"Gran Turismo 7" : le pilote Esteban Ocon explique comment le jeu vidéo reproduit les sensations de la Formule 1
En pleine préparation pour la saison 2022 de Formule 1 après une année 2021 qui l’a vu remporter un Grand Prix, le pilote français Esteban Ocon nous parle de sa passion pour le jeu "Gran Turismo". Il est l'ambassadeur du nouvel opus qui sort vendredi 4 mars.
"Je pense que j’ai fait 45 000 kilomètres sur Gran Turismo Sport". Quand il n’est pas sur les plus grands circuits du globe au volant de son Alpine dans le cadre du championnat du monde de F1, Esteban Ocon s’adonne à sa passion de l’automobile sur les multiples modes de l'incontournable série de jeux de course. Un attachement à la franchise, née le 3 décembre 1997, qui remonte à l’enfance pour le pilote français de 25 ans et qui s’est renforcé pendant le premier confinement.
Au moment où plusieurs manches de la saison 2020 de la compétition reine du sport automobile ont été annulées, l'actuel coéquipier de Fernando Alonso s’est mis en effet à l’e-sport, participant notamment à plusieurs évènements en ligne sur Gran Turismo. "Je joue beaucoup depuis que je suis très jeune. La première fois, c’était sur la PlayStation. Et j’y ai joué tout au long de ma carrière. J’ai évidemment appris à conduire de mieux en mieux grâce aux entraînements mais aussi à Gran Turismo", confie celui qui a remporté un Grand Prix de Formule 1 en 2021 à Budapest et qui devient cette année l’ambassadeur officiel du dernier titre de la série, Gran Turismo 7, qui sort vendredi 4 mars exclusivement sur PlayStation 4 et 5.
"C’est un honneur parce que c’est vraiment mon jeu et mon simulateur préférés", explique le pilote en pleine préparation pour la saison 2022 de F1.
Consultant dans le développement du jeu
Ces derniers mois, Esteban Ocon a alors participé au développement du huitième opus de la série, apportant ses commentaires et retours sur les sensations ressenties à travers le gameplay. Kazunori Yamauchi, le président de Polyphony Digital, le studio à la tête de la franchise aux 80 millions de jeux vendus, revient sur le rôle joué par le pilote français dans le développement du jeu : "Nous lui avons demandé de revoir le code, principalement en ce qui concerne le physique de conduite. Avoir les retours des principaux pilotes, c’est extrêmement important pour nous", détaille-t-il. Par le passé, les producteurs du jeu ont notamment travaillé avec un certain Lewis Hamilton, sextuple champion du monde de F1.
Kazunori Yamauchi ici en photo.
Le 4 mars, les fans de Gran Turismo découvriront ainsi les 400 véhicules proposés dans le jeu et pourront faire valoir leurs réflexes et instincts de pilote sur les 90 circuits disponibles, dont plusieurs sont inscrits au calendrier du championnat du monde de Formule 1.
"Je dois dire que les sensations dans le jeu par rapport à une vraie course sont très proches. Je pense surtout à la précision des courbes. Les vraies pistes sont scannées au laser. Les circuits sont très amusants, comme Spa, Barcelone ou le Red Bull Ring. Ces circuits sont si proches de la réalité que je m’entraîne entre les courses", raconte Esteban Ocon.
Le volant, accessoire incontournable
Comportement du véhicule dans les virages, réaction du volant, évolution des pneumatiques... Ce sont sur ces détails essentiels dans le développement d’un jeu de simulation automobile que le pilote a apporté son expertise.
Pour Esteban Ocon, de nombreux progrès ont été faits au niveau du volant depuis deux ans. (Adrien Beaucheix / quatre deux deux)
"Conduire des simulateurs est toujours plus difficile car vous avez moins de retours que dans la vraie voiture. Toutes les sensations viennent alors de la vision et du volant, décrit-il en insistant sur les progrès réalisés ces dernières années. Le volant vous donne beaucoup plus d’informations sur comment la voiture va se déplacer. On sent le bord des pneus quand on braque dans les virages. Il y a des vibrations dans la direction. On peut retranscrire la plupart des choses que l’on ressent lors d’une course réelle", précise Esteban Ocon.
Pour offrir aux joueurs les sensations les plus proches possibles d’un pilote de F1, les développeurs de Gran Turismo s’appuient donc sur un accessoire incontournable, le volant. "Nous faisons beaucoup de tests, c’est ce qui nous aide à obtenir les sentiments et vibrations décrites. Pour ce faire, il y a des données mesurées avec précision", confie Kazunori Yamauchi.
Un volant compatible avec la PlayStation 5 représente tout de même un certain investissement. Pour un outil de qualité, il faut au moins débourser 150 euros, et les prix peuvent monter jusqu’à 700 euros. Mais même ceux qui sont équipés d’une simple manette pourront appréhender les sensations d’un pilote de F1 à travers Gran Turismo 7 assure Esteban Ocon : "J’ai essayé le contrôleur. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un volant. Et je dois dire que j’ai été très surpris de voir à quel point on peut moduler les freins, sentir l’ABS à travers la jauge. Cela va aider les joueurs à gagner du temps par rapport à ce qui se faisait avant".
Pour aller plus en profondeur dans la retranscription fidèle des performances d’une voiture de course, le studio japonais s’est aussi appuyé sur un important éventail de données numériques, mesurées notamment sur les pneus utilisés en compétition. "La partie la plus difficile est de les recréer correctement. Nous avons été partenaires officiels des fabricants de pneus. Ils nous ont fourni beaucoup d’informations techniques pour le développement du jeu. Ça nous a aidés à nous rapprocher le plus possible de la réalité", assure Kazunori Yamauchi qui évoque également un "moteur physique autant précis que possible".
Sensations développées à travers le volant, reproduction fidèle des tracés, analyse des données pneumatiques... Gran Turismo semble donc avoir mis le paquet pour offrir la simulation automobile la plus complète possible pour sa 25e année. Le tout avec le soutien d’un consultant émérite donc, Esteban Ocon.
Le pilote français souhaite d’ailleurs prolonger le partenariat avec la franchise : "Nous espérons pouvoir continuer", conclut-il. Mais en attendant, le coéquipier de Fernando Alonso doit se concentrer sur la saison de Formule 1 à venir avec le premier rendez-vous du championnat du monde le 20 mars prochain à Bahreïn.