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Insolite et Faits divers

Le phénomène de la prostitution des mineurs explose en France

Après huit mois de travaux, un groupe de travail doit remettre dans les prochaines semaines une série de recommandations au secrétaire d'État à l'enfance. La prostitution des mineurs est un phénomène qui explose en France, estime l'Office Central pour la Répression de la traite des êtres humains, qui recense dix fois plus de victimes mineures de proxénétisme en l'espace de cinq ans, dans un rapport publié cette semaine. Les associations estiment qu'entre 6 000 et 10 000 mineurs sont exploités sexuellement.  C'est le cas, par exemple de Marion, qui a basculé à 15 ans lors de son entrée au lycée, après avoir quitté sa Bretagne natale pour la région parisienne. Sur les réseaux sociaux, l'adolescente se rapproche d'un homme âgé de 24 ans. Elle le rencontre sur le parking d'une gare de Seine-Saint-Denis. Puis est violée à plusieurs reprises par cet homme qui devient son proxénète. Une vie brisée de 25 ans Ses papiers lui sont ensuite confisqués, et le piège, doucement, s'est refermé. Juste avant sa majorité, Marion a déposé plainte. L'un de ses proxénète est condamné à 15 ans de réclusion. Agée aujourd'hui de 25 ans, la jeune femme estime qu'il est urgent d'améliorer la prise en charge des victimes. Selon l'Office central de lutte contre la traite des êtres humain, les mineurs victimes de proxénétisme sont surtout des filles, âgées en moyenne de 16 ans. Le recrutement passe essentiellement par les réseaux sociaux, comme Snapchat ou Instagram, alors que l’exploitation sexuelle d’une mineure peut rapporter jusqu’à 1 000 euros par jour. L'Office central de lutte contre la traite des êtres humains focalise, explique-t-il, son attention sur les réseaux sociaux pour poursuivre les proxénètes. À l'aune de ce phénomène, d'après nos informations, la police judiciaire parisienne va se doter d'un groupe spécialisé dans la lutte contre le proxénétisme des mineurs. Un groupe étatique tente de s'emparer de la question Ce groupe composé de magistrats, policiers, psychologues et associations, a travaillé pendant huit mois. La dernière réunion se tenait jeudi 20 février et doit maintenant remettre courant juin son rapport final et ses recommandations au secrétaire d'état en charge de l'enfance. Le groupe est présidé par Catherine Champrenault, procureure générale de la cour d'appel de Paris. D'après nos informations, les pistes suivantes sont évoquées : une meilleure sensibilisation à la sexualité et aux dangers des réseaux sociaux, où la plupart des jeunes victimes sont recrutées, ou encore la mise en place d'une circulaire interministérielle pour que tous les acteurs prennent mieux en compte ce phénomène en plein expansion (notamment les ministères de l'éducation nationale, de la justice, de l'intérieur, de la santé). Et enfin, assure-t-on, la création de permanences pour les jeunes victimes et pour les parents, souvent déstabilisés quand leur enfant tombe dans la prostitution.

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