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Économie et marchés

Guerre en Ukraine : Berlin prend le contrôle de la filiale allemande de Gazprom

Le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse à Berlin, le 31 mars 2022. L'Allemagne a décidé lundi de prendre le contrôle de manière temporaire de Gazprom Germania après l'annonce du groupe russe, en fin de semaine dernière, de son "retrait" de la filiale allemande. Une mesure exceptionnelle destinée à garantir l'approvisionnement énergétique du pays. C'est une mesure sans précédent à la hauteur des enjeux en matière de sécurité énergétique pour Berlin. L'État allemand va prendre le contrôle temporaire de la filiale allemande du géant russe Gazprom, en raison de son "importance pour l'approvisionnement" en énergie, a annoncé lundi 4 avril le ministre de l'Économie, Robert Habeck. L'agence fédérale des réseaux va devenir jusqu'au 30 septembre l'administrateur de "Gazprom Germania", dont Gazprom était l'unique propriétaire. Or le groupe avait annoncé vendredi son "retrait" de cette filiale, sans immédiatement indiquer de repreneur, créant un flou sur l'avenir de l'entité en plein conflit autour du gaz russe. Les filiales de Gazprom sont les opérateurs d'importantes infrastructures de stockage de gaz et de carburants en Allemagne. Gazprom Germania détient à son tour plusieurs filiales au Royaume-Uni, en Suisse et en République tchèque. "Le gouvernement fait ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité d'approvisionnement en Allemagne, et ceci inclut de ne pas exposer les infrastructures d'énergie à des décisions arbitraires du Kremlin", a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. "Les droits de vote des propriétaires de Gazprom Germania sont transférés à l'agence fédérale des réseaux", la Bundesnetzagentur, qui "peut prendre toutes les décisions nécessaires pour garantir l'approvisionnement", a détaillé le ministre. Une nationalisation des filiales de Rosneft envisagée Vendredi, le géant russe avait annoncé dans un communiqué avoir "mis fin le 31 mars à sa participation dans Gazprom Germania et l'ensemble des actifs de celle-ci" sans détailler la nouvelle structure de propriété. Berlin dit toutefois avoir "eu connaissance" d'une acquisition de l'entreprise par des entités aux "origines incertaines", qui aurait dû être signalée au gouvernement, et d'une "volonté de liquidation" de Gazprom Germania. Cette "incertitude sur la propriété" de Gazprom Germania et la nécessité de "garantir la sécurité de l'approvisionnement" en énergie du pays a poussé le ministère à prendre cette mesure exceptionnelle. Selon la presse allemande, Berlin envisagerait également une nationalisation des filiales du premier groupe pétrolier russe Rosneft, un acteur clé du marché de l'essence en tant qu'exploitant de raffineries. Avec AFP

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