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Meurtre de Mireille Knoll en 2018 : le procès s'ouvre devant la cour d'assises de Paris

Une photo de Mireille Knoll et un message annonçant une "marche blanche" condamnant le motif antisémite présumé de son assassinat, sur la clôture entourant son immeuble à Paris, le 27 mars 2018. Le procès des deux hommes accusés du meurtre, à caractère antisémite, de Mireille Knoll s'ouvre mardi aux assises de Paris, et est prévu jusqu'au 10 novembre. Ces derniers se rejettent la responsabilité du meurtre de cette vieille dame juive tuée chez elle en 2018.  L'affaire avait provoqué indignation et émoi en France et à l'étranger. Le procès de deux hommes, accusés du meurtre à caractère antisémite de Mireille Knoll, une vieille dame juive tuée chez elle en 2018, s'ouvre mardi 26 octobre à Paris. Le procès de Yacine Mihoub, 31 ans, et Alex Carrimbacus, 25 ans, doit débuter à 9 h 30 devant la cour d'assises de Paris. Il est prévu jusqu'au 10 novembre. Les deux hommes, qui s'étaient rencontrés en prison, se rejettent la responsabilité du meurtre.  Le 23 mars 2018, les pompiers sont appelés pour un incendie dans un immeuble modeste de l'est parisien. Au deuxième étage, ils découvrent le corps en partie carbonisé de Mireille Knoll, en travers de son lit médicalisé, les jambes ballantes. Le corps de cette femme de 85 ans, atteinte de la maladie de Parkinson et qui ne peut se déplacer seule, est lardé de 11 coups de couteau, notamment à la gorge. L'enquête a très vite permis de découvrir que Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus étaient sur place. Mais ce qui s'est passé dans le petit appartement reste flou, tant les versions des deux hommes sont opposées. Deux versions "peu crédibles" Alex Carrimbacus, un marginal sans domicile fixe aux antécédents psychiatriques, soutient que Yacine Mihoub lui a proposé de le rejoindre pour un "plan thunes". Yacine Mihoub, fils de la voisine qui connaissait Mireille Knoll depuis l'enfance et enchaînait les verres de porto chez la vieille dame, assure lui qu'il avait simplement proposé de venir passer "un bon moment". Sur place, selon Alex Carrimbacus, la discussion s'envenime quand Yacine Mihoub accuse Mireille Knoll de l'avoir "balancé" et envoyé en prison. Il la porte dans sa chambre, "l'égorge" aux cris de "Allah Akbar". Yacine Mihoub soutient lui qu'Alex Carrimbacus a tout de suite cherché à voler Mireille Knoll, demandant à son arrivée si elle était "blindée". Il empile fourrures et bibelots – il n'y avait pas d'objets de valeurs dans l'appartement. Puis Yacine Mihoub entend un cri dans la chambre, il voit Alex Carrimbacus poignarder la vieille dame. Chacun accuse l'autre d'avoir décidé de mettre le feu. Deux versions "peu crédibles", estimeront les enquêteurs, dont la tâche est compliquée par la propension particulièrement développée de Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus à "mentir" et "manipuler", selon leurs proches et les experts. Les deux hommes avaient été condamnés plusieurs fois pour des vols et violences – et plusieurs fausses alertes à la bombe dans le cas de Yacine Mihoub. Sa mère, accusée d'avoir nettoyé le couteau du crime, sera jugée à leurs côtés. "Ambivalence" Les juges d'instruction ont choisi de retenir le caractère antisémite sur la base d'une discussion rapportée par Alex Carrimbacus et jugée "plausible". Il a affirmé qu'avant la dispute, il a "cru entendre" Yacine Mihoub "parler des moyens financiers des Juifs, de leur bonne situation", et Mireille Knoll intervenir "pour expliquer que tous les Juifs n'avaient pas de bonne situation". L'enquête a par ailleurs montré "l'ambivalence de Yacine Mihoub vis-à-vis du terrorisme islamiste qui prône notamment l'antisémitisme", ont noté les juges, en précisant toutefois que personne ne l'avait jamais entendu proférer de propos antisémites. Le drame, survenu un an après le meurtre à Paris de Sarah Halimi, une sexagénaire juive jetée de son balcon, avait entraîné une grande "marche blanche" dans Paris et relancé le débat sur un "nouvel antisémitisme" lié à l'islamisation de certains quartiers. Mireille Knoll a été tuée "parce que juive" avait clamé le président Emmanuel Macron, une indignation partagée notamment aux États-Unis et en Israël, face au sort de cette femme qui avait fui Paris en 1942 pour échapper aux rafles antisémites. La défense de Yacine Mihoub, qui avait estimé que les juges d'instruction avaient cédé "à la pression de l'opinion publique", n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès. "Contrairement à Yacine Mihoub", Alex Carrimbacus "n'avait aucune raison d'en vouloir à Mireille Knoll", estime son avocat Karim Laouafi.  L'avocat des fils de Mireille Knoll, Me Gilles-William Goldnadel, a lui souhaité un "châtiment sévère" pour cet "horrible crime". Avec AFP

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