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Sports

Le PSG peut-il vraiment dire non au projet de Super ligue ?

Le président du PSG, Nasser Al-Khelaifi, lors du "Final 8" de la Ligue des champions à Lisbonne en août 2020. Le club parisien ne fait pas partie des douze membres fondateurs de la "Super ligue européenne", dont la création a été annoncée dimanche. Si la loyauté du PSG à l'UEFA n'est pas surprenante, ce choix pourrait avoir des conséquences sur le club si le projet venait à voir le jour. Le PSG vainqueur sur tapis vert de l'édition en cours de Ligue des champions ? Mbappé et Neymar sur le départ vers un club de la "Super ligue" ? Depuis l'annonce, dimanche 18 avril, du lancement d'une nouvelle ligue par 12 des grands noms du football européen, l'absence du PSG de ces clubs fondateurs place Paris au cœur d'un nombre de rumeurs invraisemblables. Si ces rumeurs relèvent de la spéculation, elles sont révélatrices de la position délicate dans laquelle se trouve le PSG. Selon ses promoteurs, la "Super ligue" fonctionnerait sous la forme d'une saison régulière opposant 20 clubs. Quinze d'entre eux – AC Milan, Arsenal, Atlético Madrid, Chelsea FC, FC Barcelone, Inter Milan, Juventus, Liverpool, Manchester City, Manchester United, Real Madrid et Tottenham ainsi que trois clubs supplémentaires restant à déterminer – seraient qualifiés d'office chaque année. Les cinq autres seraient choisis "à travers un système basé sur leur performance de la saison précédente". Selon une source ayant connaissance des tractations, le PSG et le Bayern Munich – l'autre grand absent – ont été tout de même approché mais ont refusé. Le PSG, gardien du temple football Le PSG a rapidement confirmé à Europe 1 qu'il n'était "pas dans ce projet" car "le football européen est pour toutes les équipes". Une communication qui donne le beau rôle au club parisien en le plaçant comme un gardien des traditions du football et de sa méritocratie, où le plus petit des clubs peut gravir petit à petit les échelons de son championnat national au sommet de l'Europe et faire trembler les "gros". Relatif nouveau venu au sommet du football européen, Paris a probablement conscience que si la "Super ligue" avait été créée en 2011, il n'en n'aurait probablement pas fait partie. Sa position a d'ailleurs été largement saluée. De l'UEFA à la présidence de la République en passant par les groupes de supporters, tous ont salués la prise de position du PSG. Une lecture plus cynique de la situation peut cependant être avancée : Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, est membre du comité exécutif de l'UEFA et très proche d'Aleksander Ceferin, le président de l'instance. De plus, il est également le patron de BeIn Media, diffuseur de la compétition continentale sur plusieurs territoires. Des intérêts financiers qui peuvent l'inciter à défendre la Ligue des champions. >> À lire aussi : Mondial-2022 au Qatar : l'hécatombe sur les chantiers mènera-t-elle au boycott ? Enfin, le Qatar organise la Coupe du monde 2022. Une opération de marketing géopolitique à grands frais qui pourrait être gâchée si la Fifa et l'UEFA venaient à exclure des compétitions internationales tout joueur évoluant en "Super ligue", comme elle a menacé de le faire. En vue de la compétition, le PSG et ses propriétaires espèrent ne se mettre personne à dos alors que l'évènement est déjà largement entaché par ses conditions d'attribution douteuses et le bilan humain en matière de construction de stades. Viable de rester à la marge de l'Europe ? Remporter la Ligue des champions était l'objectif ultime que s'étaient fixés les propriétaires qataris lors du rachat du club, en 2011. Quitter la compétition sans l'avoir remportée laisserait un goût d'inachevé. Cependant, le PSG peut-il réellement se permettre de rester à l'écart des grosses écuries européennes alors qu'il a tout fait pour devenir l'une d'elles ? De plus, ce choix aurait également un coût : sans les 12 clubs engagés dans le projet concurrent, la Ligue des champions risque de perdre son attrait et donc de voir son sponsoring et ses droits TV dévalués, ce qui rejaillirait sur les finances de ses participants. Il serait également plus compliqué pour le PSG d'attirer les meilleurs joueurs ou de retenir ses stars Mbappé et Neymar, qui pourraient être davantage tentés par cette ligue "VIP" plus valorisante pour eux que l'ordinaire de la Ligue 1. Le PSG pourrait donc finir par changer d'avis devant l'impératif économique et rejoindre la "Super ligue". D'ailleurs, une place semble l'attendre à la table des géants dissidents. Une source proche du dossier a affirmé à l'AFP qu'"au minimum deux clubs français" joueront chaque année dans la nouvelle compétition.

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