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Joueurs russes et biélorusses exclus : la décision de Wimbledon jugée "discriminatoire"

Les Russes et Biélorusses ne sont pas les bienvenus à Wimbledon en raison de l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi l'organisateur du tournoi du Grand chelem. Andrey Rublev, n°8 mondial, a qualifié la décision de "totalement discriminatoire" tandis que la WTA envisage des sanctions contre le tournoi britannique. Le prestigieux tournoi de Wimbledon est-il allé plus loin en bannissant purement et simplement les Russes et Biélorusses après l'invasion de l'Ukraine ? La décision provoque un tollé chez les principaux concernés mais est également critiquée par Elena Svitlona, l'une des voix les plus loquaces du circuit contre cette guerre. La WTA envisage des sanctions contre le Majeur britannique. >> À lire aussi : Joueurs russes et biélorusses exclus : Wimbledon divise le monde du tennis Le Russe Andrey Rublev, n°8 mondial, a estimé jeudi 22 avril que l'exclusion était "totalement discriminatoire" : "Les raisons qu'ils (Wimbledon, NDLR) nous ont données n'avaient, comment dire, aucun sens, elles n'étaient pas logiques", a-t-il déclaré en marge du tournoi ATP 250 de Belgrade qu'il dispute cette semaine. "Ce qui se passe actuellement est totalement discriminatoire à notre encontre", a-t-il poursuivi. "Cela ne va rien changer", a aussi assuré le joueur, qui avait écrit "Pas de guerre s'il vous plaît" sur une caméra de télévision lors du tournoi de Dubaï juste après l'invasion russe de l'Ukraine. "Donner les dotations du tournoi à l'aide humanitaire, aux familles qui souffrent, aux enfants qui souffrent, ça, c'est quelque chose qui aurait un peu d'impact", a-t-il suggéré aux organisateurs du tournoi londonien, qui ont distribué l'an dernier un total de 35 millions de livres sterling de gains (l'équivalent de 42 millions d'euros). "Dans ce cas, le tennis serait le seul sport à donner un tel montant, et ce serait grâce à Wimbledon, qui en tirerait toute la gloire." Son compatriote Karen Khachanov, 26e joueur mondial qui s'est qualifié jeudi soir pour les demi-finales du tournoi de Belgrade, s'est déclaré "très triste, déçu et dévasté que ces choses arrivent", lui qui considère que Wimbledon est "l'un des plus beaux tournois au monde". Des recours juridiques envisagés Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la Fédération biélorusse de tennis (FBT) "condamne catégoriquement la décision prise par les organisateurs de Wimbledon de suspendre les joueurs biélorusses et russes". "Des actes aussi destructeurs ne contribuent en rien à un règlement des conflits, mais ne font qu'inciter à la haine et à l'intolérance sur une base nationale", poursuit-elle. La FBT ajoute que "des consultations sont en cours avec des cabinets juridiques internationaux spécialisés en droit du sport" et qu'"une stratégie est en cours d'élaboration visant à protéger, avant tout, les joueurs de tennis biélorusses dans le monde entier". Outre ces réactions logiques des concernés, d'autres voix ont condamné la décision. À commencer par la joueuse ukrainienne Elina Svitolina, l'une des voix les plus loquaces pour réclamer des sanctions depuis le début de la guerre.  "Nous ne souhaitons pas qu'ils soient totalement exclus", a déclaré l'ex-n°3 mondiale, demi-finaliste à Wimbledon en 2019, interrogée jeudi par la BBC. "Si des joueurs ne s'expriment pas contre le gouvernement russe, il est normal de les exclure. Nous voulons qu'ils s'expriment, qu'ils disent s'ils sont avec nous et le reste du monde ou avec le gouvernement russe", a-t-elle argumenté. "C'est pour moi le point principal. S'ils n'ont pas choisi cela, s'ils n'ont pas voté pour le gouvernement (russe), il est juste qu'ils soient autorisés à jouer." Dans un communiqué diffusé sur ses réseaux sociaux, Billie Jean King, légende américaine du tennis aux 12 titres en Grand Chelem, dont six à Wimbledon, observe qu'"(elle) ne peu(t) pas soutenir l'exclusion d'athlètes individuels de quelque tournoi que ce soit au seul motif de leur nationalité". Vers des sanctions de la WTA ? La direction de Wimbledon a annoncé mercredi l'exclusion des joueurs russes et biélorusses de son édition 2022 en raison de la guerre en Ukraine, une décision vivement contestée par l'ATP et la WTA. En l'état, ni le Russe Daniil Medvedev, n°2 mondial qui se remet d'une opération pour une hernie, ni la Biélorusse Aryna Sabalenka, n°4 mondiale et demi-finaliste l'été dernier à Londres, ne pourront défendre leurs chances dans le temple du tennis sur gazon (27 juin - 10 juillet). Les quatre tournois du Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open) sont indépendants des circuits hommes et femmes, où Russes et Biélorusses sont toujours autorisés à participer aux tournois, sous bannière neutre. Et l'ATP a qualifié dès mercredi d'"injuste" la décision prise par Wimbledon, d'autant qu'elle s'étend à l'ensemble des tournois sur gazon de cet été en Grande-Bretagne, notamment le Queen's et Eastbourne, pourtant sous l'égide de l'ATP. La WTA s'est elle aussi déclarée "très déçue" de l'annonce faite par Wimbledon qu'elle estime "ni juste, ni justifiée". Selon le quotidien sportif l'Équipe, les dirigeants de la WTA réfléchiraient à des sanctions à l'encontre de Wimbledon et de la LTA, la Fédération anglaise de tennis.  "Ces décisions sont une violation des règles du Grand Chelem et de la WTA", explique Steve Simon, le patron de la WTA dans un email aux joueuses que s'est procuré le journal français. "Nous leur avons formellement signalé notre position en nous réservant le droit d'imposer des sanctions appropriées, qui peuvent inclure (parmi d'autres choses), le retrait des points de classement attribués à Wimbledon, des amendes et une suspension de l'adhésion de la WTA et de la LTA à la WTA. Le conseil des directeurs de tournois, celui des joueuses et le bureau de la WTA se rencontreront à Madrid pour définir ces sanctions." Avec AFP

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