Ligue Europa Conférence : malgré les doutes, l’OM espère regoûter à une finale européenne
Battu 3-2 au match aller par le Feyenoord à Rotterdam, l'OM de Luan Peres (à droite) espère renverser la situation jeudi 5 mai au Vélodrome.
L'OM a l’occasion de disputer une nouvelle finale européenne, la sixième de son histoire, à condition de venir à bout, jeudi, au stade Vélodrome, du Feyenoord Rotterdam, en demi-finale retour de la C4. Le club néerlandais avait remporté le match aller (3-2), en profitant des errements défensifs marseillais.
Bousculé par le Feyenoord Rotterdam en demi-finale aller de la Ligue Europa Conférence (3-2), l'Olympique de Marseille doit se reprendre, jeudi 5 mai, dans un Vélodrome qui ne demande qu’à s’enflammer.
Pour disputer une sixième finale européenne et être "à jamais" le premier club à inscrire son nom au palmarès de cette nouvelle compétition, l’OM doit impérativement mettre un terme à ses errements défensifs affichés lors de ses deux dernières sorties (6 buts encaissés).
Des errements qui ont plombé l'ultime représentant français dans les compétitions continentales, alors qu’il restait, avant sa défaite aux Pays-Bas, sur une série de dix victoires en onze matches.
Signe de sa mauvaise forme, l'OM a aussi grillé un joker dimanche en Ligue 1, en s’inclinant lourdement à domicile face à Lyon (0-3). Un revers qui permet à ses poursuivants, Rennes et Monaco, de revenir à 3 points de la deuxième place, synonyme de qualification directe pour la Ligue des champions.
Une défense fragilisée
À l’image du solide pilier de la défense olympienne, l’international croate Duje Caleta-Car, auteur d’une bourde monumentale à l’origine du troisième but de Feyenoord jeudi, l’arrière-garde de l’OM montre d’inquiétants signes de fébrilité et de fatigue. Même l’épatant néo-international français William Saliba, impressionnant de maturité tout au long de la saison, semble émoussé.
Et que dire du manque de sérénité de Luan Peres. Le défenseur brésilien, recruté à l’intersaison à la demande de l’entraîneur Jorge Sampaoli, apparait souvent emprunté sur le côté gauche de la défense, où certaines de ses interventions donnent fréquemment des sueurs froides aux supporters marseillais.
Il faut dire que les défenseurs olympiens, qui disputent leur première saison ensemble, sont très exposés aux vagues offensives adverses en raison du jeu exigeant réclamé par leur entraîneur argentin, qui ne jure que par la possession.
Si le football produit par l’OM cette saison peut offrir des matches spectaculaires, il peut aussi lui coûter cher à la moindre perte de balle dans une zone critique. Or Duje Caleta-Car et Luan Peres ne sont pas de grands sprinteurs. Une fois la défense prise dans le dos, comme ce fût souvent le cas lors du match aller face à un Feyenoord adepte des longs ballons en profondeur, seul William Saliba peut promptement réagir.
Si Boubacar Kamara, la sentinelle à tout faire, peut dépanner dans l’axe, les absences du jeune Leonardo Balerdi (blessé) et de l’ancien taulier de la défense Alvaro Gonzalez (mis à l'écart du groupe) ne laissent pas beaucoup d’options à Jorge Sampaoli. Impossible donc de faire souffler les titulaires alors que le club aborde la dernière ligne droite et qu’il vient d’enregistrer pour la première fois de la saison deux défaites consécutives.
Éviter le fiasco de 2018
Le club vainqueur de la Ligue des champions en 1993, la seule remportée par une équipe française, peut encore tout gagner : une qualification face à Feyenoord synonyme de finale à Tirana le 25 mai tout en conservant sa place de dauphin en Ligue 1. Il peut surtout encore tout perdre. Comme en 2018 lorsque l’OM, version Rudi Garcia, avait sombré en finale de la Ligue Europa, face à l'Atlético Madrid, et terminé à la quatrième place du championnat.
Une peur du vide qui peut paralyser certains joueurs, notamment au Vélodrome où le club a systématiquement encaissé un but lors de tous ses matches de C4, alors que les Néerlandais, eux, ont inscrit au moins trois buts lors de chacune de leurs sorties depuis les 8e de finale.
"On a fait neuf mois de grande qualité mais si on se loupe sur les trois dernières semaines, c'est neuf mois pour rien", a déclaré la semaine dernière le capitaine Dimitri Payet, lui qui a vécu le fiasco de 2018. "Tout perdre en quelques jours, c'est horrible. On doit tout donner pour ne pas avoir de regrets."
Jorge Sampaoli, l'entraîneur marseillais, semble connaître la recette pour répondre aux attentes d’un public marseillais sevré de titre depuis la Coupe de la Ligue 2012.
"La clé de la qualification, c'est de dominer sur la durée, avoir la balle et ne pas partager les phases d'attaque avec l'adversaire, sinon on sera en difficulté (…)", a déclaré Jorge Sampaoli, mercredi en conférence de presse. "À un moment, on a été une des équipes les plus solides d'Europe, simplement en ayant le contrôle du ballon."
Confisquer le ballon pour soulager la défense est une bonne idée. Mais cela ne suffira pas. Il faudra surtout concrétiser les occasions pour ne pas avoir les mêmes regrets qu’après le match aller. Et ne pas laisser passer une chance de renouer avec l’ivresse d'une finale européenne.