Le brief éco. Airbnb ne connaît presque pas la crise
Airbnb a vu, certes, ses résultats baisser de 20% au quatrième trimestre 2020 à 700 millions d’euros mais c’est mieux que ce à quoi s’attendaient les analystes, et c’est un repli bien moins marqué que ceux enregistrés par les agences de voyages en ligne ou les grands réseaux hôteliers qui en sont à des résultats en baisse en moyenne de 70 à 80%. Cela se retrouve dans le cours de bourse : coté à New York depuis décembre, le titre Airbnb a déjà été multiplié par trois. L‘entreprise n’est toujours pas rentable mais elle séduit les investisseurs.
Dans le contexte actuel, l’offre se révèle mieux adaptée que celle des hôtels. Finis les grands voyages à travers le monde. Les clients cherchent des lieux accessibles à prix raisonnables pour se rapprocher de leurs familles ou profiter de courts séjours à moindre coût. Airbnb tire le principal de ses revenus du tourisme populaire de proximité là où les hôtels réalisent 60 à 70% de leur activité avec les voyages d’affaires qui ont baissé avec la pandémie.
Nouvelles perspectives malgré le contexte difficile
Plus que le tourisme, les dirigeants de la plateforme de location regardent de très près tout ce qui est lié aux nouvelles habitudes de consommation et de travail. Selon eux, le télétravail va s'inscrire dans le temps long avec des organisations de plus en plus flexibles et nomades. Ces tendances de fond sont déjà observées dans tous les pays développés. Et puis face à cette clientèle composée de ce qui est désormais appelé les "nomades numériques", Airbnb estime que la crise va permettre de drainer de nouveaux clients : des hôtes désireux de trouver de nouvelles sources de revenus en louant leurs biens. Ce qui était déjà réalité, devrait s’installer comme une norme de long terme.