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Guadeloupe : troisième jour de grève générale, le président de Région inquiet

Une manifestation a rassemblé 300 à 400 personnes devant le CHU de Pointe-à-Pitre, le 16 novembre 2021. Un appel à la grève générale illimitée a été lancé lundi en Guadeloupe pour protester contre l’obligation vaccinale des soignants et le passe sanitaire. Au troisième jour du mouvement, le président de Région, Ary Chalus, s'est dit inquiet de la situation dans l'île. Le président de la Région Guadeloupe, Ary Chalus, a exprimé mercredi 17 novembre son inquiétude devant l'appel à la grève générale qui a provoqué de nombreux blocages sur l'île depuis lundi. L'appel à la grève générale illimitée a été lancé par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes de Guadeloupe pour protester contre le passe sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19. Ary Chalus a déclaré au micro de France Info être inquiet et avoir alerté de la situation "le président de la République", et "les membres du gouvernement en charge de la Guadeloupe". Plus de concertation L'élu régional indique qu'il est vacciné et "demande aux gens de se faire vacciner". "Personnellement, je l'ai toujours dit, je suis contre l'obligation vaccinale", ajoute-t-il, demandant "plus de concertation avec l'ARS". "Si on s'était mis autour d'une table avec les syndicats, avec les partenaires, on aurait pu trouver des solutions (concernant) cette obligation et on aurait pu trouver une autre porte de sortie", a-t-il assuré. "Ce blocage n'est pas seulement dû à cette obligation vaccinale mais aussi à tous les problèmes que nous rencontrons depuis tantôt", a par ailleurs expliqué Ary Chalus. "Vous savez qu'avec cette situation sanitaire, la Guadeloupe a beaucoup perdu, que ce soit en matière de taxe sur les carburants, sur les transports, les collectivités, et notamment pour la Région, c'est près de 30 millions que nous avons perdu", a-t-il ajouté. "Nous voyons que beaucoup sont accompagnés, sont aidés, au niveau de l'Hexagone, et la Guadeloupe, la Martinique, les Antilles même, ne sont pas prises en compte. Ce qui est important aujourd'hui pour nous, c'est que l'État puisse entendre les doléances des Guadeloupéens de manière à ce qu'on puisse travailler ensemble, et surtout simplifier les procédures", a expliqué le président de Région. "Vaccinés sous la contrainte" Mardi matin, une manifestation avait rassemblé entre 300 et 400 personnes devant le CHU de Pointe-à-Pitre, devant lequel était passée une opération escargot des pompiers, acclamée par la foule de grévistes du CHU. Les accès au CHU de Guadeloupe étaient bloqués pour les véhicules, mais les piétons continuaient de circuler. "On verra à la fin du mois ce qui adviendra des personnes suspendues. Si on n'est pas payés, personne ne le sera", a déclaré Gaby Clavier, virulent délégué syndical de l'UTS UGTG au CHU, interrogé par l'AFP. "Je rappelle que ceux qui sont en poste sont ceux qui sont trop précaires pour être suspendus et se sont donc vaccinés sous la contrainte", a estimé Gaby Clavier, qui assure que "le dégât mental de cette piqûre forcée sera catastrophique". Selon la direction du CHU, 566 suspensions ont été prononcées, alors que le taux de conformité avec l'obligation vaccinale est de 87 %. Au CHU, le piquet de grève est tenu par des militants syndicalistes mais également des soignants suspendus, qui se sont répartis service par service sous des barnums dédiés. "On a tous des raisons de ne pas se faire piquer", ont expliqué à l'AFP des aides-soignantes du bloc opératoire suspendues depuis déjà plusieurs semaines. Parmi les motifs avancés, un "choix personnel", des "choses vues" impossibles à raconter car "relevant du secret médical", "les récits d'autres soignants malades qui ont vu, eux, les effets du vaccin", ou encore la croyance en "une expérience scientifique mondiale". Pour ce personnel, la suspension de salaire, "c'est comme si on avait un flingue sur la tempe". Service minimum assuré "La lutte continue, le gouvernement n'entend rien, on est acculés, alors on continuera jusqu'à ce qu'on soit entendus", a déclaré Jocelyn Zou, représentant du syndicat Force Ouvrière chez les pompiers. Avec ses collègues pompiers, ils demandent une "dérogation". "On a eu une dérogation pour la chlordécone (alors que le pesticide était interdit partout en France, les Antilles ont pu continuer à utiliser le produit quelques années supplémentaires, NDLR), c'est donc possible pour l'obligation vaccinale", a encore indiqué le syndicaliste. Si un service minimum est assuré par le biais d'assignations et de réquisitions, le représentant syndical assure qu'il "faut que ça ne fonctionne plus pour qu'on voit qu'il y a un problème". Des échauffourées ont opposé lundi pompiers grévistes et gendarmes. Deux pompiers ont été blessés, selon un représentant syndical FO du corps de métier, ainsi que deux gendarmes, a appris l'AFP de source gendarmerie. Le rectorat était également occupé mardi par les syndicats enseignants, "en soutien aux collègues soignants de l'Éducation nationale", qui devront également recevoir leur vaccin pour continuer à exercer. Une délégation a été reçue par la rectrice, a-t-on appris de source syndicale. "Nous avons pu exposer nos revendications, mais la rectrice nous a répondu très clairement qu'elle n'a pas les moyens de refaire une loi", mais que celle-ci a "été déjà aménagée", a précisé Jean Dernault, du syndicat Sneg. Selon le syndicaliste, les premières suspensions des personnes concernées par l'obligation vaccinale en milieu scolaire interviendraient après le 15 décembre. Avec AFP

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