"Il voulait m'utiliser" : l'homme qui a écrasé un œuf sur la tête d'Eric Zemmour sort du silence
Éric Zemmour a reçu un œuf, le samedi 12 mars, alors qu'il était en déplacement à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. L'auteur du tir est sorti du silence et a expliqué son geste dans La Dépêche.
Jean-Paul Mayanobe, âgé de 70 ans, est un retraité agricole. Le septuagénaire a lancé un œuf sur la tête d'Éric Zemmour alors que le candidat à l'élection présidentielle était en déplacement dans le Tarn-et-Garonne. Le retraité a expliqué son geste lors d'une interview accordée à La Dépêche. "J'ai fait ça pour la cause de l'autisme. J'ai un enfant de 13 ans, William, qui est autiste profond. Il ne parle pas du tout", a-t-il indiqué. Et d'ajouter : "Les propos d'Éric Zemmour tenus sur les enfants handicapés m'ont profondément choqué."
Le candidat du parti Reconquête ! à l'élection présidentielle avait fait polémique, en janvier dernier, en dénonçant "l'obsession de l'inclusion" des enfants handicapés. Selon lui, les personnes handicapées devraient être prises en charge dans des établissements spécialisés. "Je pense que l'obsession de l'inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là qui sont, les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants", avait-il déclaré. Jean-Paul Mayanobe estime que son geste était "un acte citoyen", précisant avoir voulu "ouvrir un débat sur l'autisme en France".
Jean-Paul Mayanobe : "Je pensais que cette action permettrait de faire parler de la cause de l'autisme"
Après son lancer d'œuf, le retraité a rencontré Éric Zemmour. "Sans me dire bonjour en me disant direct: 'Pourquoi vous avez fait ça ?'", rapporte Jean-Paul Mayanobe. Après s'être excusé, il a indiqué à l'ex-polémiste qu'il estimait que sa position sur les enfants handicapés est "intenable". Et d'ajouter : "Si on l'écoute, on revient au XVIIIe siècle où l'on enfermait les enfants autistes dans des asiles." Un échange qui ne semble pas avoir été fructueux pour ce père d'enfant autiste : "Il voulait parler avec moi, j'ai cru que je pourrais avoir un vrai échange. Avec le recul, (...) je pense qu'il voulait m'utiliser pour sa communication pour paraître moins ridicule." Et de conclure : "Peut-être que je n'aurais pas dû y aller... Je pensais que cette action permettrait de faire parler de la cause de l'autisme."
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