Justice : le procès de la catastrophe Rio-Paris s'ouvrira lundi 10 octobre pour neuf semaines
Les photos de son frère ne le quittent jamais. Philippe Linguet mène un véritable combat judiciaire depuis 13 ans. À partir de lundi 10 octobre, Air France et Airbus seront sur le banc des prévenus. Ce sera l'ultime occasion de connaître les circonstances du crash du Rio-Paris. "Il faut qu'ils entendent qu'il y a pour nous, familles de victimes, un avant 1er juin 2009, et un après 1er juin 2009. Nous ne sommes plus les mêmes aujourd'hui qu'hier", confie-t-il. Ce 1er juin 2009, le vol AF447 à destination de Paris, décollait de Rio de Janeiro (Brésil). Aux alentours de 2 heures du matin, l'appareil traversait un orage, et une atmosphère givrante. De la glace s'est formée sur les sondes Pitot, un outil qui permet aux pilotes de connaître la vitesse de l'avion.
Neuf semaines de procès
À partir de cet instant, les informations dans le cockpit sont devenues erronées. Les pilotes ont multiplié les manœuvres. L'avion a alors décroché. "Les pilotes ont réagi avec les outils dont ils disposaient à ce moment-là, avec les procédures dont ils disposaient, avec la formation qu'ils avaient reçue, avec une situation qui est quand même extrêmement improbable, qui est de se retrouver de nuit, dans des turbulences, et avec une panne complète d'indication de vitesse", commente Yves Deshayes, président du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). L'avion s'est abîmé en mer, tuant les 216 passagers, et 12 membres de l'équipage. Le procès doit notamment déterminer quelles étaient les défaillances techniques, et si les pilotes étaient suffisamment formés. Il doit durer neuf semaines.