Meurtre de Mireille Knoll : la perpétuité et 18 ans requis contre les accusés pour un crime "particulièrement sauvage"
L'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de Yacine Mihoub pour le meurtre de Mireille Knoll. Cette femme de confession juive, âgée de 85 ans, avait été tuée de onze coups de couteaux dans son logement parisien, en mars 2018. Yacine Mihoub est "le responsable unique du meurtre particulièrement sauvage de madame [Mireille] Knoll" et ses manifestations d'antisémitisme sont "nombreuses", a déclaré Jean-Christophe Muller devant la cour d'assises de Paris, mardi 9 novembre. Le ministère public a assorti sa réquisition à la réclusion à perpétuité d'une période de sûreté de dix-huit ans à l'encontre de Yacine Mihoub, déjà condamné à six reprises notamment pour agression sexuelle.
"Le moment dans lequel nous entrons maintenant est un moment dans lequel le bruit et la fureur auxquels nous avons été confronté pendant les débats va faire place à la réflexion et au jugement", a déclaré Jean-Christophe Muller au début de son réquisitoire, selon une journaliste de France Inter présente à l'audience. "Si vous aviez lu Le Journal d’Anne Frank, qu’on a trouvé à votre domicile, vous auriez peut-être vu, dans le regard de Mireille Knoll que vous portiez dans la chambre avant de la poignarder, le même regard qu’Anne Frank, au bruit des bottes dans la maison où elle était cachée."
Dix-huit ans requis contre Alex Carrimbacus
Dix-huit ans de réclusion ont été requis pour vol aggravé contre Alex Carrimbacus, avec une période de sûreté de neuf ans. Il n'est "ni complice, ni coauteur du meurtre", a déclaré Jean-Christophe Muller, mais par "contamination", son caractère antisémite "lui est également imputable". Par ailleurs, trois ans d'emprisonnement ont été demandés à l'encontre de la mère de Yacine Mihoub, Zoulikha Khellaf, 61 ans. Elle est accusée d'avoir détruit des objets en lien avec la scène du crime et d'avoir nettoyé le couteau utilisé pour tuer Mireille Knoll.
Pendant l'enquête et tout au long du procès, Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus ont livré des versions qui s'affrontent, s'incriminant l'un et l'autre du meurtre, et ont rejeté toute accusation d'antisémitisme. La mort de Mireille Knoll était survenue un an après le meurtre de Sarah Halimi, une sexagénaire juive jetée de son balcon, également à Paris. Elle avait suscité une grande "marche blanche" dans la capitale et relancé le débat sur l'antisémitisme en France.