Franck McCourt, propriétaire de l'OM : "Sans les fans et les athlètes, il n'y a pas de football"
Dans un entretien exclusif accordé à France 24, le propriétaire de l'OM, Frank Mc Court, a appelé à mieux encadrer l'arrivée d'investisseurs étatiques dans le football professionnel. Revenant sur le projet de Super Ligue, il a rappelé que le sport partait "des fans et des athlètes et non d'un carnet de chèques".
Investissement massif dans le football ne veut pas dire dérégulation. C'est le message qu'a voulu passer Frank Mc Court, propriétaire de l'Olympique de Marseille (OM), dans une interview exclusive accordée à France 24 lors du Forum sur la Paix.
Sans hypocrisie, le riche propriétaire de l'OM n'appelle pas pour autant à la fin du règne de l'argent. "Je ne suis pas contre l'afflux d'argent dans le sport. J'ai moi-même investi beaucoup dans l'OM", rappelle-t-il. "Mais il faut comprendre que le sport, c'est avant tout les fans et les athlètes. Ce n'est pas que le carnet de chèques."
Revenant sur le projet de Super Ligue, ce projet de ligue fermée à l'échelle européenne proposée par douze clubs pour supplanter la prestigieuse Ligue des champions de l'UEFA, Frank Mc Court exprime son opposition.
>> À lire aussi : Vie et mort de la Super ligue : 48 heures qui ont failli changer le football européen
"C'étaient quelques individus qui tentaient de contrôler tout l'écosystème, oubliant que cet écosystème ce sont les fans et les athlètes. Sans eux pas de football", assène-t-il.
Le nécessaire besoin de réformes
Alors que les mutins affirmaient à l'époque vouloir prendre comme exemple les ligues sportives américaines, Frank Mc Court, ancien propriétaire des Dodgers de Los Angeles (baseball), prend le contrepied, estimant que les frondeurs voulaient importer ce modèle sans en retenir les régulations liées, comme le plafonnement des salaires.
"Les États-Unis sont considérés comme un État très capitaliste, mais dans les ligues de sport, on essaye d'avoir une concurrence équitable, alors qu'en Europe qui est considérée comme une forme de capitalisme plus social, le football c'est le far-west ! Des réformes sont nécessaires à moyen terme", appelle-t-il, sans pour autant prendre la peine de définir quelle forme elles pourraient prendre.
Interrogé sur les nouveaux investisseurs étatiques tels le Qatar au PSG, capable de réunir Messi, Neymar et Mbappé, le patron de l'OM en a profité une nouvelle fois pour appeler à "un cadre" pour une concurrence saine.
"C'est plus difficile [de concurrencer le Qatar]. Moi, ma femme, ma famille, on a de la chance […] mais on n'est rien par rapport à un gouvernement ou un État. C'est un défi ! Je pense qu'il faut un cadre et que chacun travaille dans ce cadre", demande-t-il. Il faut un certain niveau de concurrence équitable sous peine de vider le plaisir du sport. On pourrait tuer le football !"
"Je ne vais nulle part !"
Appelé à réagir sur les rumeurs sur un rachat par des investisseurs saoudiens de l'Olympique de Marseille, Franck Mc Court s'est montré très ferme :
"Je l'ai dit à de nombreuses reprises : je ne vais nulle part ! J'aime l'OM, j'aime Marseille. L'équipe joue désormais très bien et on construit un club qui peut gagner", a-t-il clamé. 'Le club n'est pas à vendre !"