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Insolite et Faits divers

Lutte contre les rodéos urbains : la stratégie du ministère de l'Intérieur "ne change pas radicalement" selon un syndicaliste policier

Depuis deux mois, 8 000 opérations de police ont conduit à 1 200 interpellations et 700 saisies de véhicules dans des affaires de rodéo urbain, selon le ministère de l'Intérieur. La stratégie du ministère de l'Intérieur contre les rodéos urbains "ne change pas radicalement" après les annonces du ministre de renforcer le nombre de contrôles en août, selon le secrétaire adjoint du syndicat Unité SGP Police-FO Jérôme Moisant. "Même s'il y a plus de contrôles, le fait que les rodéos sont des évènements inopinés va les rendre inefficaces", affirme t-il sur franceinfo lundi 8 août. Alors que le ministre Gérald Darmanin a demandé aux préfectures de mener 10 000 contrôles en août contre 8 000 ces deux derniers mois, Jérôme Moisant juge que ce sont plutôt "les collègues qui vont tomber sur un rodéo urbain pendant leur service de manière intempestive et qui vont devoir, avec leurs petits moyens, essayer de mettre fin à l'infraction puis d'identifier les auteurs". Les véhicules sont, selon lui, déjà confisqués "dans la grande majorité des cas". L'identification des auteurs La meilleure méthode de lutte reste, pour le syndicaliste, l'identification des auteurs, notant que "les équipages peuvent souvent les reconnaître car ils connaissent bien le quartier", mieux que la vidéo surveillance dont les services d'investigation "n'ont pas la capacité" d'analyser toutes les images. Il ne défend pas l'aggravation de l'arsenal juridique déjà en place contre les rodéos urbains et propose plutôt d'appliquer "les peines qui sont en place", estimant qu'elles sont suffisamment dissuasives si respectées. En 2018, la loi a été renforcée et la peine peut monter jusqu'à 5 ans de prison pour les auteurs de ce délit. À propos du "choc tactique" (technique des forces de police qui consiste à percuter le véhicule des contrevenants pour les stopper) mis en place depuis trois ans au Royaume Uni, Jérôme Moisant ne le juge pas pertinent aujourd'hui. "Nous ne pensons pas que, juridiquement et en l'état actuel des textes en France, le choc tactique soit une solution" contre les rodéos urbains. 1 200 interpellations en deux mois Jérôme Moisant plaide pour une vraie protection juridique des collègues : "On ne veut pas [qu'un policier] soit poursuivi car un des délinquants a été blessé suite à un contact", notant que cette technique "peut générer des blessures". En France, il est demandé aux forces de l'ordre d'éviter d'engager une course-poursuite pour ne pas provoquer de blessures. En mai dernier déjà, Gérald Darmanin avait annoncé une intensification des contrôles. Depuis deux mois, 8 000 opérations de police ont conduit à 1 200 interpellations et 700 saisies de véhicules, selon le ministre. Vendredi, deux enfants ont été gravement blessés lors d'un rodéo urbain à Pontoise, dans le Val-d'Oise. Ces deux enfants, un garçon de 11 ans et une fille de 10 ans, ont été percutés par une motocross vers 21h30. Ils étaient en train de jouer à chat dans le quartier des Hauts de Marcouville.

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