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"Le Bal des Folles" sur Prime Video : Mélanie Laurent signe une puissante fresque féministe

Ce long-métrage diffusé sur Prime Video à partir du 17 septembre raconte les sévices subies par des femmes jugées folles et enfermées dans des conditions atroces à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris dans les années 1880. Un récit féministe très puissant porté par l'actrice Lou de Laâge.  À mesure que le spectateur s'enfonce dans l'intrigue du Bal des Folles, un long-métrage inspiré du roman éponyme de Victoria Mas et réalisé par Mélanie Laurent qui sort sur Amazon Prime vendredi 17 septembre, un sentiment étrange naît. On ne sait plus trop où se situe la frontière entre le réel et la folie. Lou de Laâge y campe Eugénie, une jeune femme qui grandit dans une famille bourgeoise des années 1880 - la scène d'introduction s'ouvre avec les funérailles de Victor Hugo au Panthéon à Paris. Rebelle à l'autorité du patriarche, Eugénie effraie son père et son frère lorsqu'elle dit pouvoir communiquer avec les esprits, tare suprême dans une société prompte à qualifier de sorcières les femmes qui ne se plient pas aux moeurs de l'époque. Inquiet de voir la réputation de sa famille entachée, son père la fait enfermer à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière où les femmes jugées hystériques ou déséquilibrées étaient cloîtrées au XIXe siècle. Pourtant Eugénie, interprétée par une merveilleuse Lou de Laâge, ne se démonte pas. Elle continue à affirmer aux médecins qu'elle peut dialoguer avec les défunts, alors que cette attitude la condamne à subir des bains d'eau glacée et un enfermement dans un cachot épouvantable. Quand Eugénie est prise de convulsions lors de ses visions, une ressemblance s'esquisse avec Shutter Island, quand Leonardo DiCaprio ne démêle plus le vrai du faux dans le jeu de rôle géant qui se joue sur l'île prison.  Mélanie Laurent brille derrière et devant la caméra Le Bal des Folles est cependant plus qu'un film sur le regard d'une société sur la folie. Les fous ne sont d'ailleurs pas forcément ceux que l'on croit. Mélanie Laurent y narre surtout, sur des images somptueuses de Nicolas Karakatsanis, un récit puissant sur la misogynie. À travers le combat personnel de ces femmes jugées folles, la réalisatrice dénonce une société patriarcale qui cherche à mettre au pas les femmes trop libres et véhémentes. Comme cette scène violente et puissante lors du bal des folles organisé par le professeur Jean-Martin Charcot, qui dirige la Pitié-Salpêtrière, où des médecins violent des femmes jetées en pâture au prétexte de la science. Si Eugénie est emmenée de force à la Pitié-Salpêtrière par son père, c'est surtout parce qu'elle refuse de se comporter en jeune femme docile dans une société qui attend d'elle une obéissance sans faille.   Mélanie Laurent interprète Geneviève, une infirmière qui encadre les femmes enfermées à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.  (Jean-Louis Fernandez) Dans cette production ambitieuse distribuée par la plateforme d'Amazon Prime Video (qui a profité du désistement de Gaumont qui s'était initialement engagé à distribuer le film), Lou de Laâge enfile avec une belle prestance le costume d'Eugénie. L'actrice, qui a tout juste dépassé le cap de la trentaine, prouve qu'elle a la carrure et la profondeur pour incarner les premiers rôles. Quant à Mélanie Laurent, elle signe une oeuvre féministe à l'émotion puissante, même si le déroulé de l'intrigue reste assez classique. Devant la caméra, elle joue avec nuance le personnage de Geneviève, une infirmière rude avec ses patientes mais qui laisse entrevoir progressivement son humanité.  L'affiche de "Le Bal des Folles" (Amazon Prime) La fiche Genre : DrameRéalisatrice : Mélanie LaurentActrices : Lou de Laâge, Mélanie LaurentPays : FranceDurée : 2h01Sortie : 17 septembre 2021Distributeur : Prime Video Synopsis : Dans les années 1880, Eugénie est une jeune fille intelligente et au fort caractère. Elle possède aussi la capacité d'entendre les morts, un don unique qui fera son malheur dans une société où le pouvoir des croyances domine. Lorsque sa famille le découvre, elle est envoyée à la clinique neurologique de La Pitié Salpêtrière. L'éminent professeur Jean-Martin Charcot y dirige le "service des hystériques" où des femmes jugées folles sont jetées en pâture à des médecins peu scrupuleux au prétexte de la science.

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