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Mondial-2022 : l'Afrique de retour, des surprises, du suspense... que retenir du 1er tour ?

Le Maroc célèbre sa qualification en 8es de finale du Mondial-2022. La phase de groupes est terminée et le Mondial-2022 a  livré ses premiers enseignements. La Belgique et l'Allemagne éliminées, les six continents représentés avec de belles performances notamment du Maroc ou du Japon. Du suspense, des buts et une équipe de France remise sur les rails, voici le premier bilan de cette Coupe du monde au Qatar.     Le Maroc et le Sénégal portent l'Afrique en 8es Avec le Maroc et le Sénégal, l'Afrique comptera deux représentants en 8es de finale de cette Coupe du monde. Une renaissance. Lors du Mondial-2018 en Russie, aucune des cinq équipes africaines qualifiées (Nigeria, Égypte, Maroc, Tunisie et Sénégal) n'avait passé le premier tour. Le Maroc a même terminé en tête d'un groupe F très relevé, avec les vice-champions du monde croates et les Belges, comme il l'avait fait en 1986 devant le Portugal et l'Angleterre. La dernière équipe africaine à avoir réussi à prendre la première place d'un groupe était le Nigeria en 1998. Le Sénégal a digéré le forfait de Sadio Mané, juste avant le début de la compétition, et s'est relevé après une défaite frustrante en ouverture contre les Pays-Bas (2-0). Les Lions de la Terenga ont ensuite battu le Qatar (3-1), puisl'Équateur (2-1),pour s'offrir un alléchant huitième de finale contre l'Angleterre, dimanche. >> Qui sont les 16 qualifiés pour les huitièmes de finale ? La Tunisie, qui a battu une équipe de France remaniée (1-0) pour la dernière journée du groupe D, est passée tout près, comme le Ghana, éliminé après sa défaite (2-0) contre l'Uruguay. Quant au Cameroun, il s'est offert en dernier match une victoire de prestige sur le Brésil (1-0), qui n'a toutefois pas suffi pour se qualifier. Jamais l'Afrique n'a eu trois équipes en huitième de finale du Mondial. Elle attendra encore un peu mais a prouvé qu'il faut désormais compter avec le continent.  Six continents représentés Avec les qualifications du Japon et de la Corée du Sud, de l'Australie, des États-Unis et de deux pays africains, six continents géographiques seront représentés en huitièmes de finale, une première pour un Mondial. En 2006, lors de la Coupe du Monde en Allemagne, l'Australie (qui a quitté l'Océanie pour rejoindre l'Asie en 2010) s'était déjà qualifiée pour le tour suivant, battue de justesse par l'Italie (1-0). Mais lors de cette édition, toutes les nations asiatiques avaient été éliminées au premier tour. Alors que cette année, le Japon a fait forte impression en terminant en tête d'un groupe E où il ne partait pas favori, après de belles victoires contre l'Espagne (2-1)et l'Allemagne (2-1). À chaque fois, les hommes de Hajime Moriyasu, menés au score, ont su renverser leurs adversaires par des adaptations tactiques et une foi inébranlable. Seul couac, la défaite contre le Costa Rica (1-0), sur un but en fin de match. Quant à la Corée du Sud, elle a montré avec sa qualification arrachée sur le filface au Portugal (2-1) qu'elle avait des ressources et un réalisme dont il faut se méfier. De l'enjeu et du suspense Avec seulement trois équipes qualifiées pour les huitièmesaprès deux journées et des qualifications ou des premières places qui se sont jouées à un but près dans tous les groupes, ce Mondial n'a pas été tendre avec les nerfs des supporters. Et fait remarquable et inédit, il y avait un enjeu sportif dans chacun des 16 matches de la troisième journée. Latroisième journée du groupe E, où les quatre équipes ont été qualifiées ou éliminées à un moment ou à un autre de leur match, ou le dénouement dramatique pour la Celeste dans le groupe H, en sont les exemples les plus criants. Et c'est sans compter les nombreux matches qui ont vu des retournements de situations et des buts dans les arrêts de jeu, certes très longs dans ce Mondial. Des sorties de piste prématurées L'Allemagne, quadruple championne du monde, ou encore la Belgique, troisième du dernier Mondial ne verront pas les 8es de finale cette année La "génération dorée" belge, première au classement Fifa pendant trois ans et troisième du Mondial-2018, ne brillera sans doute plus. Troisièmes de leur groupe derrière le Maroc et la Croatie, les Belges n'ont inscrit qu'un seul but pendant le tournoi, face au très modeste Canada. De Bruyne, Eden Hazard, Lukaku (à peine remis de blessure) ont peut-être quitté la scène international par la petite porte. >> Des tensions au crash : la tournée d'adieu manquée de la génération dorée de la Belgique "Ça ressemble à un film d'horreur", a résumé l'avant-centre allemand Kai Havertz, après l'élimination de l'Allemagne, la deuxième d'affilée en phase de poules d'un Mondial. Au Qatar, les Allemands se sont mis d'entrée en difficulté avec une défaite contre le Japon (1-2), puis un nul contre l'Espagne (1-1), et leur succès contre le Costa Rica (4-2) n'a pas suffi. Moins de deux ans avant d'organiser l'Euro, l'Allemagne a vécu une "catastrophe absolue" qui "fait incroyablement mal", a reconnu l'attaquant Thomas Müller. Malgré un début de tournoi raté, Luis Suarez croyait à la qualification de l'Uruguay, maisun but de la Corée du Sud dans les derniers instants contre le Portugal l'a renvoyé à la 3e place et il a fondu en larmes sur le banc, se cachant le visage dans son maillot. La Celeste a pourtant fini sur une victoire contre le Ghana (2-0) mais cela n'a pas suffi. Pour la génération Suarez-Cavani, le Mondial qatarien sera vraisemblablement le dernier et l'Uruguay va devoir se réinventer. Le Qatar : un flop sportif, une image redorée ? Alors que tout le monde s'interrogeait sur la valeur de l'équipe du pays hôte, qui s'est préparée dans le plus grand secret pour son tournoi, les premières minutes du match d'ouverture contre l'Équateur ont apporté la réponse : le Qatar était très loin du compte, totalement dépassé dans tous les secteurs du jeu. Au bout du compte, le Qatara été le premier pays hôte à perdre le match d'ouverture et a fini avec trois défaites, un seul but marqué et sept encaissés. Mais au-delà du football, l'émirat du Golfe, objet de nombreuses critiques et menaces de boycott au sujet des droits humains, du respect des minorités, en plus de l'aberration écologique de cette compétition, est parvenu, avec la Fifa, à montrer en Mondovision une image plus positive…  >> À voir : les efforts du Qatar pour contrer la critique "L'esprit de la Coupe du monde est bien là", répètent à l'envi les supporters argentins, mexicains, marocains, tunisiens interrogés par nos envoyés spéciaux. >> "On se sent ici chez nous" : Maroc, Tunisie, Arabie saoudite… Au Qatar, la fête du football arabe Au Qatar, les supporters arabes sont même les rois de l'ambiance. Depuis le début du Mondial, ils ont offert les atmosphères les plus survoltées du tournoi alors que les scènes de fraternisation se sont multipliées. En particulier avec le voisin saoudien, la délégation la plus fournie de la compétition. Il faut dire que l'Arabie saoudite, certes éliminée avant les 8es, a fait un parcours plus qu'honorable, avec notamment une victoire de prestige sur l'Argentinepour son premier match (2-1) Des Bleus sérieux outsiders en titre Championne du monde en titre, l'équipe de France est arrivée au Qatar avec de nombreux doutes, entre les blessures en cascade et les contre-performances en matches de préparation. Si le forfait de Ngolo Kanté était acquis depuis un certain temps, celui de Karim Benzema a mis un coup au moral des Bleus. Le Ballon d'Or 2022, blessé à la cuisse à l'entraînement, a quitté le Qatar à la veille de l'ouverture du Mondial. L'avalanche de blessures a fait glisser l'équipe de France du costume de favori à l'incertitude totale au début du Mondial. Mais sur le terrain, la France a tenu son rang en s'imposant largement face à l'Australie en ouverture, après quelques frayeurs en début de match (4-1), puis a assuré sa qualification dès le deuxième match contre le Danemark (2-1). La défaite des coiffeurs contre la Tunisie (0-1), heureusement sans conséquence, a fini de prouver que les cadres de l'équipe étaient indispensables, puisque leur entrée en jeu tardive a changé la physionomie du match. Kylian Mbappé, superstar attendue, a pris ses responsabilités et se hisse en co-meilleur buteur de la compétition, avec trois réalisations. Quant à Olivier Giroud, à 36 ans, il a enfin égalé le record qu'il guettait depuis plusieurs années : les 51 buts en Bleu de Thierry Henry, alors que sa participation était encore incertaine en septembre. Et Antoine Griezmann a lui aussi fait des merveilles en milieu ratisseur et créateur. En s'offrant un huitième de finale accessible contre la Pologne, la France a montré qu'elle avait les moyens d'aller loin dans cette compétition, mais attention ! Comme l'a prouvé la phase de groupes, ce Mondial est celui des surprises. Une sortie de piste du Vieux continent est vite arrivée... (Avec AFP)

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