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Sports

Guinée – RD Congo : entre Diawara et Desabre, un choc de sélectionneurs ambitieux à la CAN

PORTRAITS CROISÉS De notre envoyé spécial à Abidjan – La Guinée affronte la RD Congo vendredi en quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Un choc qui opposera aussi deux sélectionneurs ayant imprimé leur marque sur le Syli national Léopards : un Kaba Diawara au drapeau guinéen chevillé au cœur et un Sébastien Desabre qui a d'ambitieux plans à long terme pour les Congolais. À quelques heures du match le plus important de leurs carrières, Kaba Diawara et Sébastien Desabre affichent le sourire satisfait de ceux qui ont déjà réussi leur pari mais rêvent de faire encore mieux. Les équipes des deux hommes, la Guinée et la RD Congo, s'affrontent vendredi 2 février au stade d'Ebimpé d'Abidjan en quart de finale de la CAN. Un choc entre deux nations sur lesquelles personnes n'avaient misé avant le début de la compétition. À part peut être leur sélectionneur. "Ce n'est pas la CAN des surprises", a affirmé Sébastien Desabre en conférence de presse. "C'est la CAN du travail. Les équipes qui sont en quart de finale sont tous des belles équipes : l'Afrique du Sud, l'Angola, les voir à ce stade ne surprend pas." "Face à la Guinée, nous ne serons pas favoris. C'est une belle équipe très complète. Il faut louer le travail de Kaba. Il y a une organisation de jeu de très haut niveau", a loué le sélectionneur des Léopards. "On respecte tout le monde. Et on ne veut ni se voir au-dessus de tout le monde, ni se croire en dessous", a également jugé Kaba Diawara au moment d'évoquer son adversaire. La Guinée chevillée au cœur Kaba Diawara est né à Toulon dans le sud de la France. Il a connu une modeste carrière de joueur qui l'a emmené de 1993 à 2012 dans 17 clubs et six pays différents. Il fut également premier binational à rejoindre la Guinée en 2004, après avoir connu les équipes de jeunes des Bleus. Le début d'une belle histoire d'amour. L'attaquant disputera 29 matches et inscrira 11 buts sous le maillot du Syli. Après des expériences de consultant, il poursuit l'aventure avec sa sélection de cœur d'abord comme adjoint de Didier Six en 2019 puis comme sélectionneur à partir de 2021. Kaba Diawara est ambitieux et met tout en œuvre pour briser un plafond de verre auquel il s'est heurté lui-même à trois reprises dans sa carrière de joueur : remporter un match à élimination direct avec le Syli. Pour se faire, il travaille inlassablement. Il s'échine à monter un groupe compétitif et à convaincre les binationaux tels que le deuxième meilleur buteur de Bundesliga Serhou Guirassy de venir en Afrique porter les couleurs de la Guinée. Si, en 2022, son équipe se casse les dents sur la modeste Gambie, il laisse couler ses larmes lorsque son équipe bat la Guinée équatoriale en 8e de finale le 28 janvier dernier. "C'est la récompense du travail de Kaba Diawara. Il est très impliqué dans la gestion de cette équipe. Une équipe qui n'est pas simple à gérer au quotidien. Il faut rappeler qu'il y a eu un coup d'État dans le pays mais il a tout de même réussi à convaincre Guirassyet d'autres joueurs nés en France de venir porter ce maillot et plusieurs autres nés en France", juge François Pinet, consultant pour France 24 sur la CAN "Moi et mon staff, on vit un truc exceptionnel et vraiment, ça va au-delà du foot parce qu'on travaille pour amener cette équipe loin. Après, ça peut paraître bizarre de l'extérieur de voir qu'on pleure, ce n'est quand même qu'un huitième de finale... Mais nous, on sait pourquoi on pleure, parce qu'on travaille jour et nuit depuis deux ans pour que ce groupe soit protégé et qu'il soit compétitif. Et là, on était vraiment au moment de vérité. Et il ne faut pas croire que ce n'est que moi qui pleure, c'est tout mon staff aussi, on est des belles Madeleine", a-t-il raconté après ses larmes Desabre, un baroudeur avec un plan Pour son adversaire du soir, la CAN aussi est déjà réussie. "L'objectif, c'était de performer sur la CAN 2025 et d'aller à la Coupe du monde 2026. Aujourd'hui, c'est arrivé un peu plus vite que prévu", expliquait le technicien de 47 ans au début du tournoi. Depuis sa prise de pouvoir, Sébastien Desabre a considérablement rajeuni le groupe. Il ne reste que trois joueurs de la dernière participation des Léopards à la Coupe d'Afrique des nations : les leaders Cédric Bakambuet Chancel Mbemba, et le défenseur Arthur Masuaku. Sébastien Desabre est depuis longtemps rôdé aux compétitions africaines. Il a roulé sa bosse dans plusieurs clubs locaux, notamment l'Asec Mimosas en Côte d'Ivoire, l'ES Tunis, le Wydad Casablanca ou encore le Garoua Cotonsports. C'est également sa deuxième CAN, après celle de 2019 où il présidait à la destinée de l'Ouganda. "Nous sommes dans un moment important. On voulait performer dans cette CAN. Avant la compétition, nous étions la 13e équipe africaine et nous voici dans le top 8. Nous sommes lancés donc il faut être ambitieux", estime-t-il. Sébastien Desabre retient les performances convaincantes face au Maroc (1-1) et à l'Égypte (victoire aux tirs au but) : "C'est encourageant de voir comme on se comporte contre ce type d'adversaire, qui compte parmi ce qui se fait de mieux en Afrique." Avec l'hécatombe parmi les favoris, les deux coaches ont conscience que le tableau est désormais ouvert pour un exploit. Et ils ne comptent pas laisser leur part : "Nous venions pour jouer sept finales à la CAN. Ce sera notre cinquième", prévient Kaba Diawara. "On va jouer crânement notre chance", prévient Sébastien Desabre.

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