Il emmure sa femme schizophrène dans la maison familiale
En 2016, une dispute éclate au sein d'un couple en crise depuis longtemps déjà. Trois mois plus tard, la police découvre que la femme a été congelée puis emmurée par son mari.
"Fous le camp. Sors, autrement je te tords le cou." Voilà les derniers mots de M-L, 55 ans, à son mari le 16 juillet 2016. Devant la barre du tribunal, il l'assure qu'"elle était dans un état catastrophique" ce jour-là, alors il est sorti se promener un peu. Séparés depuis 2012, M-L et D., parents de deux enfants, continuaient à vivre sous le même toit, en Suisse. Jusqu'au jour où M-L, diagnostiquée schizophrène, disparaît.
Véritable suicide ou meurtre par conjoint ?
A la barre, D. nie avoir étranglé sa femme. Il nie également l'avoir poussée et touchée, comme le rapporte Le Matin. "Quand je suis rentrée ce jour-là après la crise, j'ai vu sa nuque. J'ai monté deux marches pour la voir de face. Elle avait un câble électrique autour de son cou. J'ai tiré dessus. Elle est tombée par terre. Ça tenait limite", raconte-t-il au juge. Ce câble, D. l'aurait jeté à la déchèterie trois jours avant la découverte du corps et son arrestation. Véritable suicide ou meurtre par conjoint ? La vérité ne sera jamais vraiment connue. En revanche, la suite de l'histoire, oui.
"Je pensais qu'elle allait se momifier"
Le père de famille, qui est également pompier volontaire, raconte avoir contrôlé si sa femme respirait encore. "Il n'y avait plus de vie", il en est sûr. Alors il place le corps de son épouse en position foetale dans le congélateur du sous-sol, et il fait croire à la famille et au voisinage qu'elle est partie en vacances. Durant plusieurs semaines, il creuse un trou béant sous le perron de la maison, prétextant des problèmes de canalisation. Deux mois après le drame, il y glisse le corps sans vie de M-L, accompagné d'un médaillon porte-bonheur, d'un yoghourt au moka et de l'urne contenant les cendres de son frère. "Je l'ai fait pour elle, elle ne voulait pas être incinérée. Ou enterrée et mangée par les vers ", poursuit le prévenu devant le tribunal. Il n'explique pas vraiment tous ses actes. Il confie juste avoir caché le corps de son épouse par respect et par amour. "Je l'ai fait gentiment, calmement. Je ne pouvais pas la laisser à l'air libre. Je pensais qu'elle allait se momifier. J'avais mis de la paille sous son corps et l'avais recouverte de terre."
Le corps de M-L a été retrouvé trois mois après son décès. Aujourd'hui, elle a été incinérée dans un endroit qu'elle aimait bien. Et D., quant à lui, attend encore la décision de la justice concernant sa peine. Plusieurs mois de prison avec sursis ont été requis contre lui.
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