Mazarine Pingeot : ce "rituel mortifère" de la fille de François Mitterrand avec son père
Mazarine Pingeot et Gilbert Mitterrand sont deux des trois enfants de François Mitterrand. Dans L'Obs, ils ont accordé une interview croisée sur leur père et notamment son rapport étrange à la mort.
Lorsque François Mitterrand tombe malade, ses parents décident de ne rien dire à Mazarine Pingeot. Victime d'un premier cancer de la prostate en 1981, dont il guérira en 1984, il fera une récidive au début des années 90. Sa fille ne le découvrira qu'en 1992, comme elle l'a indiqué dans une interview accordée à L'Obs. C'est sa mère, Anne Pingeot, qui l'informe par téléphone que son père vient de se faire opérer alors qu'elle est partie en voyage avec son petit-ami au Mexique. La jeune femme se souvient "avoir été mal toute la journée" avant ce fameux coup de fil. "Je l'avais ressenti, comme si on était reliés, explique la fille de François Mitterrand avant de poursuivre, je l'ai appris tard, mais en réalité, j'ai toujours vu mon père prendre des pilules. Comme il était très obsédé par la mort, l'après -c'était un grand questionnement à la fois métaphysique et très concret- j'ai l'impression de l'avoir toujours su."
Mazarine Pingeot : "J'étais imprégnée par quelque chose d'assez mortifère"
Ce rapport particulier à la mort de l'ancien chef d'État a bercé sa fille, "l'âge ne jouait pas un grand rôle, il était tellement actif. Mais je ressentais qu'il était atteint. Très souvent, le soir, je lui demandais : 'Qu'est-ce qui se passera quand tu vas mourir ? Est-ce qu'on pourra encore se parler ?' C'était un rituel. J'étais très imprégnée par quelque chose d'assez mortifère."Un rapport à la mort qui a également marqué le fils de François Mitterrand,Gilbert. "Mon père n'avait pas de conversation privilégiée avec moi sur la mort, indique-t-il dans les colonnes de L'Obs, je n'avais pas d'angoisse suffisante pour en parler avec lui." Mais il a vu son père évoquer le sujet avec d'autres, "j'ai été témoin de conversations à table avec ses amis sur la mort. C'était pour lui une question métaphysique, pas religieuse." Ce dernier se souvient aussi que François Mitterrand aimait visiter les cimetières et les églises : "On ne parlait pas de la mort, mais de la vie de ces gens sous terre. On essayait de reconstituer leur vie, de la remettre dans le contexte de l'époque, de les faire revivre, d'imaginer."
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