Guinée équatoriale - Guinée : un "derby" et un duel d'outsiders ambitieux
AVANT-MATCH
Match d'homonymes en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations. La Guinée équatoriale, surprenant leader du groupe A, affronte la Guinée dans leur premier match à élimination direct de la compétition. Une confrontation entre deux sélections que personne ne s'attend à voir soulever le trophée mais qui ont pourtant de solides arguments et de l'ambition.
Il ne restera qu'une "Guinée" en quarts de finale. La Guinée équatoriale défie ses homonymes en huitièmes de finale de la CAN 2024 au stade Alassane Ouattara d’Ébimpé dimanche 27 janvier. Un duel enthousiasmant entre deux sélections pleines d'ambition.
Désormais, qualifier les performances de la Guinée équatoriale de "surprise" relève de la faute professionnelle. Depuis sa première apparition à la Coupe d'Afrique en 2012, le Nzalanga fait preuve d'une régularité redoutable : il a toujours rallié au moins les quarts de finale en quatre participations.
Impressionnante Guinée équatoriale
En 2022, l'Algérie en avait fait les frais. Cette année, les hommes de Juan Micha ont envoyé un véritable message en terminant en tête du groupe A, résistant au Nigeria et laminant le pays hôte 4 à 0. Une véritable humiliation pour la Côte d'Ivoire.
À ce stade de la compétition, le Nzalang possède la meilleure attaque avec 9 buts inscrits en trois rencontres. Leur capitaine Emilio Nsue, pourtant modeste joueur du CF Intercity, en troisième division espagnole, est quant à lui l’actuel meilleur buteur du tournoi avec 5 réalisations.
"Emilio est un joueur qui apporte beaucoup à l'équipe. Il pousse, c'est une bonne personne. Il apporte beaucoup, il a une mentalité de gagnant", a dit de lui son coach Juan Micha en conférence de presse.
L'attaquant, qui a disputé 3 des 4 Coupes d'Afrique de son pays, vient avec beaucoup d'ambition sur le tournoi, à la fois pour lui et son équipe.
"Je veux marquer l'histoire en devenant le premier Équato-Guinéen meilleur buteur la compétition", a-t-il expliqué au micro de France 24. "Nous sommes un groupe de frères. Nous travaillons dur match après match. Nous sommes une famille et c'est ainsi que nous construisons nos succès."
La Guinée veut vaincre le signe indien
La Guinée est également arrivée en Côte pleine d'ambition alors qu'elle se trouvait dans le groupe C, surnommé "groupe de la mort", en compagnie du Sénégal, du Cameroun et de la Gambie. Les hommes de Kaba Diawara ont bien fait le travail, se qualifiant après avoir tenu en échec à 10 les Lions indomptables puis vaincu les Scorpionsavant de faire tourner l'effectif pour leur dernier match face au champion d'Afrique.
Cependant, la Guinée est un peu l'anti Guinée équatoriale : le Syli a perdu tous les matches à élimination directe de son histoire, échouant à marquer lors des quatre derniers.
"Les matches couperets, il ne faut pas les jouer. Il faut les gagner. Il faut gagner demain", a martelé Kaba "coach" Diawara, sélectionneur de l'équipe depuis 2019. "Il faut mettre les choses en place pour vaincre le signe indien. Ce serait la première fois qu'on passe un tour à élimination directe."
Pour passer ce cap, Kaba Diawara peut compter sur les retours en forme de joueurs clé : Naby Keita, Issiaga Sylla et Serhou Guirassy, qui ont tous les trois connu des blessures ayant impacté leur début de compétition. En revanche, il va devoir trouver une solution au milieu de terrain, Ilaix Moriba et Abdoulaye Touré étant trop justes physiquement.
La préparation de la Guinée a également été perturbée par une grève au sujet de primes non-versées. Les joueurs ne se sont pas entraînés jeudi, avant qu'une solution ne soit trouvée.
"Ce n'est évidemment pas l'idéal pour préparer un huitième de finale historique pour le pays. On est des professionnels. On fera ce qu'il faut", promet le sélectionneur. "Nous sommes en mission. Nous sommes passés récupérer le drapeau des mains du président. J'ai des professionnels en face de moi. Ils savent la responsabilité qu'on a."
"On veut montrer qu'on est la meilleure Guinée. C'est un derby face à nos cousins", a insisté "coach" Diawara.
En face, la Guinée équatoriale refuse de revêtir le costume de favori pour la confrontation : "Nous ne sommes pas favoris. Nous respectons toujours l’adversaire", a déclaré Juan Micha. "Nous sommes une famille humble qui travaille tous les jours pour s’améliorer. Les résultats que nous avons obtenus ne signifient pas que nous sommes les meilleurs. Nous travaillons tous les jours pour aller pas à pas."
Un pas à pas qui ne les met plus qu'à quatre marches d'une finale. Mais le vainqueur du duel aura encore fort à faire : il rencontrera soit la RD Congo, soit l'Égypte.