Mondial-2023 : au bout du suspense, les Bleues sont éliminées lors des tirs au but par l'Australie
COMPTE-RENDU
Au bout du suspense et de la séance de tirs au but, l'Australie a éliminé la France pour se qualifier en demi-finale du Mondial-2023 de football. Les Matildas affronteront le vainqueur d'Angleterre - Colombie.
Fin du quart de finale Australie-France au Brisbane Stadium , le 12 août 2023. Katrina Gorry en Australie marque lors de la séance de tirs au but.
Au terme d'une séance de tirs au but interminable avec 10 tireuses de chaque côté, l'Australie a arraché sa qualification pour la première demi-finale de son histoire (0-0, t.a.b. 7-6). Pour la troisème édition consécutive, les Bleues s'arrêtent au stade des quarts, après avoir longtemps subi pendant la rencontre.
La révolution entamée au printemps par le charismatique entraîneur des Bleues Hervé Renard, venu prendre les rênes d'une équipe féminine contre toute attente et pour la première fois de sa carrière, n'a pas eu l'issue espérée.
Une longue séance de tirs au but
Le mental des Françaises, axe de travail et d'amélioration principal de Renard, n'a pas tenu au bout de la prolongation, malgré des occasions franches (107e, 110e, 120e) et d'une séance de tirs au but interminable allant jusqu'à la dixième tentative.
Selma Bacha, la nouvelle entrante Ève Perisset, Kenza Dali et la jeune Vicki Becho ont manqué leur tir, contrairement à Wendie Renard, Eugénie Le Sommer, Grace Geyoro, Sakina Karchaoui et Maëlle Lakrar. Les deux arrêts de la gardienne Solène Durand et la tentative ratée de la gardienne Mackenzie Arnold, ont été vains.
Les efforts de Bacha, la tenacité de Karchaoui, touchée à la cheville pendant le match, et la sérénité de Wendie Renard n'ont pas suffi aux Bleues, qui ont raté le coche en première période, et n'ont pas été aidées par les imprécisions et oublis de l'arbitre chilienne Maria Carvajal.
La mission de la demi-finale, douze ans après celle de 2011 au Canada, n'a donc pas été accomplie par l'ancien sélectionneur de l'Arabie Saoudite, qui a sorti du chapeau la gardienne remplaçante Solène Durand, en fin de prolongation, plus experte pour les tirs aux buts que son homologue Pauline Peyraud-Magnin. Et cela a failli payer.
L'Australie dominatrice
Le choc attendu de ce quart de finale, le quatrième pour les deux nations dans un Mondial, n'a pas été tout le temps au rendez-vous surtout en première mi-temps, où les Australiennes ont semblé tétaniser par l'événement. Elles se sont réveillées tardivement.
Les Bleues, au dessus techniquement, n'ont pas su en profiter, notamment la jeune Maëlle Lakrar, en dedans physiquement en raison de sa gêne à une cuisse, qui a raté l'immanquable, seule devant le but (12e), puis a buté sur la gardienne Arnold (32e). Juste avant, Kadidiatou Diani, accrochée par une défenseure australienne, avait trop croisé sa frappe (8e).
Après avoir largement dominé, les Bleues se sont fait peur notamment après une erreur entre la gardienne Pauline Peyraud-Magnin et Sakina Karchaoui (41e), mais Elisa De Almeida, préférée à Ève Perisset, a sauvé sur la ligne
La défenseure parisienne a fait une prestation complète et a sauvé à plusieurs reprises les siennes, alors qu'elle ne semblait pas forcément au niveau depuis le début du Mondial.
Le début de la seconde période a été tout aussi compliqué pour les Bleues, parfois brouillon. À peine entrée en jeu (53e), l'icône australienne Sam Kerr a fait la différence sur Maëlle Lakrar, servant Halyley Raso qui a tenté une frappe pure sauvée par la gardienne française (56e), qui était de nouveau sur la trajectoire (60e).
Le duo Le Sommer - Diani a été moins en vue que contre le Maroc ou le Brésil, notamment Diani, discrète et lente dans les démarrages de ses appels.
Quatre ans après la désillusion du Mondial à domicile, avec une défaite en quart de finale contre les Américaines (2-1), et douze mois avant une future grand-messe du foot féminin dans l'Hexagone avec les Jeux olympiques de Paris, les Bleues ont de nouveau flanché face à la pression et face à leur destin.
Revivre le goût amer d'une élimination doit faire mal à la tête des deux cadres, Le Sommer comme à la capitaine Wendie Renard, qui s'étaient mises en retrait au printemps pour obtenir des changements dans l'encadrement et ont sûrement disputé leur dernière Coupe du monde.
Avec AFP