Jeux paralympiques : Russes et Biélorusses autorisés sous bannière neutre à Paris en 2024
Les sportifs russes et biélorusses ont été autorisés à participer sous bannière neutre aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris (28 août-8 septembre), après deux votes de l'Assemblée générale du Comité international paralympique (IPC), vendredi, à Bahreïn.
Le président du Comité international paralympique (IPC) Andrew Parsons, lors de son discours de cérémonie de clôture des Jeux paralympiques d'hiver de Pékin, en 2022.
Les Russes et Biélorusses pourront participer sous bannière neutre et stricte condition de neutralité aux Jeux paralympiques de 2024 à Paris (28 août-8 septembre), a tranché, vendredi 29 septembre, le Comité international (IPC).
L'Ukraine a regretté cette décision, via le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. "Permettre la participation des Russes aux Jeux paralympiques (...) premièrement, prolonge la guerre et, deuxièmement, encourage la Russie à augmenter les niveaux de violence de masse en Ukraine", a-t-il dénoncé sur X (ex-Twitter).
Le Comité international paralympique (IPC), qui a fait preuve d'indépendance par le passé par rapport au Comité international olympique (CIO), se met ainsi cette fois dans la trace de l'instance olympique.
Le 28 mars 2023, le CIO avait recommandé aux fédérations internationales d'autoriser la participation de sportifs russes et biélorusses, en tant qu'athlètes individuels neutres, aux compétitions internationales.
L'instance basée à Lausanne n'a toutefois pas encore pris position pour les JO-2024, repoussant sa décision "au moment approprié".
Réunis en assemblée générale vendredi à Manama (Bahreïn), les membres de l'IPC ont été amenés à se prononcer vendredi sur une première motion, prévoyant la suspension du Comité paralympique russe.
Soutenue notamment par la quasi totalité des comités nationaux paralympiques européens, elle a toutefois été rejetée par 74 voix contre 65 (13 abstentions).
Le Comité paralympique et sportif français (CPSF) a dénoncé "les pressions exercées, de par le monde, sur certains Comités paralympiques nationaux", dans un communiqué.
La seconde motion, portant sur la suspension partielle du Comité paralympique russe, a été elle adoptée à une large majorité de 90 voix contre 56 (6 abstentions).
"En raison de la suspension partielle, le NPC russe perd tous ses droits en tant que membre de l'IPC. Toutefois, ses sportifs sont éligibles pour participer individuellement et de manière neutre aux Jeux paralympiques de Paris", a expliqué l'IPC.
Regards tournés vers Kiev
L'IPC a pris la même décision à l'encontre du Comité paralympique biélorusse (74 à 56, 15 abstentions, contre la suspension totale, 79 à 57, 9 abstentions, en faveur de la suspension partielle).
La durée de la suspension partielle de la Russie et de la Biélorussie de l'IPC est de deux ans, décision "sujette à révision lors de la prochaine assemblée générale ordinaire", l'an prochain.
"Le CPSF soutient désormais le Comité exécutif de l'IPC auquel il revient de déterminer les conditions de participation, au cas par cas, des athlètes russes et biélorusses, sous bannière neutre. Il reste très vigilant quant à l'attitude des autorités et athlètes concernés afin de préserver les compétitions paralympiques", a précisé le comité français.
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes le 24 février 2022, l'IPC avait décidé de ne pas autoriser les athlètes russes et biélorusses à participer aux Jeux paralympiques d'hiver à Pékin cette même année.
Le 16 novembre 2022, l'assemblée générale de l'IPC, réunie à Berlin, avait suspendu pour un an les Comités paralympiques nationaux russe et biélorusse.
Nation forte des Jeux paralympiques, la Russie avait été suspendue en 2016 à Rio, en raison d'un dopage institutionnalisé par le passé. En 2021, en raison de nouveaux scandales de dopage, les Russes ont participé aux Jeux paralympiques de Tokyo sous bannière neutre, décrochant 118 médailles, dont 36 en or.
L'Ukraine avait terminé à la 6e place du tableau des médailles de Tokyo en 2021, deux rangs derrière la Russie, avec 98 médailles dont 24 titres (3e nations en 2016 avec 117 médailles dont 41 titres).
Jusque fin juillet, l'Ukraine interdisait, par un décret, la participation de ses sportifs à des compétitions où s'alignaient des ressortissants russes ou biélorusses, à l'exception du tennis où les joueurs concourent à titre individuel et ne représentent pas leur pays.
Mais pendant les Championnats du monde d'escrime, ce décret a été modifié, l'interdiction s'appliquant désormais aux compétitions où s'alignent des sportifs "représentant la Fédération de Russie ou la République de Biélorussie".
La bannière neutre imposée à la Russie et la Biélorussie aux paralympiques permet ainsi de lever l'objection.
Avec AFP