Planète influenceurs. Celeste Barber, la comédienne australienne qui tourne en ridicule les codes des influenceuses
Vous l'avez sûrement déjà vue sur Instagram, mais pas sous son meilleur profil. Celeste Barber a la quarantaine, deux enfants, du ventre, quelques rides, bref c'est une femme ordinaire. Mais son féroce sens de l'humour, ses parodies des mannequins et des influenceuses la rendent mondialement célèbre en 2015. Ses posts sur le réseau social la montrent assumant complètement son corps et ce qui pourrait être considéré comme "ses kilos en trop".
La reine des parodies de stars
Sur chacune de ses publications, deux photos ou vidéos. D'un côté, Salma Hayek en bikini dans une piscine luxueuse, de l'autre Celeste dans une pataugeoire en plastique au milieu de son jardin.
Gwyneth Paltrow à propos de sa marque de produits de beauté : "Bonjour, ma peau est super douce grâce à ce masque éclat de nuit, je me sens fraîche et hydratée et prête à débuter ma journée", et la version Celeste Barber, mal réveillée : "Bonjour, j'aime laisser mon maquillage la nuit, comme ça je n'ai pas à le faire le matin et je suis prête pour la journée."
Rire du milieu de la mode et de l'influence en le renvoyant à son propre ridicule. Et les stars elles-mêmes ont fini par bien le prendre, assure Celeste Barber. "Ils comprennent la blague. C'est toujours très positif, et surtout à la fin de la journée, personne n'a l'air pire, sur ces publications, que moi !"
Une anti-it girl
Elle est désormais invitée à la Fashion Week, pose pour Tom Ford. Elle est devenue une icône du "body positive", l'acceptation de son corps tel qu'il est, en imposant ses propres règles, comme elle l'explique dans son one-woman show.
Celeste Barber ne soutient aucun produit qui pourrait donner l'impression aux femmes de devoir correspondre à certains critères physiques pour se sentir bien.
Son influence, 8 millions d'abonnés, l'amène même à des combats qui dépassent le monde de la mode. Par exemple, lors des feux de brousse australiens en 2019 et 2020, elle lance une collecte de fonds, un concert caritatif. Elle espère réunir 15 000 dollars australiens, elle en obtient 50 millions. "C'est nous qui réalisons tout cela, il faut continuer de donner, il faut continuer de s'aider les uns les autres !"
À travers sa réussite hors-norme, Celeste Barber donne une leçon : les réseaux sociaux ont le pouvoir que vous leur donnez. Dans son cas, le pouvoir de faire rire, tout en rendant la mode plus inclusive.