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La France, pays européen le plus touché par les attaques du Hamas en Israël

Otages français Les évènements du Proche-Orient ont provoqué une vague d’émotion en France, où vit la plus grande communauté juive d'Europe. Douze ressortissants français ont été tués dans l'attaque du Hamas et 17 sont portés disparus, parmi lesquels quatre enfants. Des proches de citoyens français disparus à la suite de l'attaque du Hamas en Israël, lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, le 12 octobre 2023. Des familles de Franco-Israéliens otages présumés du Hamas à Gaza, ont appelé, jeudi 12 octobre, à la libération de leurs proches, lors d'une conférence de presse chargée d’émotion à Tel-Aviv. Dix-sept Français compte parmi les 150 disparus, possiblement aux mains du groupe islamiste palestinien, dont quatre enfants. Douze autre Français ont été tués dans l’attaque sanglante de samedi qui a fait au moins 1 200 morts. La France est l’un des pays les plus concernés par cette opération armée du Hamas en Israël, après la Thaïlande (21 morts) et les États-Unis (22 morts). La France comprend la plus forte communauté juive d'Europe avec un peu moins de 500 000 personnes, selon l’Association juive européenne (EJA). Et d’après l’Agence juive pour Israël, chargée d’organiser le retour des juifs dans l’État hébreu, quelque 130 000 juifs de France ont émigré en Israël depuis sa création en 1948. Environ 30 000 juifs ont notamment quitté la France ces dix dernières années, poussés notamment par la montée de l’antisémitisme et les attentats de 2012 contre l’école Ozar-Hatorah de Toulouse et de 2015 à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. Parmi ces Français qui ont souhaité partir vivre en Israël, Céline Ben-David Nagar, 32 ans, originaire de Lyon, avait quitté la France avec sa famille en 2006. Elle fait partie des otages franco-israéliens du Hamas. "Ramenez Céline à sa fille" Lors de la conférence de presse de jeudi à Tel Aviv, son frère Samuel Ben-David, lui-même émigré en Israël, et le mari de la disparue Ido Nagar ont supplié la France de lui venir en aide. Samedi matin, cette jeune mère de famille a pris la route du festival de musique techno Tribe of Nova, dans le sud d’Israël, à quelques kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza. En chemin, après avoir entendu des tirs de roquette, Céline Ben-David Nagar et ses amis décident de faire demi-tour en voiture, mais ils font une mauvaise rencontre sur la route et la Franco-Israélienne est kidnappée par les assaillants du Hamas. "Je vous en prie ramenez ma femme, elle a un bébé de 6 mois qu’elle allaite. Ramenez Céline à sa fille", a demandé son mari Ido Nagar, venu à la conférence de presse avec leur nourrisson Élie, de nationalité française comme Céline Ben-David Nagar. "Ma fille n'est pas partie pour faire la guerre, elle est partie pour danser", a dit Doron Journo dont la fille Karin, une franco-israélienne de 24 ans, participait au même festival de musique attaqué par le Hamas. "Je supplie Emmanuel Macron de nous aider", a déclaré, des sanglots dans la voix, la sœur de la disparue, Meitav. "Je veux que ma sœur revienne, je veux que tout le monde retrouve sa famille disparue". Quelles marges de manœuvre pour la France ? Pour Emmanuel Macron, le défi est de taille. Chaque minute compte pour la survie de ces otages, après la menace lancée lundi soir par le Hamas de tuer un otage à chaque fois qu’un bombardement israélien toucherait des habitations civiles de l’enclave palestinienne. Ce qui n’a pas empêché Tsahal de continuer à pilonner Gaza, où plus de 1 300 personnes ont perdu la vie depuis samedi. Le président français, qui a reçu l'ensemble des chefs de partis à la mi-journée à l'Élysée, doit prononcer une allocution télévisée à 20 h. "Il leur répondra sans doute ce soir, même si le président français n’a pas les mains libres sur ce sujet et très peu de pouvoir. Car très concrètement, la France, officiellement, ne parle pas avec le Hamas", estime Antoine Marriotti, journaliste spécialisé de France 24 et ancien correspondant à Jérusalem. "Cinq ans de négociations ont été nécessaires pour libérer Gilad Shalit [soldat franco-israélien capturé par le Hamas en 2006]. Libérer l’ensemble des otages paraît une mission quasiment impossible", analyse-t-il. Toutefois, il reste la possibilité pour la France de faire pression sur Israël pour les pousser à négocier d’une part, et de passer par des "services amis comme les services égyptiens bien implantés dans la bande de Gaza" d’autre part, pour ouvrir des discussions avec le Hamas en vue de faire libérer les otages français. Vols spéciaux de rapatriement de la France Pour ceux qui souhaitent rejoindre la France au plus vite, un premier vol spécial de rapatriement a été organisé avec Air France pour les plus "vulnérables". Il a déjà décollé de Tel-Aviv pour une arrivée prévue à 20 h 35 à Paris, où ils seront accueillis par la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Selon la diplomatie française, d’autres "vols spéciaux" sont prévus vendredi et samedi pour permettre aux ressortissants n'ayant pas encore trouvé de vol commercial de regagner le territoire national, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. "Les personnes vulnérables (mineurs isolés et femmes enceintes en particulier), en situation de handicap ou en situation médicale présentant une urgence particulière, seront prioritaires", précise le Quai d'Orsay, qui assure travailler "avec Air France à la reprise de ses vols commerciaux dès que possible". Avec AFP

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