Oscar Pistorius : mort de Reeva Steenkamp, condamnations, liberté conditionnelle… Tout savoir sur l'affaire

L’affaire avait fait la Une des médias dans le monde entier. Au petit matin du 14 février 2013, le mannequin sud-africain Reeva Steenkamp, 30 ans, est retrouvée morte au domicile de son compagnon, Oscar Pistorius. Le sprinter de 26 ans, connu pour avoir concouru avec ses prothèses de carbone aux Jeux olympiques de Londres en 2012, reconnaît avoir tiré sur sa compagne à quatre reprises, expliquant l’avoir prise pour un cambrioleur caché dans sa salle de bain. Pour ce crime, Oscar Pistorius sera condamné en appel à plus de 13 ans de réclusion criminelle. Retour sur l’affaire. Tout commence le 14 février 2013. Vers 4 heures du matin, la police de Pretoria, en Afrique du Sud, est appelée dans le quartier huppé de Silver Woods, à l’est de la ville. Dans une petite résidence de deux étages, les autorités trouvent le corps sans vie de Reeva Steenkamp, top model de 30 ans. Son compagnon, l’athlète Oscar Pistorius, reconnaît lui avoir tiré dessus à quatre reprises. Il explique l’avoir prise pour un cambrioleur. Terrible accident ou violente dispute ? La presse locale croit d’abord à un accident, mais la vérité ne tarde pas à se faire connaître. Pistorius a tué sa compagne avec son pistolet de 9mm, une arme "enregistrée" à son nom selon franceinfo. Interrogé, l’athlète six fois médaillé d’or aux Jeux paralympiques explique s’être réveillé peu avant 4 heures du matin à cause de la chaleur. Après avoir échangé quelques mots avec sa compagne, qui lui aurait demandé s’il avait du mal à dormir, il déclare être sorti sur le balcon pour aller chercher un ventilateur. En revenant, il affirme avoir entendu du bruit dans la salle de bain. Croyant sa compagne au lit, il a pensé qu’un intrus s’était introduit dans la maison. Il aurait alors récupéré son arme sous son lit et tiré à plusieurs reprises sur la porte de la salle de bain. Inculpé pour meurtre, Oscar Pistorius est jugé à partir du 3 mars 2014 devant la Haute Cour de Pretoria. Le procureur, Gerrie Nel, l’accuse de meurtre avec préméditation, s’appuyant sur des SMS dans lesquels Reeva Steenkamp accusait son compagnon de possessivité et de jalousie. De plus, plusieurs témoins affirment avoir entendu des cris peu avant les coups de feu. La défense souligne que les SMS dans lesquels Steenkamp et Pistorius se disputaient étaient peu nombreux. De plus, au moment du drame, Oscar et Reeva semblaient heureux. Pour la Saint Valentin, le jeune mannequin avait même offert une carte à son compagnon sur laquelle on pouvait lire "Je pense qu’aujourd’hui est un bon jour pour te dire que je t’aime". Quant à la supposée dispute entendue avant le drame, la défense certifie que les cris étaient ceux de Pistorius après la découverte de son crime. Trois procès, trois condamnations Lors du procès, deux témoins capitaux sont appelés à la barre par la défense. Johan Stipp, le voisin de l’athlète, et Johan Stander, manager de la résidence où vivait Pistorius. D’abord, Stipp affirme avoir été réveillé par les coups de feu. Il explique être entré chez l’athlète et l’avoir trouvé au-dessus du corps de sa femme en train de prier. Ce dernier aurait alors dit : "Je lui ai tiré dessus. J’ai cru que c’était un cambrioleur. Je lui ai tiré dessus." De son côté, Stander déclare avoir été appelé par l’athlète à 3h18. Ce dernier aurait déclaré au téléphone : "S’il-vous-plaît, s’il-vous-plaît, venez chez moi. J’ai tiré sur Reeva, j’ai cru que c’était un intrus. S’il-vous-plaît, s’il-vous-plaît, venez vite." Stander explique s’être rendu chez Pistorius et l’avoir vu descendre les escaliers avec le corps de sa compagne dans les bras. "Il était brisé, il criait, il pleurait, il priait. J’ai vu la vérité ce matin-là", confie le manager à la barre. Ces témoignages permettent à Pistorius d’échapper à la condamnation pour meurtre. Le 12 septembre 2014, l’athlète est reconnu coupable d’homicide involontaire mais non coupable de meurtre. Il est condamné un mois plus tard à 5 ans de réclusion criminelle, dont un-sixième (10 mois) ferme. Mais la saga judiciaire ne s’arrête pas là. Le 27 octobre 2014, l’accusation annonce faire appel de la décision de la juge Thokozile Masipa. En 2015, Pistorius est d’abord condamné à six ans de réclusion criminelle, puis à 13 ans et 5 mois par la Cour suprême d'appel, la plus haute Cour d'Afrique du Sud, le 24 novembre 2017. Oscar Pistorius en liberté conditionnelle Depuis, Oscar Pistorius est incarcéré à la prison d'Atteridgeville, près de Pretoria, mais devrait en sortir très prochainement. Vendredi 24 novembre 2023, l'administration pénitentiaire sud-africaine a annoncé avoir accordé une liberté conditionnelle au sprinter, aujourd’hui âgé de 37 ans. "Le département des services correctionnels confirme le placement en liberté conditionnelle de Oscar Leonard Carl Pistorius à compter du 5 janvier 2024", a-t-il été annoncé. L’athlète sera "soumis à une surveillance" et confiné à un périmètre précis dans une banlieue de Prétoria. Durant sa liberté conditionnelle, il devra suivre un programme de réinsertion incluant "une thérapie pour ses colères", ainsi que "sur les violences faites aux femmes", a précisé le porte-parole de la famille de Reeva Steenkamp, Rob Matthews. Il ne sera officiellement libre qu’au terme de sa peine de prison, le 5 décembre 2029.