Jessie Will : "Participer à The Voice est une revanche sur mon enfance difficile"
A 25 ans, Jessie se lance dans l'aventure du télécrochet après plusieurs années de doutes et de galères. Le jeune homme, qui a passé une partie de son enfance dans un foyer, espère que les coachs seront sensibles à son histoire, qui colore sa voix d'une émotion unique.
CLOSER Qu'est-ce qui vous a poussé à auditionner ?
Jessie : J'avais déjà tenté ma chance il y a cinq ans, mais je n'avais pas été sélectionné aux auditions à l'aveugle. Entre-temps, j'ai beaucoup travaillé sur ma voix et sur l'interprétation des chansons. J'ai participé à des scènes ouvertes, j'ai chanté dans des bars... Un très bon ami à moi, qui est pianiste dans l'émission, m'a conseillé de retenter ma chance : il a senti que j'étais enfin prêt. Il a envoyé une vidéo de nous à la production et ça a marché ! Je n'y croyais pas tellement, c'était fou. Je me suis dit que je n'avais pas travaillé pour rien pendant toutes ces années.
Comment est née votre passion pour le chant ?
C'est mon père qui m'a transmis sa passion pour la musique, et pour le chant en particulier. Mais j'ai mis du temps avant de vouloir en faire mon métier. Quand j'étais petit, je voulais devenir pompier.
Votre mère, qui n'avait plus les moyens de s'occuper de vous, vous a placé en foyer lorsque vous aviez 6 ans. Comment avez-vous vécu cette période ?
Ça n'a pas été un déchirement, j'étais trop jeune pour me rendre compte de ce qui m'arrivait. Pour moi, je me retrouvais juste dans une maison avec plein d'enfants. En revanche, j'ai beaucoup souffert à l'adolescence. Après quatre ans en foyer, mon père est venu me récupérer. J'ai retrouvé une vie « normale », j'allais en cours et je sortais aussi, notamment dans un karaoké. Et puis, un soir, mon père en a eu marre et m'a mis dehors. J'avais 16 ans. La vraie galère a commencé à ce moment-là. Heureusement que j'avais des amis sur qui compter et qui m'ont aidé, même si j'ai passé plusieurs nuits dehors.
Comment avez-vous réussi à vous en sortir ?
Ma sœur, qui avait des problèmes financiers, m'a proposé de venir vivre chez elle, en banlieue parisienne. Elle ne l'avait pas fait avant, car elle n'avait pas les moyens de m'accueillir. J'ai fait beaucoup de rencontres, notamment de musiciens, et j'ai peu à peu décidé de me consacrer uniquement à la musique. J'ai laissé tomber les études et j'ai trouvé un job de serveur.
Avez-vous puisé de la force dans ce parcours chaotique ?
Oui, incontestablement. J'ai dû grandir très rapidement, et ça se sent dans mon interprétation des chansons. Les gens me disent qu'ils ressentent mon vécu. The Voice est une revanche après toutes ces années de galère.
Avec quel coach aimeriez-vous travailler ?
Vianney, sans hésitation. Parce que c'est le petit nouveau et qu'il sait faire plein de choses. Je ne m'identifie pas forcément à son style musical, mais j'aime le fait qu'il touche à tout, qu'il écrive ses chansons et joue de la guitare.
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