Homme tué par un tir de policier en Seine-Saint-Denis : la famille porte plainte pour homicide volontaire
Selon les proches du conducteur tué samedi alors que les forces de l'ordre tentaient de l'interpeller, le policier "ne pouvait légitimement pas ignorer la létalité" de son tir.
La famille de l'homme tué par le tir d'un policier samedi 26 mars au volant d'une camionnette à la lisière de Sevran et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a déposé plainte avec constitution de partie civile pour "homicide volontaire" mardi 29 mars, selon le document transmis au doyen des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Bobigny, que franceinfo a pu consulter.
"L'infraction criminelle d'homicide volontaire est caractérisée", peut-on lire dans cette plainte de la famille, représentée par les avocats Arié Alimi, Philippe-Henry Honegger et Steeve Ruben. Appuyés d'une vidéo de la scène filmée par un témoin et transmise avec la plainte, ils estiment que le policier, formé à l'usage des armes à feu, "ne pouvait légitimement pas ignorer la létalité" de son tir. "Il disposait de la possibilité de viser le véhicule afin de le stopper" et "avait parfaitement conscience qu'un tir en direction du haut du corps", alors que la victime âgée de 33 ans était au volant d'une camionnette, "entraîne la mort".
Le fonctionnaire de police a été placé en garde à vue mercredi à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Âgé de 32 ans, il n'avait jusqu'ici pas pu être entendu par les enquêteurs, hospitalisé en état de choc. Le parquet de Bobigny a pour l'instant communiqué sur "des circonstances qui restent à déterminer". Un des avocats de la famille, maître Philippe-Henry Honegger, a lancé un appel à témoins mardi pour recueillir des éléments pouvant corroborer ou infirmer la version livrée par la police.