. Visage poupin, regards bleu azur planté dans l’objectif, la jeune femme fait la moue, se déhanche, change de tenues à longueur de vidéos… Un passe-temps inoffensif qui n’est pourtant pas du goût de la justice égyptienne. À partir d’avril 2020, les juges se lancent dans une guerre contre les filles de TikTok, comme la presse les appelle. Après ses huit mois en prison, la justice s'acharne Au terme de cette campagne judiciaire et médiatique pour la sauvegarde des bonnes mœurs au moins dix utilisatrices de cette plateforme sont condamnées à des amendes et des peines de prison. En vertu d’une loi de 2018 censée combattre la cybercriminalité, elles sont accusées d’enfreindre les valeurs de la famille égyptienne Haneen Hossam passe huit mois en prison. La jeune star des réseaux sociaux est finalement acquitée et libérée en février. Mais son calvaire ne s’arrête pas là. Afficher en ligne sa liberté lui vaut l’acharnement de la justice. Dans la vidéo en cause cette fois-ci, elle invite de jeunes internautes égyptiennes à rejoindre un chat pour gagner de l’argent. Haneen Hossam est poursuivie pour rien de moins que trafic d’êtres humains. Fin juin, la sentence tombe : dix ans de prison. Peu de temps avant son arrestation, en cavale, elle implore dans un live Instagram le président Abdel Fattah al Sissi d’intervenir. "J’envoie un message au président Abdel Fattah el Sissi, et je pose une question : qu’est-ce que j’ai fait ?" La jeune femme est en pleurs, la vidéo est bouleversante. Haneen Hossam est arrêtée quelques heures plus tard. Neuf organisations de défense des droits humains ont dénoncé sa condamnation et son emprisonnement. Les autorités disent quant à elle refuser toute politisation de son cas. Il illustre pourtant de manière tragique le conservatisme qui entrave la liberté des égyptiennes.

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