Malik Oussekine : qu'est devenue sa famille après le drame ?
Disney+ diffuse à partir de ce mercredi 11 mai une série consacrée à la mort de Malik Oussekine, un étudiant mort en 1986 sous les coups de policiers. Un drame qui connaîtra un grand retentissement en France. Il fera aussi exploser sa famille, comme le rapportait la revue Charles, en 2012.
Le 6 décembre 1986, Malik Oussekine rentre d'un concert de jazz lorsqu'il est pris en chasse dans le hall de son immeuble par des policiers. Cet étudiant à l'École supérieure des professions immobilières, âgé de 22 ans, reçoit des coups de matraque. Il meurt à l'hôpital des suites de ses blessures. Sa mort aura de lourdes répercussions, le ministre de l'Enseignement, Alain Devaquet, démissionnera suite à ce drame. La mort de Malik aura aussi d'importantes conséquences sur la famille du jeune homme, comme le rapporte la revue Charles, parue en 2012.
À cette époque, les deux grands frères de Malik, Mohamed et Ben Amar, sont à la tête d'une entreprise d'une quarantaine de salariés qui fournit des équipements à des grands groupes hôteliers. Mais l'entreprise fermera ses portes après le drame qui touche leur famille : "En deux mois tout s'est écroulé. Les fournisseurs ont coupé les ponts avec nous alors que nous étions numéro 2 du marché", explique Ben Amar. "L'extrême droite a mis des coupures de journaux nous décrédibilisant dans toutes les boîtes aux lettres de la rue Rannequin, là où je vivais. Nous avions une belle entreprise et ils ont tout fait pour la salir", enchérit Mohamed.
La famille Oussekine attaquée plusieurs fois par Minute, le journal d'extrême droite
Minute, le journal d'extrême droite, n'aura rien épargné à la famille Oussekine. Il sort une enquête décrivant Mohamed de "malfaiteur", auteur d'escroqueries, de recels de vols, recherché par Interpol. Dans un autre article, l'hebdomadaire raconte que Fatima, l'une des grandes sœurs de Malik, est une prostituée. À chaque fois, le journal est condamné. La deuxième sœur de Malik, Sarah, elle, sombre dans la dépression à l'époque. Vingt-cinq ans après la mort de Malik, date à laquelle paraît l'article de Charles, elle avait coupé les ponts avec sa famille. Elle n'était en contact qu'avec sa mère : "Je l'ai au téléphone de temps en temps. Ça fait six ans que je ne l'ai pas vue." Les rapports avec ses deux autres frères, Mohamed et Ben Amar, sont très tendus. "Ils me font vomir. Quand on est issu de l'immigration et qu'on porte le nom Oussekine, on a une responsabilité. Pour soi mais également pour toutes les personnes issues de l'immigration en France", estimait-elle.
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