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France : "Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, un grand moment de dépolitisation"

À la une de la presse, ce jeudi 21 avril, les réactions des quotidiens français et étrangers au débat télévisé de l'entre-deux-tours organisé, hier soir, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en vue du second tour de la présidentielle. Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook… À la une de la presse, les réactions des quotidiens français et étrangers au débat télévisé, mercredi 20 avril, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. "Un duel sans concession" : Le Télégramme souligne les "vifs échanges" entre les deux candidats, notamment sur la Russie et sur l'Europe. "Du tacle au tacle" : Midi Libre juge qu'Emmanuel Macron s’est montré 'offensif et précis' face à une Marine Le Pen 'combative et insistante', l'un et l'autre ne cédant "rien" à l’adversaire, comme lorsque le président sortant a qualifié la candidate du RN de "climatosceptique", et que celle-ci a rétorqué en le traitant de "climato hypocrite". Dans le duel qui les a opposés, Emmanuel Macron est passé "à l’attaque", face à une Marine Le Pen "en défense", mais qui serait restée "pugnace" et aurait riposté "avec aisance", selon Le Parisien, visiblement satisfait d’avoir assisté à "un vrai débat". Le président sortant à l’offensive, "comme s’il voulait enfin jeter toutes ses forces dans la présidentielle", écrit Le Monde, en évoquant "une sorte d’inversion des rôles", par rapport à 2017. Emmanuel Macron, "qui pouvait craindre d’être attaqué sans relâche sur son bilan", serait parvenu à "placer sa concurrente sur la défensive", au risque de "brouiller sa stratégie de campagne, (pour) apparaître plus humble et proche des Français". Dans l’ensemble, les quotidiens français accordent un léger avantage à Emmanuel Macron. "Macron domine", mais Marine Le Pen "tient le choc", estime Le Figaro, sensible à la "sérénité" désormais affichée par Marine Le Pen. "Un dialogue sans vainqueur par KO mais avantage au président", estime le journal, à propos de ce débat "de tenue correcte, (mais) sans garantie de rester dans les annales". Sud-Ouest estime lui également que la candidate du RN "s’est retrouvée à plusieurs reprises en difficulté", alors que le président sortant "disséquait" son programme. "Toujours pas au niveau", cingle Libération. D’après Libé, Marine Le Pen, "effacée voire fuyante", "incapable de s’imposer sur son sujet de prédilection", le pouvoir d’achat, aurait "manqué de répondant", peiné à "garder la tête hors de l’eau" face à un adversaire au ton "frôlant l’arrogance", "flirtant entre la charité et la condescendance» et qui se serait livré, de son côté, à un "poussif exercice d’humilité". Ce débat laisse sa faim une partie de la presse française. Le Huffington Post parle d’une "mauvaise réplique" de 2017, d’un débat "moins hostile" sur la forme, mais dont les "caractéristiques de fond" n’auraient "pas pris une ride", le tout donnant à voir une prestation qui ne devrait pas "bouleverser le rapport de force" en faveur d'Emmanuel Macron, comme semblent en attester les sondages réalisés après le débat. "Des échanges courtois, pour ne pas dire charmants, venus parfaire l’entreprise de 'normalisation' engagée depuis plusieurs années par Marine Le Pen" : Mediapart regrette qu’Emmanuel Macron n’ait à aucun moment employé le terme "d’extrême-droite", ni dénoncé "le racisme" et  "la xénophobie" de son adversaire, le tout donnant lieu à "un grand moment de dépolitisation". "Le Pen vend la modération pour réduire l’écart avec Macron" : pour le quotidien espagnol El Pais, "la candidate d’extrême droite" a su "résister et rester dans le jeu", en "s’enveloppant dans le drapeau tricolore" et en "exprimant à plusieurs reprises son amour pour les Français". Mais le journal ironise : «il arrive que l'amour fasse un peu peur, il arrive aussi que les promesses d’amour séduisent. Il faudra attendre dimanche pour vérifier si l'électeur français est désespéré au point de souscrire à la réplique du film 'Johnny Guitar' : 'Mens-moi, dis-moi que tu m'aimes'". "Sûr de lui, Macron domine Le Pen" : La Tribune de Genève évoque deux candidats "faisant assaut de sérieux", mais cette fois "tout sourire" et évoluant "dans une ambiance très différente et plus respectueuse qu’il y a 5 ans". Du film d’amour au film noir. Le Soir a vu, lui, "un débat à couteaux tirés", «dominé» par Emmanuel Macron. Comme beaucoup de médias étrangers, le quotidien belge souligne ses attaques contre Marine Le Pen, accusée de "dépendre du pouvoir russe" et de "Monsieur Poutine" De son côté, le Frankfurter Allgemeine Zeitung fait état de la riposte de la candidate, sur le fait que l’Europe "ne peut pas se faire hara-kiri avec l'espoir de faire du mal financièrement à la Russie, qui certainement ira vendre son gaz et son pétrole à d'autres pays". Le quotidien allemand note, au passage, que Marine Le Pen "a concentré ses premières attaques sur l'Allemagne, dont elle dit ne plus vouloir soutenir les 'erreurs idéologiques' en matière de politique énergétique". The Financial Times, enfin, joue les juges de paix : "Pas de KO, Marine Le Pen garde son calme". "Paradoxalement, étant donné son statut, c'est Emmanuel Macron qui a été le plus agressif. Maître du détail, il a interrompu (sa rivale) à plusieurs reprises, au risque de paraître condescendant". Marine Le Pen, "consciente de son agressivité excessive en 2017, s’est montrée plus modérée, consacrant beaucoup de temps à expliquer les problèmes de la France et sa politique plutôt qu'à dénigrer son adversaire". Conclusion du quotidien britannique : "ce débat aura aidé Emmanuel Macron à consolider son avance" sur sa rivale. "Mais cette course à la présidentielle reste désagréablement serrée". Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.

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