Gênée par son employé syndiqué, la patronne met un contrat sur sa tête
Le Parisien a recueilli en exclusivité les propos d'Hassan, visé il y a quelques mois par la patronne de son entreprise. Cette dernière a payé 70 000 euros pour le faire tuer par des tueurs issus des services secrets français.
Toujours sous le choc. En mai dernier, Gérald et Muriel B-M ont été mis en examen pour association de malfaiteurs dans le but de commettre un meurtre. La cible ? Hassan, père de famille et salarié dans une entreprise de plasturgie à Izernore, dans l'Ain. La raison ? Toujours floue selon les propos de la victime, receuillis en exclusivité par Le Parisien il y a peu. Le journal s'est adressé à cet employé dont la vie a basculé et qui, malgré une mise en garde dès le début de l'année 2021 par des journalistes parlant de projet d'assassinat le visant, n'a pas voulu croire à cette histoire tout droit sortie d'un film d'espionnage. "Mais c'était tellement irréel que je ne pouvais pas le croire. Pour moi, c'était forcément une erreur. Je n'avais pas d'ennemis, pas de fréquentations louches... ". Et pourtant.
Hassan a bien été l'objet d'un contrat, placé sur sa tête par sa patronne, Muriel B-M. Pour la somme de 70 000 euros, la cheffe d'entreprise a contacté un réseau de tueurs à gages rassemblant à la fois, selon Le Parisien, des militaires de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), des anciens de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure), et des professionnels de la sécurité privée appartenant à la franc-maçonnerie. Malgré un début de médiatisation au début de l'année via les journalistes, c'est donc le 4 mai qu'à son travail, Hassan se retrouve face à deux policiers de la brigade criminelle de Paris, et c'est le moment où il réalise l'ampleur de l'affaire. "Là, ça a fait tilt, j'ai compris que tout était vrai". Alors que Gérald et Muriel B-M sont placés en garde à vue, Hassan découvre tout ce qui était prévu pour le tuer.
Hassan : "La hache n'est jamais loin "
"Des tueurs professionnels connaissaient le chemin qu'on empruntait pour aller au travail tous les jours, c'est terrifiant. Il y avait même des photos d'un itinéraire que l'on prend souvent en famille. Visiblement, ils avaient repéré les lieux et avaient prévu de me jeter dans la rivière... ". Loyal à son entreprise et persuadé que sa patronne était, comme lui, victime d'étranges rumeurs, Hassan ne s'est douté de rien. "C'est terrible comme je me suis trompé sur cette femme, elle a été très cynique". Aujourd'hui comme il y a quatre mois, Hassan vit dans la peur, d'autant plus que le mari de sa patronne, Gérald B-M, a récemment été libéré. "Je m'enferme à nouveau chez moi, je ne sors presque plus, et la hache n'est jamais loin". En plus de la peur, l'incompréhension reste aussi bien présente. Le Parisien dévoile que Muriel B-M a simplement parlé "d'animosité" à l'égard d'Hassan lors de la garde à vue. Elle met en cause une pression de Frédédic V., ancien journaliste lié au réseau de tueurs à gages qui, de son côté, a parlé de l'inquiétude que provoquait Hassan, "syndicaliste CGT qui commençait à leur poser des soucis" auprès de Muriel B-M.
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