Planète influenceurs. Trois étudiants allemands engagés pour la protection des forêts
Chaque nouvelle balade est l’occasion pour ces trois influenceurs de partager leur passion pour les arbres. Jan Hüsing, Simon Delkeskamp et Felix Sahlmann sont âgés d'une vingtaine d'années et sont étudiants en sylviculture. Ils ont choisi d'expliquer la forêt dans leur blog "Forst erklärt".
"On vient tous de grandes villes, on a réalisé qu'avant nos études on était comme beaucoup d'autres citadins, on ne savait plus ce qu'était la forêt, souligne Felix Sahlkamp. Elle est là, tout le monde s’y balade surtout depuis la pandémie, mais c’est comme une toile de fond, on s’est dit qu’il fallait rétablir un lien."
L'impact du changement climatique
Comme en France, la forêt couvre 30% du territoire allemand mais les paysages d’autrefois ont changé. Dans les montagnes du Harz, au centre du pays, ou dans la forêt noire, les ornes ou les épicéas meurent, victimes du changement climatique.
Depuis sa première vidéo il y a un an et demi, le trio mobilise de plus en plus. 8 000 abonnés sur Instagram, 2 000 sur YouTube et quelques centaines sur Facebook. Des abonnés qui s'intéressent et qui posent tout un tas de questions.
"Quelqu'un part en week-end et voit une marque sur un arbre et nous demande : 'eh les gars, que signifie cette marque, pourquoi il y a deux lignes sur l'arbre ?'" constate-t-il. Ces deux lignes, deux traits parallèles marqués sur les troncs, veulent dire que le sentier est accessible aux engins forestiers.
Une approche scientifique
Les trois influenceurs n'évitent pas non plus les sujets qui fâchent en prenant par exemple position sur la chasse. "On reçoit étonnamment très peu de commentaires négatifs, je pense que c'est parce que nous l’abordons de manière scientifique, précise Felix Sahlkamp. Pour notre article sur la chasse, on a travaillé avec des études qui montrent, par exemple, les effets négatifs des cerfs sur la forêt quand ils mordent les bourgeons. Je pense que c'est pour cela que nous sommes largement acceptés, même lorsqu’il s’agit de sujets pas toujours connotés positivement."
Les trois étudiants investissent environ 20 heures chaque semaine dans leur projet. Ils ne suivent plus que la moitié de leurs cours à la faculté, mais leurs professeurs, enchantés, les encouragent à continuer.